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«Lorik Cana symbolise l’union sacrée de tous les Albanais»

30 mai 2014

Football – Le Chavornaysan Vedat Mazreku emmènera sa nièce Elinda et son neveu Meriton -ce sera l’anniversaire de ce dernier- voir évoluer leur idole, demain, au Stade Municipal, lors de la rencontre Albanie Roumanie.

Elinda, Meriton et leur oncle Vedat Mazreku, ici à Chavornay, sont chauds pour aller pousser leur idole Lorik Cana et les autres, demain, au Stade Municipal.

Elinda, Meriton et leur oncle Vedat Mazreku, ici à Chavornay, sont chauds pour aller pousser leur idole Lorik Cana et les autres, demain, au Stade Municipal.

«En apprenant que l’Albanie viendrait jouer à Yverdon, j’ai d’abord pensé que c’était une erreur. C’est une belle surprise ! » Vedat Mazreku sera au Stade Municipal demain, pour la rencontre amicale face à la Roumanie, et il y emmènera sa nièce, Elinda, et son neveu Meriton. «Il fête ses 11 ans le jour même.» Il ne pouvait pas y avoir plus beau cadeau.

Si sa nièce et son neveu sont nés ici, le Chavornaysan de 30 ans est arrivé en Suisse en 1993. «Mon premier souvenir de foot, ici, c’est la Nati au Mondial 94, aux Etats-Unis. J’adorais Alain Sutter», se souvient-il, grand supporter des Helvètes, mais après l’Albanie, bien sûr.

Comme la majorité des immigrés d’ethnie albanaise en Suisse, Elinda, Meriton et Vedat sont Kosovars. C’est aussi le cas d’une bonne moitié des joueurs qui défendent l’équipe nationale à l’aigle bicéphale, d’ailleurs. Les Albanais du Kosovo sont de très fervents supporters de la formation du sélectionneur Gianni De Biasi. «On est tous derrière l’équipe. Un sentiment certainement renforcé par le manque du drapeau et d’une équipe nationale, surtout depuis la guerre.» Ceci, même si, aujourd’hui, le Kosovo a une équipe nationale qui est autorisée à jouer des rencontres amicales.

Le symbole Lorik Cana

Il y a un homme qui met tout le monde d’accord : Lorik Cana (prononcez Tsana), capitaine de la sélection, né au Kosovo, qui a ensuite grandi en Suisse et a été formé à Lausanne, avant de partir pour le PSG et l’OM, notamment. Aujourd’hui, et depuis 2011, il porte le maillot de la Lazio de Rome. «C’est l’idole de tout un peuple, résume Vedat Mazreku. A mes yeux, il symbolise l’union sacrée de tous les Albanais.»

Pour les Kosovars de Suisse, il est d’autant plus un exemple pour son parcours et son caractère.

«Il a donné une belle image de notre peuple partout où il est passé, continue Vedat Mazreku, relevant notamment que Lorik Cana, véritable personnage, a souvent été capitaine des équipes pour lesquelles il a joué. J’apprécie son engagement fédérateur.» Puis le Corbeau d’oser, non sans forcer un peu le trait : «Pour moi, tu peux enlever l’aigle sur le drapeau et mettre le portrait de Cana à la place !»

Vedat Mazreku était d’ailleurs présent en 2003, quand son idole a fait ses premiers pas avec l’équipe d’Albanie. C’était à Genève, face à la Suisse. Tout un symbole, une fois encore. Il s’est aussi rendu à Lucerne, fin 2012, pour la rencontre entre Helvètes et Albanais, lors des qualifications pour le Mondial. Bien plus de la moitié du stade était remplie par les supporters rouge et noir. «Peu importe la défaite (réd : 2-0), l’ambiance était fantastique », affirme-t-il, en espérant pouvoir partager une belle victoire, demain à Yverdon, avec ses proches.

Albanie – Roumanie, demain à 19h au Stade Municipal d’Yverdon.

 

Il y aura de l’ambiance demain

L’Albanie ne s’étant pas qualifiée pour le Mondial, les Mazreku supporteront évidemment la Suisse au Brésil. Si Meriton apprécie tout particulièrement Shaqiri, Elinda a, elle, un faible pour Xhaka. En tout, sept Albanais pourraient jouer au Mondial, dont cinq avec la Nati. «J’aurais préféré qu’ils jouent pour l’Albanie, mais ce sont des choix que je comprends. Et puis, ils restent de bons représentants », souligne Vedat Mazreku, pas rancunier pour un sou.

Demain, à Yverdon, il encouragera ceux qui ont choisi l’Albanie : Cana et les joueurs de GC, Gashi et Abrashi. «Je pense qu’on sera 3000 à 4000 spectateurs. Ce serait une belle surprise d’arriver à remplir le Stade Municipal », glisse le Chavornaysan, qui promet que ça va chanter dans les gradins.

Manuel Gremion