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L’ovni des Rasses

18 mars 2015

Snowscoot – Guillaume Hauri dévale les pentes du Balcon du Jura au guidon de son engin, qui ne passe pas inaperçu. Le Sainte-Crix de 17 ans s’est même mis à la compétition, avec succès.

Guillaume Hauri sur son terrain de jeu favori, à deux pas de chez lui. © Michel Duvoisin

Guillaume Hauri sur son terrain de jeu favori, à deux pas de chez lui.

Guidon dans les mains, casque de cross vissé sur la tête, Guillaume Hauri dévale les pentes des Rasses sur son drôle d’engin qu’on ne rencontre pas franchement souvent sur les pistes, le snowscoot.

Il l’a découvert tout petit, vers 4 ou 5 ans, quand ses parents ont intégré la Fédération suisse, aujourd’hui disparue, de la discipline. «Mon père, qui est physio, s’occupait des athlètes, et ma mère était au secrétariat, raconte le Sainte-Crix. On allait souvent skier avec les membres de l’équipe.»

Quelques années plus tard, à 11 ou 12 ans, Guillaume Hauri se rappelle aux bons souvenirs de son enfance. Il décide de, lui aussi, se mettre au snowscoot. «J’ai en acheté un, et j’ai appris tout seul, dans un champ à côté de chez moi, raconte-t-il. J’ai progressé dans mon coin, puis je suis allé chaque week-end en faire aux Rasses, même quand il faisait mauvais temps.» Le hasard faisant bien les choses, au début de l’hiver précédent, le Nord-Vaudois a croisé d’autres amateurs de la discipline. Les mêmes que, une dizaine d’années plus tôt, il idéalisait. «Et aujourd’hui, je ride avec eux», s’émeut le sportif de 17 ans.

Médaille mondiale

Guillaume Hauri se prend alors au jeu et, encouragé par ses nouveaux compagnons, s’inscrit aux Championnats du monde de la discipline, à Châtel, en France. Avec un réel succès, puisque, dès sa première course, chez les juniors, il remporte le boardercross, avant de terminer troisième de la descente. Ce qui lui vaut l’argent au classement général.

Au vu de ses résultats, il intègre rapidement le Team ASP de ses amis. «On fait des sorties dans la région, et on se déplace sur quelques compétitions, révèle le Sainte-Crix. Mais les courses se déroulent souvent assez loin, en France. En tant qu’apprenti, je n’ai pas les moyens de me rendre à beaucoup d’entre elles.» Le week-end passé, Guillaume Hauri a tout de même participé à la manche internationale de Super Besse (F), parvenant jusqu’aux quarts de finale du cross.

Motivé à progresser, il peaufine sa condition physique seul et tâte un peu de bicross l’été. «J’améliore aussi ma technique en snowscoot grâce à Jérôme Dutel, de Penthéréaz. Gamin, c’était un peu mon idole», lance Guillaume Hauri, pas prêt de lâcher le guidon.

 

Le snowscoot, késako?

Engin inspiré du BMX, le snowscoot a été inventé en 1991, en France. «La discipline est encore en plein développement», estime Guillaume Hauri, qui en évoque les particularités: «C’est un mélange de BMX, avec le guidon et le travail de tout le corps, de ski, du fait qu’on est face à la piste, et de snowboard, dont les patins sont semblables.»

Avec une telle surface de glisse, le snowsoot est particulièrement adapté à la neige fraîche. «Il existe de nombreux modèles, chacun avec ses caractéristiques, précise le Sainte-Crix. De plus, chaque rider développe sa propre technique, pour ses appuis et la position des pieds.»

 

Carte de visite

© Michel DuvoisinNom: Guillaume Hauri.

Age: 17 ans.

Domicile: Sainte-Croix.

Profession: Apprenti carrossier chez Gilliéron, à Yverdon.

Palmarès en snowscoot: Vice- champion du monde juniors en 2014, à Châtel (F).

Manuel Gremion