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La mobilité électrique reste marginale

19 juillet 2017 | Edition N°2041

Yverdon-les-Bains – Les deux bornes de recharge pour les véhicules électriques, installées en mai 2015, donne satisfaction. Mais le marché de la voiture sans essence peine à décoller.

Une des bornes est disponible au parking public de l’Ancien Stand, proche de la gare CFF. ©JPW

Une des bornes est disponible au parking public de l’Ancien Stand, proche de la gare CFF.

Dans la quête des ambitieux objectifs que le Gouvernement suisse s’est fixé dans le cadre de la réduction de la production de dioxyde de carbone, les voitures propulsées sans carburant fossile peuvent jouer un rôle important. Dans cette optique, la Ville d’Yverdon-les-Bains avait installé, en mai 2015, deux bornes de recharge pour les véhicules électriques, sur les parkings de l’Ancien Stand et de la patinoire. «L’utilisation de ces infrastructures demeure conforme aux attentes, glisse Pierre Dessemontet, municipal en charge du Service des Energies. Les usagers tendent à plus utiliser ces bornes durant les mois d’hiver, avec des pics en décembre et en janvier.» La moyenne mensuelle totale se situe environ à 47 recharges.

 

Développements en vue

 

La Cité thermale veut continuer de se montrer proactive dans sa politique liée à la mobilité électrique. Ce seront d’ailleurs plusieurs dizaines de nouvelles bornes qui devraient être planifiées dans le cadre de la construction, encore lointaine, d’un nouveau parking lié au réaménagement de la place d’Armes. «A côté de Kindercity, à Y-Parc, un silo va être construit pour abriter un parking, détaille encore le municipal socialiste. En plus d’un toit végétalisé, on retrouvera toute une paroi de panneaux solaires photovoltaïques qui alimenteront des bornes de recharges. L’intérêt se situe aussi dans le fait que les batteries des voitures représentent une opportunité de stockage.»

 

Des effets pervers

 

En règle générale, les professionnels de la branche remarquent que les places dévolues aux véhicules 100% électriques s’avèrent de plus en plus souvent occupées par des véhicules hybrides, qui ne permettent pas de disposer d’une autonomie sans apport d’un moteur à explosion classique. Les règlements devraient évoluer pour empêcher ces abus.

 

Quelques pour-cents supplémentaires en 2020 seulement
Suisse – Le développement de la mobilité électrique devrait s’accélérer doucement

 

Le modèle S de Tesla reste la voiture électrique la plus vendue en Suisse. ©Tesla

Le modèle S de Tesla reste la voiture électrique la plus vendue en Suisse.

Le nombre de voiture électriques actuellement immatriculées en Suisse ne représente que 1,4 % du total national. A ceci, il convient d’ajouter les moteurs hybrides, qui combinent l’électricité et un carburant fossile. Cette situation est en train d’évoluer, mais ne prend pas, pour l’instant, la forme d’une révolution, ou d’un changement de paradigme.

«On ne note pas de grand enthousiasme du côté des acheteurs, peut-être en raison de la méconnaissance des offres, remarque François Launaz, président d’Auto Suisse, le groupement des importateurs officiels, représentant 51 marques. Plusieurs handicaps empêchent encore ce marché de niche de se développer. Il y a, d’abord, un manque d’infrastructures et, ensuite, une technologie qui arrive doucement à maturité.» En effet, l’autonomie d’une voiture 100% électrique ne dépassait pas, jusqu’à il y a peu, les 150 km. Aujourd’hui, certains véhicules proposent entre 300 et 400 km de trajet. «Les gens ont peut-être encore peur de se retrouver en panne sur le bord de l’autoroute, sans moyen de recharge disponible.»

D’ici 2020, les constructeurs espèrent réussir à faire passer le pourcentage de véhicules électriques immatriculés en Suisse de 1,4% à 5 ou 6 %. Un objectif difficile à atteindre, mais pas inaccessible.

 

Le phénomène Tesla

 

Les chiffres sont formels, la marque américaine Tesla vit un début d’année 2017 bien plus que satisfaisant. Entre début janvier et fin juin, le constructeur de voitures électriques californien a vu 1040 de ses véhicules être immatriculés en Suisse, soit plus de 25% de plus qu’à la même période l’an dernier (795 véhicules). Et ceci malgré des prix de vente plutôt très élevés, qui oscillent entre 70 000 et 120 000 francs.

Pour ce qui est du Nord vaudois, l’agence la plus proche demeure celle de Lausanne, dans le quartier du Flon. Contactée, elle n’a malheureusement pas été en mesure de nous renseigner sur le nombre de véhicules vendus dans notre région.

Jean-Philippe Pressl-Wenger