Yverdon-les-Bains – La conférence d’AggloY a mis en évidence l’importance de la mobilité dans un périmètre destiné à accueillir 47 000 habitants en 2035.
Rendez-vous incontournable du début de l’automne, la Conférence de l’agglomération AggloY permet aux autorités de faire le point sur l’avance des travaux, qui ne sont pas toujours spectaculaires, mais qui, d’une manière ou d’une autre, façonnent la ville-centre, Yverdon-les-Bains, et les communes voisines. Tout le monde a compris que les décisions des uns peuvent avoir une influence sur les autres et qu’il faut, désormais, examiner avec un spectre plus large.
Cette vision a été très bien résumée par Nuria Gorrite, présidente du Conseil d’Etat et cheffe du Département des infrastructures et des ressources humaines (DIRH). A titre d’exemple, elle a cité les travaux qui vont être réalisés à la gare de Lausanne. En doublant la capacité d’accueil, cette dernière pourra accueillir plus de trains, notamment sur la ligne de RER en provenance de Grandson, en bout de ligne.
La cheffe du DIRH a mis en évidence un accroissement de la demande de mobilité, tant pour les personnes que pour les marchandises. Corollaire de la prospérité, la pendularité a augmenté. D’autant plus que le changement professionnel ne s’accompagne pas forcément d’un déplacement de la famille.
Le moment d’investir
Fort heureusement, la période est propice aux investissements, en raison des taux bas. La mobilité est un atout de compétitivité économique. «L’infrastructure est un facteur essentiel de production, pas seulement la fiscalité», a relevé Nuria Gorrite.
Il faut toutefois opérer des choix en fonction des objectifs environnementaux, car les infrastructures occupent déjà un tiers de la surface utile du pays.
Bonnes nouvelles
Nuria Gorrite a profité de ce déplacement à Yverdon-les-Bains pour annoncer que la Confédération avait donné le feu vert, et les crédits, pour aménager la bande d’arrêt d’urgence entre Lausanne et la jonction de Cossonay, sur l’exemple de ce qui a été réalisé entre Ecublens et Morges. Par ailleurs, des crédits ont été libérés pour renforcer le trafic marchandises sur la ligne du Pied du Jura. Cela permettra aussi de renforcer le trafic des voyageurs avec la mise en service de wagons de deux étages.
AggloY va collaborer plus étroitement avec la HEIG-VD
Avenir – L’interpénétration des problèmes de mobilité et d’aménagement constitue un vrai défi
Il suffit parfois de se rencontrer pour faire un bond en avant. Au terme de la conférence d’agglomération, le professeur Yves Delacrétaz et le syndic d’Yverdon-les-Bains, Jean-Daniel Carrard, consultaient leur agenda respectif. Histoire de prendre rendez- vous. En effet, au terme d’un brillant exposé, l’expert en mobilité a dit rêver d’une collaboration étroite entre la HEIG-VD, qui dispose de nombreuses compétences, et AggloY pour innover. L’agglomération nord-vaudoise présente tous les critères favorables à un laboratoire. Manifestement, l’invitation n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.
Les nombreux auditeurs ont, sous la conduite du professeur Delacrétaz, fait un rapide parcours historique, depuis la voiture reine, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à l’ère de la mobilité apaisée, qui est l’objectif du présent. Et qui pourrait nous faire entrer dans celle de la mobilité connectée. L’expert affirme, d’ailleurs, qu’on pourrait faire beaucoup mieux en matière de mobilité, avec les éléments existants, en profitant de l’appui d’un opérateur qui gère en temps réel.
En ouvrant la conférence, Jean- Daniel Carrard a insisté sur la nécessité de favoriser le concept multimodal, avec un effort particulier sur la mobilité douce. La topographie de l’agglomération est idéale pour la marche et le vélo. Dans cette optique, la Ville compte financer deux étages (pour 8 millions de francs) du parking projeté à Y-Parc.
Responsable du projet d’agglomération, Sébastien Genoud a désigné les priorités : développement de Gare-Lac, d’En Chamard, avec une vision de complémentarité avec l’offre commerciale yverdonnoise, et d’Y-Parc, un atout majeur, puisque la zone est déjà légalisée. Un avantage dont ne dispose pas encore La Poissine.