Mères au foyer et cheffes d’entreprise
17 juin 2015Nord vaudois – Deux femmes de la région jonglent au quotidien entre leur rôle de mamans et le développement de leur start-up. Cette double casquette, synonyme de journées à rallonge, contribue à leur équilibre.
La semaine s’annonce particulièrement chargée pour Isabelle Aeschlimann. Cette habitante de Grandson, âgée de 35 ans, s’est, en effet, vu offrir l’opportunité de présenter sa table solaire (lire ci-dessous) à Berne, dans le cadre du salon professionnel Suisse Public. Contrairement à d’autres participants, pas question pour elle de rester à l’hôtel. Son statut de mère de deux filles en bas âge la ramène chaque soir à la maison.
Les deux compartiments de son existence, Isabelle Aeschlimann apprend à composer avec depuis plusieurs mois. Deux facettes du quotidien qu’elle juge indispensables à son épanouissement personnel. Un exercice d’équilibriste dans lequel les systèmes de garde, l’entourage et, surtout, son mari jouent le rôle d’indispensables piliers. «Il me soutient moralement et dans les tâches ménagères. Il s’occupera, par exemple, du souper, si j’ai une conférence par Skype, ou ira chercher les filles à la crèche, si j’ai un empêchement», relève Isabelle Aeschlimann.
A sept kilomètres de là, une autre famille nord-vaudoise est dans la même configuration, avec une collaboration parentale plus étendue. Domiciliés à Grandevent, les Burdet, se sont lancés dans l’élaboration d’un répertoire de lieux de séminaires en ligne (voir ci-dessous) en plus d’élever trois jeunes bambins. «Mon mari est un professionnel du marketing, avec un emploi à 100%. Il me conseille et participe à la prise de décisions», déclare Corine Burdet.
Tant cette dernière que son homologue de Grandson -toutes deux ont une formation de base d’employée de commerce à leur actif-, ont opté, par amour du défi et goût pour la liberté, pour une aventure entrepreneuriale au lieu des acquis d’un poste de salariée, quitte à zapper certaines soirées télé. «Cette expérience me donne de l’énergie pour m’épanouir dans la vie de tous les jours», déclare Isabelle Aeschlimann.
Grandson – Production d’énergie solaire
Le soleil s’invite à table
La Wattable. Une table à manger équipée d’un panneau solaire photovoltaïque. Voici l’innovation que commercialise la Grandsonnoise Isabelle Aeschlimann. Branché au réseau domestique au moyen d’une prise standard, ce produit permet de générer environ 200 kilowattheures d’électricité par année, ce qui représente entre 5 et 15% des besoins énergétiques d’un ménage suisse moyen.
«Nous avons créé une page Facebook pour demander l’avis des gens. Au début de l’année, les réservations ont été lancées. Plus de 50 bulletins de commande nous ont été adressés», indique Isabelle Aeschlimann, qui se consacre à 40% à cette nouvelle activité professionnelle, à laquelle la participation à la finale du concours Cleantech Genève Win & Boost ont donné du crédit.
La jeune cheffe d’entreprise entend continuer à surfer sur la vague de l’autoconsommation -le fait d’utiliser l’énergie que l’on produit soi-même- désormais autorisée suite à une modification légale, pour poursuivre le développement de la start-up basée à Y-Parc. Les tables solaires existent dans deux formats. La petite (158 cm sur 81 cm) coûte 1950 francs. La grande (165 cm sur 99 cm) est vendue 2290 francs.
Grandevent – Recherche de salles de séminaire
Un annuaire sur internet
La plateforme en ligne trOOdi.ch est née d’un constat fait par Corine Burdet, pour laquelle la recherche d’une salle de séminaire en Suisse romande s’est avérée une tâche bien plus ardue que prévu.
L’outil, mis en ligne depuis novembre dernier, peut justement être consulté dans une telle situation, dans la mesure où il répertorie ces endroits prisés des entreprises et autres organisations. «Avec mon mari, nous avons décidé de nous lancer avant que quelqu’un d’autre ne le fasse. J’insiste sur le fait que nous ne sommes pas des organisateurs d’événements», déclare Corine Burdet.
Aujourd’hui, plus de 150 établissements constituent la solution proposée par la mascotte du projet Troodi, l’assistante de direction astucieuse. L’inscription est gratuite, mais les prestataires peuvent améliorer leur visibilité en payant pour figurer sur la page d’accueil du site ou en tête de la liste de recherche. L’enjeu est de faire grossir cette liste, et, dans l’idéal, d’élargir l’offre à la Suisse allemande. «Cela nécessiterait l’engagement de ressources supplémentaires. Nous n’en sommes qu’à la phase de lancement», prévient toutefois Corine Burdet.