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Marque: «J’avais l’impression de ne plus connaître mon corps»
François Marque n’a qu’un souhait: que son corps le laisse tranquille. © Gabriel Lado

Marque: «J’avais l’impression de ne plus connaître mon corps»

2 mars 2018
Edition N°2197

Yverdon Sport devrait pouvoir compter sur François Marque ce printemps. Une bonne nouvelle tant pour le club que pour le défenseur central, qui n’a pas vécu des premiers mois faciles dans la Cité thermale à cause de ses blessures.

Les critiques, François Marque les a entendues. Le Français serait en bout de course, «cramé», proche de la fin de sa carrière. «Mais un joueur usé, c’est quoi, au juste?, questionne-t-il. C’est le type qui n’arrive plus à accélérer ou celui qui est obligé de passer du temps loin du terrain pour soigner une blessure? Des footballeurs qui ne parvenaient plus à changer de rythme, j’en ai connus plus d’un. Et je ne pense clairement pas en faire partie.»

Reste que le défenseur central a été touché. Non pas par les attaques reçues, mais bien par son impossibilité à assurer le rôle de pilier qu’il devait endosser à son arrivée à Yverdon Sport, l’été dernier. L’homme a contracté une blessure à un ménisque dès ses premiers jours au club, puis une gêne au mollet – à partir de la mi-août – est venue pourrir son premier tour.

«Ça a représenté énormément de frustration, surtout que je n’avais plus joué depuis le mois d’avril. Je n’avais jamais connu de telles blessures auparavant. Moi qui suis habitué à faire beaucoup de sport à côté du foot, je me suis retrouvé à devoir faire le minimum pour que je guérisse. C’était dur, franchement.»

Et pour autant, ce n’était que la partie sans ballon: «Lorsque j’ai repris l’entraînement, j’avais perdu presque tous mes repères. A la moindre courbature, je me posais mille questions. Est-ce que je les ressentais à cause de la charge de travail? Parce que je n’étais plus au niveau? Ou alors parce qu’une blessure se réveillait? J’avais l’impression de ne plus connaître mon corps. Dans ce genre de situations, on tombe vite dans la parano.»

Trop tôt pour se prononcer

Ces problèmes devraient bientôt appartenir au passé. François Marque a suivi un programme adapté durant les premières semaines de préparation et se rapproche peu à peu de son meilleur niveau. Il a disputé les deux dernières rencontres amicales en intégralité, tout en dégageant une impression très encourageante pour la suite. «Il est encore trop tôt pour se prononcer. Si je joue les quatre premiers matches du second tour sans ressentir de douleurs particulières, je pourrai enterrer mes pépins physiques. Mais pas avant.»

Un rétablissement qui s’avère nécessaire pour toutes les parties. Le joueur est attaché au club, qui lui offre un contexte idéal pour poursuivre – voire terminer – sa carrière et songer à ce qui viendra ensuite, le tout en profitant de sa famille. Dans l’autre sens, Yverdon Sport tient un défenseur central d’envergure, qui a prouvé avoir largement le niveau de la Challenge League et qui connaît le football. Gagnant-gagnant.

«J’ai lu dans un média que Mario Di Pietrantonio, le président, me considère comme attaché à vie à YS. J’attends de recevoir ce contrat à vie, alors, sourit l’ancien joueur du FC Bâle. Je suis convaincu que le club à sa place en Ligue nationale. Le projet prend de plus en plus forme, et je pense avoir quelque chose à apporter là-dedans. Des offres pour jouer plus haut, j’en ai reçues plus d’une, même lorsque j’étais blessé. Mais j’ai un engagement avec Yverdon Sport et je tiens à le respecter.»

Si le Troyens prédit un avenir radieux au club de la Cité thermale, il n’est pas dupe: «La promotion en mai, je n’y crois pas, ou très peu. Sur le papier, on est inférieurs à Nyon et Kriens, à mon sens. Les Nyonnais possèdent un groupe d’individualités de très grande qualité, qui peut leur permettre de faire la différence à tout moment. Les Lucernois, eux, comptent sur une expérience collective dont on ne dispose pas. Ils suivent un projet très cohérent et s’appuient sur les mêmes joueurs depuis plusieurs saisons.»

Une charnière qui en jette

«De notre côté, on doit travailler à devenir une véritable équipe, à tous jouer l’un pour l’autre, poursuit le défenseur de 34 ans. On l’a vu contre Bavois en préparation. On peut créer de belles choses, mais lorsque tout le monde veut attaquer, les bases défensives du succès se détériorent. D’ailleurs, on le sait: si on ne commet pas d’erreur derrière, on est quasi assuré de repartir avec les trois points.»

Une certaine assise défensive, c’est en partie ce qui avait manqué à YS (31 buts encaissés) l’automne dernier. Avec une charnière centrale composée de François Marque et d’Adriano De Pierro, les Yverdonnois se reposeront, cette fois-ci, sur une base qui ne devrait pas trembler. Reste à espérer que celle-ci s’inscrira dans le temps.