«Merci Federer», clament haut et fort les clubs du Nord vaudois

Tennis – A Yverdon, Orbe ou Vallorbe, on tire profit de la santé exceptionnelle du tennis professionnel suisse. Tour d’horizon après un nouveau chapitre souligner pour les fans de RF & Co, le succès en Coupe Davis.

L’équipe suisse de Coupe Davis.

Il est sans doute un peu tôt pour mesurer l’impact que la Coupe Davis remportée par l’équipe de Severin Lüthi a sur les clubs régionaux, mais une chose est sûre, ces derniers sont les bénéficiaires numéros un de l’âge d’or du tennis helvétique. Les Federer, Wawrinka, Hingis, Schnyder et autre Rosset brillent ou ont brillé depuis plus de vingt ans sur les circuits internationaux. Ils ont ainsi donné envie aux amateurs de la petite balle jaune de devenir actifs dans cet élégant sport.

Le début des années 2000 a été marqué par l’émergence de deux athlètes d’exception pour le sport suisse, Martina Hingis et Roger Federer. Comme un symbole, ces deux ambassadeurs du tennis sont de sexe opposé et les supporters, homme ou femme, ont donc trouvé facilement leur idole. Ainsi, ce n’était pas étonnant de constater un gros «boom» au niveau des inscriptions dans la plupart des clubs de tennis régionaux. Au TC Yverdon, cette énorme augmentation a été répertoriée dans toutes les catégories d’âge.

Envie de jouer

Puis, et au rythme des exploits à répétition de Federer, une hausse continuelle des adhésions a été enregistrée à Yverdon et à Vallorbe. De plus, les licenciés avaient tendance à jouer davantage. «Après avoir vu un match de Federer, on a tous envie de retourner sur le court», lance Diego Contalbrigo, le président du TC Orbe. Une envie provoquée par les stars chez leurs admirateurs, eux qui cherchent à imiter les déplacements si fluides de Rodg’ ou les revers à une main surpuissants de Stan.

A Vallorbe, on récolte aujourd’hui les fruits de cette période faste, comme l’explique le président du Tennis Club, Vincent Daucourt: «Nous bénéficions dorénavant de trois courts de même surface et d’une buvette qui surplombe les terrains, financés intégralement par la Commune. Ceci a été possible grâce à une hausse constante, depuis cinq ans, des licenciés chez nos juniors. Et on est conscients que l’existence de joueurs comme Federer et Wawrinka en est la principale cause.» Le club est donc paré à faire face à un éventuel boom post Coupe Davis.

Un impact attendu

Cet exploit aura forcément un impact positif. «Cette victoire historique des Suisses va sans doute pousser les parents à franchir le pas et à inscrire leurs enfants dans notre sport, qui est de plus en plus populaire, affirme le président du TC Yverdon, Christophe Perrier-Cornet. Nous possédons d’excellentes infrastructures et avons encore de la marge en cas d’inscriptions en masse dans notre club.» C’est donc surtout dans le secteur juniors -qui compte déjà quelque 180 à 200 membres dans la Cité thermale- qu’une possible augmentation des adhésions est attendue.

Diego Contalbrigo relève que la conquête du Saladier d’argent est tombée pendant la période creuse du tennis amateur. «Si impact il y a, nous le constaterons lors de la saison à venir, estime-t-il. A Orbe, nous n’avons malheureusement pas d’infrastructures hivernales -comme la plupart des clubs régionaux-, ce qui limite nos ambitions. En tout cas, nous sommes prêts à élargir nos contingents, qui se chiffrent actuellement à cinquante juniors.»

 Un avenir radieux

Quatre ou cinq tournois pour les juniors, quelques-uns pour les amateurs, mais également deux événements de niveau national du côté de la capitale du Nord vaudois, la continuité à Orbe avec le maintien de trois tournois open et, enfin, le projet vallorbier de mettre sur pied, d’ici à 2016-2017, un tournoi annuel pour les joueurs amateurs: les clubs régionaux veulent répondre à la demande des licenciés qui apprécient également participer à des compétitions, afin d’imiter leurs idoles. Les stars suisses du tennis mondial ne sont donc pas étrangères au développement du tennis à tous les échelons.

Autant à Yverdon qu’à Orbe ou Vallorbe, les clubs se portent bien, comme en témoignent leur nombre d’adhérents. Le tennis compte parmi les sports les plus pratiqués dans les communes précitées. Chacun, avec ses propres armes, propose un maximum d’activités pour le bienêtre des licenciés. Le plus important maintenant est de continuer de marcher le plus longtemps possible sur l’héritage de la «Federermania », car la retraite du Maître approche. Et, comme le souligne Diego Contalbrigo, «c’est quand Federer rangera sa raquette que nous serons capables de constater l’impact qu’il avait sur notre sport. Je redoute une éventuelle baisse de participation chez les amateurs». L’avenir le dira… mais il s’annonce pour le moment radieux sur les courts du Nord vaudois.