Logo

Londres, l’ultime place de Jeux de Gazelle de la Brasserie

27 juillet 2012

Jeux olympiques – Sports équestres – A 18 ans, la jument yverdonnoise de la cavalière belge Karin Donckers s’apprête à disputer son dernier concours complet. Un final en apothéose.

Karin Donckers et Gazelle de la Brasserie, une longue histoire d’amour.

Il y a quatre ans de cela, on vous racontait son histoire, comment son parcours l’avait emmenée à Pékin, elle, la seule Nord-Vaudoise à participer aux épreuves des Jeux olympiques. Gazelle de la Brasserie CH est une jument pas comme les autres. En 2012, à Londres, toujours montée par Karin Donckers, sa cavalière depuis maintenant près de dix ans, elle sera à nouveau la seule représentante de la région engagée comme concurrente. «Oui, mais sous pavillon belge», souligne, amusé, Jacques Pellaux. C’est lui qui, avec son frère Michel, a accompagné les premiers pas de ce cheval exceptionnel, à Yverdon, dans leur élevage de la Brasserie.

Médaillées de bronze par équipes aux Européens 2003, quatrièmes aux Jeux équestres mondiaux 2010 de Lexington, au Kentucky, Gazelle et Karin Donckers ont toujours très bien figuré dans les grandes compétitions de concours complet. Il ne leur manque que le Graal. Aux Etats-Unis, elles avaient été stoppées durant le cross, repartant quelques instants plus tard pour finir au pied du podium. Qu’en aurait-il été sans cet arrêt?

En grande forme à 18 ans

Ce concours de Lexington aurait dû être le dernier de Gazelle. «Mais on a décidé, en accord avec la cavalière, de prolonger de deux ans, jusqu’aux Jeux olympiques de Londres, explique Jacques Pellaux. C’est toujours le meilleur cheval de son écurie, le plus fiable.» Toutes deux partagent une telle complicité, qu’il était impossible d’arrêter si tôt. La jument yverdonnoise est de tous les grands rendez-vous: un calendrier bien réfléchi, pas trop chargé, qui lui permet, à 18 ans, d’être toujours au sommet. «Elle a les jambes d’un cheval de cinq ans», s’émeut l’éleveur de la Brasserie.

Blessée l’an dernier, Gazelle est revenue cette saison «comme si de rien n’était», obtenant ses points pour Londres. A Pékin, elle terminait neuvième du concours. Cette fois, pour sa toute dernière sortie, avant de venir couler des jours paisibles à Yverdon, elle pourra compter sur son expérience. «Elle a tellement de routine, de sûreté, affirme Jacques Pellaux. Comme le dit souvent sa cavalière, Gazelle cherche les fanions toute seule.» Une générosité extraordinaire, une santé de fer et énormément de caractère en font une jument si particulière. «Il est difficile de commencer avec des chevaux comme ça, mais une fois de votre côté, ils vous donnent dix fois plus que ce que vous avez transpiré avant.»

Les fruits de l’entente

Il y a Gazelle, pour qui concourir avec sa cavalière est véritablement un jeu, et il y a les Pellaux, pour qui entente et passion sont indissociables depuis toujours. «Cela fait plus de 40 ans qu’on se partage le travail avec mon frère et qu’on s’entend bien. Et je ne pense pas qu’on sera dehors du circuit tout de suite», lâche Jacques, en pensant à quelques-uns de leurs poulains les plus prometteurs. Gazelle elle-même a déjà donné naissance à quatre reprises dans sa vie, dont deux fois cette année. «Mais on peut mettre deux gros papiers ensemble et ça ne va pas.» Les deux frères savent la chance qu’ils ont eue.

Toute la famille ne manquera pas de se rendre à Londres. Ils seront sept à encourager leur protégée, qui fera ses derniers pas aux Jeux olympiques, épilogue rêvé d’une carrière exceptionnelle.

 

Le concours complet aux Jeux olympiques de Londres

Le concours complet des Jeux olympiques de Londres débute demain avec l’épreuve de dressage, qui se poursuit le dimanche. Le cross se déroulera lundi, dès 13h30. Finalement, le saut d’obstacles aura lieu mardi, dès 11h30.

A noter que le cross de lundi se déroulera au Greenwich Park, parc royal le plus ancien de Londres, au coeur de la ville, où un parcours temporaire de 5,7 km a été construit pour l’événement. 50 000 spectateurs pourront s’y rendre. Peu, compte tenu de la passion des Anglais pour la discipline (ils sont habituellement plus de 130 000 spectateurs à Badminton, par exemple), mais il n’était pas possible, pour des raisons de place, d’accueillir plus de monde. A suivre sur vos écrans!

Manuel Gremion