L’or blanc se fait désirer sur les hauteurs
28 décembre 2015Nord vaudois – La neige boude, une nouvelle fois, la période des fêtes, obligeant les prestataires régionaux à prendre leur mal en patience.
Dans la région comme ailleurs, la période de Noël avait, quand le brouillard ne jouait pas les trouble-fête, des allures d’été indien. Ces températures propices à poursuivre au grand air les réunions en famille ne sont, en revanche, pas un cadeau pour les acteurs des sports d’hiver, à l’image de Philippe Banderet. Le président de la Société du ski-lift de Mauborget ne peut que déplorer l’absence de manteau neigeux, ce d’autant que les installations n’ont pas encore fonctionné cet hiver. «Nous aurions pu ouvrir un week-end en novembre mais nous avons décidé de ne pas le faire en raison du mauvais temps. La période des Fêtes de fin d’année représente, en moyenne, 25% de notre chiffre d’affaires. Même si la neige est au rendez-vous par la suite, il est quasi impossible de rattraper totalement le retard», commente-t-il.
Son homologue Alain Simon, chef technique des Remontées mécaniques du Balcon du Jura vaudois, veut rester optimiste. «Au moins, il fait beau, les gens peuvent se promener. Nous avons déjà effectué de très belles saisons en démarrant mi-janvier. Quand il n’y pas de neige, les gens restent sur leur faim et les stations tournent à plein régime lorsqu’elle arrive», relève-t-il. L’ouverture un week-end au mois de novembre, en partie grâce à la neige artificielle, s’est avérée payante, mais il s’agit de «rester intelligents» en ce qui concerne l’utilisation des canons dans le contexte actuel. «Il ne servirait à rien de produire de la neige pour qu’elle fonde par douze degrés durant la journée», estime Alain Simon.
Hugues Gander, député sainte-crix, président du Groupement des skieurs de fond des Rasses (GSFR), déplore, tout comme ses collègues, l’impact de l’absence d’or blanc sur le succès des forfaits et abonnements. «La vente sur le terrain n’a, à ce jour, généré que 5% des recettes annuelles habituelles. Il faut toutefois savoir que plus de 50% de notre chiffre d’affaires provient de nos membres, dont la grande majorité achètent, au mois de novembre, leur vignette pour la saison», indique-t-il.
Le GSFR a ouvert ses pistes de ski de fond une semaine durant, à partir du 27 novembre, mais certains profitaient, jusqu’il y a peu, des derniers endroits praticables dans la région. «Les plus mordus skiaient encore la semaine passée sur des petites taches de neige vers La Combaz», signale, ainsi, Hugues Gander.
Les raquettes à neige et la luge sont, en revanche, bel et bien rangées au Mollendruz, du moins pour le moment. Janine Berney, la patronne de la buvette d’alpage hivernale, situe à environ 50% la baisse de fréquentation liée aux conditions actuelles. Le concept de la chasse au trésor ponctué par une fondue au chocolat est, toutefois, une source de satisfaction. «Plus de 400 fondues ont été servies l’année passée à la buvette du Mollendruz», déclare Cédric Paillard, directeur de Vallée de Joux Tourisme. Même si l’or blanc fait des caprices, les familles arpentent le parcours à pied, contentes de s’extirper du brouillard de la plaine.
Repli sur le Centre sportif Vallée de Joux
En terre combière, l’activité en matière de sports d’hiver se résume à 19 jours de ski de fond. «Il a plu et l’offre a été vite restreinte, mais il a été possible de garder 10 kilomètres ouverts jusqu’à mi-décembre», précise Cédric Paillard, directeur de Vallée de Joux Tourisme. Faute de neige, les cyclistes et les randonneurs remplacent les skieurs. Le Centre sportif Vallée de Joux, au Sentier, avec sa piscine, sa patinoire, et, depuis cette année, son espace wellness ainsi que son accro indoor -des parcours similaires aux accrobranches installés sous le toit de la patinoire-, s’avère également un atout déterminant. «Cela a marché très fort la semaine passée et les appartements de vacances affichent complet, mais on espère, bien sûr, que la neige viendra bientôt», commente Cédric Paillard.