Moins de morts sur les routes
21 mars 2012La Police cantonale vaudoise a présenté son bilan des accidents de la circulation en 2011. Les accidents mortels ont diminué de moitié sur les routes. Les motards restent trop exposés.
Les accidents de la route sur les chaussées vaudoises ont coûté la vie à 31 personnes en 2011. «Ce résultat est satisfaisant, dans le sens où il est inférieur aux 38 morts de moyenne entre 2007 et 2010», a estimé la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro, à l’occasion du bilan annuel de la circulation routière établi par la Police cantonale.
La magistrate a relevé que cela représente une diminution de moitié par rapport aux 61 décès de 2003. «Mais cela reste de la statistique. Et la statistique ne vaut rien quand on est subitement confronté à un drame comme celui de Sierre la semaine dernière», a ajouté Jacqueline de Quattro.
Continuer la lutte
«Continuons à lutter pour des routes plus sûres!» Tel est le credo martelé par les responsables de la police. Hormis la prévention, la conseillère d’Etat, comme son chef de la Police cantonale, Jacques Antenen, souhaite pouvoir bénéficier d’un arsenal juridique plus sévère pour sanctionner les criminels de la route. «Les jours-amendes et le sursis ne dissuadent personne», déplore la ministre.
Jacques Antenen pour sa part voudrait davantage séquestrer les véhicules des criminels de la route. «Et là, c’est le Code de procédure pénale qui ne nous permet pas de le faire autant qu’on le souhaiterait», déplore-t-il. L’élue et le commandant attendent impatiemment «une action résolue du législateur, à Berne».
Chacun est responsable
En attendant, ils ont insisté sur la responsabilité individuelle de chaque conducteur dans l’amélioration de la sécurité routière. «On constate que, hormis la vitesse et l’alcool, contre lesquels nous continuerons de lutter vivement, l’inattention est responsable de nombreux drames», relate le commandant de la Gendarmerie Olivier Botteron.
Les usagers de la route les plus vulnérables paient un lourd tribut aux accidents: l’an dernier, huit motards et sept piétons ont perdu la vie sur une chaussée vaudoise. «Si chaque fois qu’un automobiliste entrait dans le trafic, il se demandait: N’y a-t-il vraiment pas un cycliste ou un motard que je n’ai pas vu venir?, on éviterait bien des accidents», a insisté Jacques Antenen, comme un écho aux deux graves chocs de jeudi dernier, à Tolochenaz et à Genolier. Selon les dirigeants, c’est bien chez le conducteur lui-même que l’on trouve la plus grande marge de progression de la sécurité routière. «Du côté de la qualité des routes comme des équipements des véhicules, les efforts ont été faits. C’est certainement ce qui a permis de réduire le nombre de tués malgré une augmentation du parc automobile vaudois supérieure à 10 % depuis 2004», a signalé Dominique Rossi, chef de la circulation à la Gendarmerie.
L’augmentation du trafic constitue une réelle source d’inquiétude pour le chef de la police. Chaque matin, sous ses fenêtres, s’amassent des centaines de mètres d’embouteillage sur l’autoroute à la sortie de la Blécherette. «Et c’est ainsi sur d’autres jonctions du canton. Il y a probablement eu un certain manque de conscience de nos autorités en matière d’infrastructures routières. Aujourd’hui notre réseau est saturé et cela accroît le risque de catastrophe», commente Jacques Antenen
Didier Sandoz/La Côte
Le nombre global d’accidents atteint son chiffre le plus bas depuis 2002
Des chiffres réjouissants également à Fribourg
La Police cantonale fribourgeoise a également présenté son bilan de l’année 2011 en matière de circulation. Bonne nouvelle aussi chez nos voisins: non seulement les 1491 accidents de la circulation marquent une baisse de 13% par rapport à 2010 (1719), mais c’est encore le chiffre le plus bas enregistré depuis 2002 (1311). Si le nombre d’accidents est en baisse, les accidents mortels ont augmenté de même que le nombre de piétons tués. La conduite sous influence de stupéfiants ou d’alcool, la conduite sans port de ceinture de sécurité, ainsi que le téléphone au volant, restent encore et toujours une cible des contrôles sur la route.