Le Conseil communal a accepté une demande de crédit complémentaire de 200 000 francs pour aider la Fondation de la Maison d’Ailleurs.
À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Suivant cet adage, le Conseil communal a débattu jeudi dernier à propos de la proposition de la Ville de renflouer la trésorerie de la Maison d’Ailleurs à hauteur de 200 000 francs, ceci afin de lui permettre de remonter la pente après plusieurs années de crises financière et institutionnelle.
Carmen Tanner, municipale en charge de la Culture et membre du conseil de fondation de la Maison d’Ailleurs, a alors profité de ce point à l’ordre du jour pour faire un bref rappel des faits qui ont mené à cette situation jugée alarmante: «En résumé, après analyse, on s’aperçoit que la Maison d’Ailleurs vivait, depuis les deux dernières années, en dessus de ses moyens», a résumé la vice-syndique, en soulignant en passant la démission de l’ancien directeur Marc Atallah, la séparation entre la Maison d’Ailleurs et les Numerik Games et l’analyse financière de la direction ad interim assurée par Catherine Hirsch, qui révéla cette situation périlleuse (La Région du 22 novembre 2024).
C’est dans ce cadre que ce crédit de 200 000 francs est demandé, sans lequel «l’ouverture du musée au public en 2025 est menacée», peut-on lire dans le rapport de la commission chargée d’examiner ce préavis.
De manière générale, les partis de gauche ont soutenu l’acceptation de ce crédit en faveur du «bijou du patrimoine de notre ville, s’est ainsi exprimé le conseiller Rayan Ammon (V&S). Dans le contexte actuel, il est essentiel d’accompagner la Maison d’Ailleurs dans sa stabilisation financière et dans la mise en œuvre de son nouveau projet triennal.»
La gauche a notamment souligné la mauvaise gestion de l’ancien directeur, Marc Atallah. «Force est de constater que l’ancienne direction n’a pas su redresser la barre avant son départ mouvementé en direction de Lausanne», a par exemple déclaré Françoise Panasci (PS POP).
La droite a toutefois appelé à la prudence, tout en reconnaissant l’importance culturelle de la Maison d’Ailleurs. «Avant d’injecter un montant significatif, il est de notre devoir d’examiner de près la gestion de cette institution et les responsabilités de ses différents organes plutôt que s’attarder sur des accusations de mauvaise gestion de l’ancienne direction qui restent non prouvées à ce jour», a par exemple lancé Kevin Delay (UDC). Dans le même sens, Pierre-Henri Meystre (PVL), a critiqué «l’absence totale de reconnaissance de responsabilité du conseil de fondation de la Maison d’Ailleurs», avec l’essentiel des griefs imputés à l’encontre de l’ancienne direction. «Même si on est dans une situation difficile aujourd’hui, on peut aussi saluer le travail qui a été fait par l’ancien directeur qui a mené ce musée à un niveau très intéressant», a néanmoins tempéré le municipal PLR Christian Weiler.
Le PLR a de son côté soutenu l’acceptation de ce crédit, en émettant le souhait que la structure ne soit pas entièrement subsidiée par la Ville à l’avenir. Le conseiller communal Laurent Roquier (PLR) a notamment appelé à se tourner désormais vers l’avenir plutôt que de s’en tenir au passé.
Le préavis a finalement été accepté par un vote à main levée des conseillers encore présents (la nuit étant déjà bien avancée) avec zéro «non» et cinq abstentions.