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L’Urbigène qui veut faire bouger les Vert’Lib
Laureline Wasilewski. © Michel Duperrex

L’Urbigène qui veut faire bouger les Vert’Lib

27 décembre 2020

La section Jura Nord vaudois des Vert’libéraux revit depuis une année. Et pas seulement au niveau régional, puisque l’Urbigène Laureline Wasilewski a été nommée coprésidente des Jeunes Vert’libéraux vaudois.

Elle est le visage de la renaissance des Vert’libéraux du Nord vaudois. «Je suis en quelque sorte la mascotte de la section», fait remarquer, un sourire aux lèvres, Laureline Wasilewski, arrivée dans «sa» ville d’Orbe il y a trois ans. Quasi à l’arrêt il y a environ une année, les Vert’libéraux de la région se sont activés pour revenir sur le devant de la scène pour les prochaines élections communales de 2021. Le 8 décembre dernier, ils dévoilaient d’ailleurs leurs ambitions en présentant des listes dans plusieurs communes de la région, ainsi que des candidats aux Municipalités de Cheseaux-Noréaz, d’Orbe et d’Yverdon-les-Bains. Et qu’on ne leur parle pas de candidatures de combat! La formation de centre-droite est convaincue de pouvoir tirer son épingle du jeu.

Mais la section ne se contente pas de revivre à l’échelon communal puisque le 24 novembre sa jeune représentante urbigène a été élue coprésidente de la jeunesse vaudoise du parti. À 16 ans et après une seule année d’engagement politique, Laureline Wasilewski espère bien faire bouger les choses au sein des écologistes de centre-droite.

C’est d’ailleurs dans cette optique que la jeune femme née dans le canton de Genève s’est mobilisée. «Après les élections fédérales de 2019, j’ai voulu m’engager. Les enjeux climatiques me touchaient beaucoup, mais j’avais l’impression que les grèves ne suffiraient pas.» Dans la foulée, toujours au mois d’octobre, elle s’encarte chez les Vert’libéraux à seulement 15 ans. Un choix peu habituel, les jeunes touchés par les problèmes environnementaux s’engageant plutôt avec les Verts. «En tout cas, j’étais sûre de ne pas vouloir rejoindre un des partis dits traditionnels, qui sont de trop grandes machines. En me rendant sur la plateforme Smartvote (ndlr: un site qui permet de comparer ses idées avec celles des politiciens Suisses), j’ai constaté que je partageais plus les idées des Vert’libéraux que des Verts, surtout sur les thématiques qui ne sont pas liées à l’environnement.»

Il faut dire que la jeune femme correspond bien au profil Vert’libéral. Centriste, elle s’engage aussi pour une meilleure représentativité des femmes. «Aujourd’hui encore, l’image du politicien en Suisse, c’est un homme de plus de cinquante ans. Je voulais changer ça. Il n’y a vraiment pas assez de femmes en politique. C’est un fait que l’on doit chercher à améliorer, même au sein de nos rangs.» Laureline Wasilewski prône aussi la variété de positions qui se côtoient à l’intérieur du parti: «On a des idées très différentes au sein du même parti. Il y a beaucoup de débats, ce qui m’a beaucoup plu. On privilégie le pragmatisme à l’idéologie.» Résultat: en décembre 2019, elle entre au comité directeur de la section Jeunes vaudois du parti, à peine trois mois après son adhésion aux Vert’libéraux.

Cet engagement n’est-il pas difficile à allier avec une vie de gymnasienne? «C’est vrai qu’en ce moment, il y a beaucoup de travail, notamment avec les élections communales de mars prochain, l’accueil de membres… pratiquement tous les jours, j’ai un rendez-vous lié à mon engagement! Mais ça ne sera pas tout le temps aussi chargé.» Point fondamental pour ses parents, son activité politique ne doit pas avoir de répercussions négatives sur ses études. «Pour l’instant, le deal est respecté!», rassure celle qui souhaite entreprendre des études en médecine, et qui peut donc s’investir à 100% dans la défense de ses idées.

Et autant dire que depuis quelques mois, elle peut se donner à fond: membre du comité de direction de la section Jura Nord vaudois, elle essaie d’apporter sa touche. «Ils me considèrent toujours positivement. C’est vrai que j’apporte un côté plus rebelle. Mais aussi beaucoup d’énergie, par exemple pour l’organisation des stands aux marchés.» Ironiquement, bien qu’elle soit au moins aussi motivée que la plupart des conseillers communaux d’Orbe, elle ne pourra pas se présenter aux élections, à cause de son âge bien sûr. Pas trop dur? «ça va, dans un peu plus d’une année je pourrai me présenter aux élections cantonales. Ce qui me frustre le plus, c’est de ne pas pouvoir voter.»

Et dans dix ans, où se voit-elle? À la Municipalité d’Orbe, à Lausanne ou même à Berne? Faisant déjà preuve d’un habile sens politique, l’Urbigène botte en touche. «Je ne me suis pas engagée pour moi, mais pour la population. C’est elle qui décidera où je serai dans dix ans.»

Massimo Greco