Le nombre de licenciées explose en Suisse. Les joueuses de l’équipe nationale bénéficieront d’une magnifique tribune, samedi, lors de leur match face aux Tchèques, à Yverdon-les-Bains.
Le rugby est une discipline en essor en Suisse. Surtout chez les dames. «On compte environ 600 licenciées aujourd’hui. Un chiffre qui a quasi triplé en cinq ans», se félicite Sébastien Dupoux, directeur technique national (DTN).
Une tendance qui s’explique par l’implication de la commission féminine, très active, ainsi que la volonté de créer de nouveaux clubs ou équipes dédiés aux femmes, assure-t-il. «Une belle dynamique s’installe autour de ce sport nouveau en Suisse et qui plaît beaucoup aux jeunes filles. Mais le phénomène se retrouve un peu partout, poursuit le DTN. En France, par exemple, alors que le nombre de licenciés hommes diminue, le rugby féminin connaît une forte progression.»
Retour au jeu à Yverdon
A propos du rugby féminin, Sébastien Dupoux évoque un jeu plus aéré que celui des hommes, où il y a moins de recherche de contact, et qui est très agréable à suivre. Les Yverdonnois auront l’occasion de se faire leur propre opinion sur le sujet samedi à 13h au stade municipal, à l’occasion de la rencontre entre la sélection nationale suisse et celle de République tchèque. Un match qui se déroulera dans le cadre du Rugby Europe Women Trophy. «La compétition compte trois équipes pour l’heure. D’autres nations devraient l’intégrer à partir de la saison prochaine.»
Les Suissesses sont allées s’imposer 20-5 en Finlande à fin octobre. Fortes de cette victoire à Helsinki, celles qui disputeront à Yverdon-les-Bains leur premier match à domicile depuis trois ans, visent la première place du groupe, même s’il n’y a, pour l’heure, pas de promotion à aller chercher. «L’écart avec la division supérieure est trop important, relève Sébastien Dupoux. L’équipe de Suisse est en reconstruction. Auparavant, la sélection jouait à l’échelon au-dessus (ndlr: elles étaient 11es de la hiérarchie européenne en 2016, leur dernière apparition avant cette année), mais elle se retrouvait face à certaines nations bien plus en avance.»
Un gros travail a été effectué durant l’été pour préparer les joueuses à leur retour à la compétition. Un entraînement intensif qui, le DTN l’espère, se verra sur le terrain samedi. Dirigées par Emmanuel Révert, les Helvètes – parmi lesquelles ne figure aucune régionale – restent sur deux succès difficiles contre les Tchèques. Attention, ces dernières sont renforcées par des joueuses de rugby à sept, qui ont rencontré du succès lors des Championnats d’Europe de la spécialité.
La relève en stage
Le matin même, la Fédération organisera à Yverdon-les-Bains le plus grand stage national de rugby pour les jeunes joueuses. Celles-ci seront ensuite invitées à suivre les matches de l’après-midi (celui des femmes et celui des hommes, voir encadré), puis à échanger avec les joueurs des sélections nationales. Quelques mètres en plus de gagnés dans l’impressionnante avancée du rugby féminin en Suisse.
Des Suisses revanchards
Les poteaux de rugby ont été installés au stade municipal, où tout est prêt pour accueillir l’équipe de Suisse masculine, samedi à 15h. Celle-ci évolue dans l’Europe Trophy, troisième niveau européen, depuis trois ans. «La sélection s’était inclinée en République tchèque la saison passée. Elle a une revanche à prendre», annonce Sébastien Dupoux (en médaillon).
Les Tchèques se retrouvent toutefois dans une situation délicate, eux qui ont perdu leurs deux premiers matches face à des adversaires directs. «Une défaite samedi les condamnerait presque à la relégation.»
L’équipe de Suisse, pour sa part, n’a pas encore disputé de rencontre du Trophy cette saison. «L’objectif premier est le maintien. Ensuite, de faire mieux que l’année précédente. On n’a jamais été très loin des meilleures nations du groupe, le Portugal et les Pays-Bas. On tentera de les battre.»
L’effectif est essentiellement composé de joueurs évoluant en France (notamment avec Servette), mais quelques nouveaux, qui jouent en Suisse, ont été intégrés. Des éléments de l’Entente Neuchâtel/Yverdon – néo-promue en LNA – font partie de la deuxième équipe nationale et frapperont peut-être bientôt à la grande porte.