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Margairaz, le nouveau dénicheur de pépites

18 juillet 2018 | Edition N°2291

Sacha Margairaz continue de faire son petit bout de chemin dans le monde du football. L’ancien joueur a récemment fait signer un joueur provenant des îles Canaries à Neuchâtel Xamax, en Super League.

«Au début, tu appelles les clubs et ils ne te répondent même pas. Et depuis la signature de Maykel Santana à Neuchâtel Xamax en Super League, il y a 200 équipes qui veulent prendre contact avec moi», lance Sacha Margairaz. L’ancien joueur passé notamment par le Lausanne-Sport, Baulmes et Yverdon Sport récolte enfin les fruits du travail qu’il effectue aux îles Canaries depuis désormais deux ans.

A 37 ans, l’ancien footballeur reconverti dans la préparation physique et dans l’organisation de camps pour footballeurs commence à être pris au sérieux grâce au transfert de son poulain dans l’élite du football suisse. «Les dirigeants de Xamax m’ont demandé si j’étais sûr que Maykel Santana était au niveau. Je leur ai répondus que, franchement, je ne prendrais pas la peine les appeler si ce n’était pas le cas. Je connais le football, s’il vient et qu’il est nul, plus personne ne voudra prendre un joueur en test venant de ma part. Et là, il s’avère que le joueur a fait ses preuves et est bien parti pour devenir titulaire la saison prochaine dans l’axe de la défense neuchâteloise.»

Trois axes de travail

Aujourd’hui, Sacha Margairaz a trois principaux axes de travail. Le premier consiste en la préparation physique des meilleurs joueurs provenant des îles des Canaries. Le but est, par la suite, de les faire venir dans le championnat suisse. Pour ce faire, il observe beaucoup de matches, ce qui prend déjà un certain temps. L’ancien milieu de terrain ne veut cependant pas être affilié à un club. «D’habitude, le joueur vient directement vers moi, je l’observe et s’il correspond à mes critères, je le prends pour une durée de travail de trois, six ou neuf mois. Le but, c’est que lorsque ces éléments arrivent en Suisse, ils doivent être au-dessus du niveau local. Les formations helvétiques ne prendront jamais un étranger qui possède un niveau égal à un Suisse. D’où l’importance qu’ils arrivent chez nous avec une bonne préparation physique», relève le Nord-Vaudois.

Le second axe de travail concerne les camps que l’ancien capitaine d’Yverdon Sport organise du côté des Canaries. Ces camps sur-mesure profitent principalement à des clubs suisses durant la saison hivernale. Ceux-ci veulent profiter du climat espagnol. «Le seul problème se situe au niveau du timing. On reçoit un peu toutes les demandes en même temps. Durant la période des relâches, on pourrait organiser dix à douze camps, si c’était possible. Pendant les vacances de Pâques, beaucoup d’équipes juniors souhaitent également nous rejoindre. Personnellement, je trouve que faire venir un club de Super League, ce serait bien, mais actuellement j’ai énormément de plaisir à travailler avec des équipes comme Donneloye ou Bottens, qui sont certainement plus reconnaissantes et qui savent allier sport et plaisir», explique encore Sacha Margairaz.

Discussions entre clubs

Le troisième et dernier point en rapport à ses activités professionnelles concerne l’élaboration de camp de football en Suisse durant les vacances scolaires. «A l’époque, il n’y avait pas grand chose niveau camps de football dans la région. Cette année, ceux-ci pullulent vraiment partout. La semaine dernière, il y en avait un à Baulmes. Cette semaine, en plus du miens à Rances (voir encadré), on en trouve un à Ependes et, la semaine prochaine, Champvent organise le siens. Je pense que ce serait bien de s’asseoir avec les clubs de la région et discuter pour ne pas en faire quinze en même temps. Le but serait de travailler en synergie.»

L’ancien milieu de terrain envisage également de se diversifier en organisant dans un futur proche des camps multisports. «Je ne vais pas me cacher, ma spécialité, c’est le foot. Après, c’est bien de voir ce que les gens font et de prendre le meilleur de chacun», ajoute très humblement l’ex-joueur du FC Baulmes. «Pour moi, l’idée est vraiment de former et éduquer les enfants comme des personnes avant d’être des footballeurs. Il y a deux mois en arrière, j’étais directeur technique en Espagne et les parents croyaient déjà qu’ils avaient le nouveau Messi ou Ronaldo. Ils voient en eux une sortie financière. Je pense qu’il y a moins ce souci en Suisse, mais il est quand même présent. Il est primordial que l’enfant sache ce qui est le plus important», tient à rappeler le frère de Xavier.

 

Des camps pour les footballeurs en devenir à Rances

Sacha Margairaz organise cette semaine un camp pour jeunes footballeurs âgés de 5 à 15 ans à Rances, dans son village d’origine. Quatre moniteurs dont deux viennent des îles Canaries seront présents pour coacher les enfants. Ceux-ci sont largement moins nombreux que prévu en raison d’un souci technique. En effet, le site Internet n’a pas confirmé les participations et a causé une trentaine d’annulations. «Pour moi, l’important c’est que ces jeunes puissent jouer. Les enfants qui ont dû annuler se sont inscrits autre part, donc je suis tout de même heureux», raconte celui qui a fini sa carrière de joueur à Donneloye. Ce camp basé sur le plaisir et le jeu offrira également des surprises à ses participants, comme un match amical avec les parents et des cadeaux de bienvenue.

L’ancien footballeur organisera un nouveau camp au Bouveret en octobre. «Les installations seront d’un tout autre niveau. On disposera d’un terrain synthétique, d’un terrain d’entraînement,  de deux de beach soccer et même d’un terrain de foot-tennis. En plus, tout se trouve à proximité: le lac, Aquaparc, etc…»

Florian Charlet