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Mémoires de tireurs
L’auteur, Roger Laurent, est vice-président des Arquebusiers Neuchâtelois depuis 1998. Gabriel lado

Mémoires de tireurs

17 juin 2025 | Texte: Robin Badoux
Edition N°3960

Les armes anciennes à poudre noire, arquebuses ou pistolets, ont encore leurs adeptes. C’est l’histoire de ces passionnés et de leur passion que raconte l’Yverdonnois Roger Laurent dans son livre Les Arquebusiers Neuchâtelois, 1978-2023, 45 ans de tir à poudre noire.

On peut la trouver salissante, difficile à manipuler, voire dangereuse et désuète, pourtant, la poudre noire continue de fasciner. Quelques adeptes persistent en effet à mettre le feu aux poudres dans nos régions, par passion pour l’histoire ou dans un but sportif ou récréatif. C’est le cas notamment au sein de la société des Arquebusiers Neuchâtelois. Étant l’une des seules sociétés de tir à poudre noire de Suisse romande – l’autre est à Genève –, elle rassemble des mordus d’un peu partout, de Morges à Neuchâtel, dont son vice-président, l’Yverdonnois Roger Laurent, qui a décidé dernièrement de consacrer un ouvrage entier sur l’histoire de ce club.

«Au début, je voyais les armes anciennes comme de simples vieilleries. Désormais, je les vois différemment, car ce sont souvent des belles pièces, gravées ou serties, très travaillées.»

À la base, ce sont les membres de l’Association suisse pour l’étude des armes anciennes (ASEAA) qui se sont rassemblés pour créer une société de tir, permettant de passer des théories et conférences à la pratique.

Histoire de passionnés

Le livre de Roger Laurent est en réalité la seconde édition d’un premier document réalisé auparavant pour les 25 ans de la société. «C’était des photocopies reliées par des anneaux», relate l’auteur qui, depuis qu’il a été élu vice-président en 1998, a pris l’habitude de conserver des notes sur la vie du club. «J’ai fait pas mal de travaux et, à un moment donné, je me suis dis: on va écrire quelque chose.»

Son ouvrage s’appuie donc sur ses connaissances, mais aussi sur des textes académiques. «J’ai fait quelques recherches. Mais les livres historiques parlent peu de la manière dont on tire.» Le mémoire rédigé par Roger Laurent permet ainsi de faire le lien entre la grande histoire des armes à feu et des compagnies de mousquetaires, et les pratiques plus contemporaines que perpétuent les passionnés. Une large place est donc réservée à l’histoire des sociétés de tir, aux différentes cibles, aux performances des arquebusiers et aux défis auxquels ils ont fait face. À commencer par la question fondamentale: où tirer?

Car au départ, il a fallu batailler pour trouver un stand, de nombreuses communes invoquant les potentielles nuisances sonores provoquées par les tirs. Finalement, c’est à Saint-Aubin qu’ils trouveront leur havre. «Pourtant, le bruit des armes à poudre noire est plus rond par rapport aux armes modernes. Quand vous tirez avec ces dernières, vous finissez par avoir un bleu à l’épaule. Les armes anciennes sont plus souples et poussent seulement sur l’épaule, alors que la puissance est la même.»

Les charmes d’autrefois

Actuellement, la société des Arquebusiers Neuchâtelois compte 34 membres. Un chiffre en baisse. «Les jeunes s’intéressent plus aux armes modernes de nos jours. On le voit bien lorsque nous allons à la Bourse aux armes de Lausanne. Sans compter que la situation politique mondiale n’aide pas», remarque le vice-président.

Les membres restent néanmoins de fervents amoureux de ces armes aux charmes d’autrefois, qui ont su traverser les époques. Ils sont d’ailleurs nombreux à être collectionneurs. «On a un avantage en Suisse, c’est que nous n’avons pas connu de grandes montées au combat. Beaucoup d’armes ont été fabriquées pour des matchs, le tir au papegay ou les Abbayes et ne se sont donc pas retrouvées à se dégrader sur des champs de bataille. Elles appartenaient aussi souvent à des familles nobles qui les ont bien entretenues.»

En somme, le livre réalisé par Roger Laurent s’adresse d’abord aux membres de ces sociétés de tir, mais aussi aux mordus d’histoires: celle récente d’une société locale et celle plus ancienne des armes à poudre noire. «Toutes ces armes sont uniques. Aussi, quand on tire avec un fusil moderne, on se contente d’y mettre une cartouche et de tirer. Alors qu’avec la poudre à canon, il faut être très rigoureux durant toutes les étapes, du chargement au tir. C’est aussi ça que j’apprécie. Il faut rester concentré de bout en bout. Avec la poudre noire, on n’a pas le droit à l’erreur», conclut Roger Laurent.


Infos pratiques

Les Arquebusiers Neuchâtelois, 1978-2023, 45 ans de tir à poudre noire

Disponible pour 44 francs auprès de l’auteur Roger Laurent à:

roger.laurent@bluewin.ch

Infos sur la société:

arquebusiers-ne.ch

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