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Mobilisation et demande de garanties
La gare de Renens est devenue une plaque tournante pour les voyageurs du pied du Jura. Avec des correspondances à la limite du raisonnable. Keystone/valentin Flaury

Mobilisation et demande de garanties

11 février 2025 | Textes: J.-Ph. Pressl-Wenger
Edition N°3889

Vendredi dernier, une délégation représentant les villes de l’Arc jurassien s’est déplacée en train à Genève pour revendiquer de meilleures connexions sur la ligne du pied du Jura.

De nombreux élus des villes de l’Arc jurassien se sont embarqués dans un train pour rejoindre Genève. Que ce soit le maire de Delémont Damien Chappuis, la maire de Bienne Glenda Gonzalez Bassi, ou encore les deux représentants de la Municipalité d’Yverdon-les-Bains, Pierre Dessemontet et la conseillère nationale Brenda Tuosto, tout ce petit monde a dû changer de train, et de quai à Renens. Et autant dire que les minutes étaient comptées.

Revendications claires

A l’arrivée au bout du lac Léman, les autorités genevoises – la maire de Genève, Christina Kitsos et le conseiller d’Etat Pierre Maudet, représentant de la Conférence des transports de Suisse occidentale (CTSO) en tête – ont accueilli la délégation.

Le nouvel horaire CFF 2025 était logiquement au centre de la grogne générale et des revendications claires ont été présentées. Il s’agit de maintenir au minimum six paires de courses directes par jour entre Neuchâtel et Genève-Aéroport, d’instaurer de véritables correspondances quai à quai à la gare de Renens, d’introduire une liaison directe entre Bâle et l’axe lémanique, de réintroduire au plus vite la liaison directe entre Genève et le pied du Jura, et finalement de développer l’offre conformément aux décisions des Chambres fédérales pour l’horizon 2035. Ce dernier point suscite quelques inquiétudes. «Nous avons un peu peur que les horaires 2025 deviennent la base pour la suite de la planification ferroviaire en Suisse, redoute Brenda Tuosto, également coordinatrice pour l’Alliance des villes. On ne peut pas laisser ça se produire.»

De son côté, le conseiller fédéral Albert Rösti a exigé que tous les projets soient réévalués et priorisés. L’étude en question sera menée par le professeur Ulrich Weidmann, de l’EPFZ, un spécialiste des systèmes de transport.


«Une perte d’attractivité»

Président de l’Alliance des villes, Pierre Dessemontet estime que le problème va plus loin que des connexions ferroviaires: «C’est une question de cohésion nationale, de comment a été construit notre pays, développe le syndic d’Yverdon-les-Bains. Cet horaire impliquera une perte d’attractivité pour les entreprises internationales. Par exemple, est-ce que Incyte se serait établie à Y-Parc si les liaisons avaient été ce qu’elles sont aujourd’hui avec l’aéroport de Genève?» La question ne s’était pas posée à l’époque puisqu’une liaison directe existait encore.