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Mollards-des-Aubert vers la rénovation

7 septembre 2012

La Fondation qui a repris ce chalet jurassien cher au peintre Pierre Aubert, de Romainmôtier, a mis à l’enquête publique la réfection totale de l’immeuble. Celle-ci sera opérée au fur et à mesure des moyens disponibles. Le chalet abritera huit chambres dans le cadre du réseau «Vacances au coeur du patrimoine».

L’atelier de Pierre Aubert bénéficie d’un puits de lumière.

«On procédera par petites étapes, au fur et à mesure de nos moyens.» Présidente de la Fondation Les-Mollards-des-Aubert, Christiane Betschen, qui a été urbaniste de la Ville d’Yverdon-les-Bains, est heureuse de voir, enfin, mise à l’enquête publique la rénovation totale du chalet du même nom, situé sur le territoire du Chenit, à la vallée de Joux. Il s’agit de la plus haute ferme de la région habitable toute l’année. C’est l’aboutissement d’une phase importante qui doit permettre le sauvetage définitif de cet élément du patrimoine bâti, mais ce n’est qu’une étape, après celle, déterminante, du classement de l’immeuble par les autorités cantonales.

Les travaux envisagés sont importants et leur coût global est estimé à 1,5 million de francs. Un montant qu’il faudra répartir sur plusieurs exercices, pour «assurer une restauration douce du bâtiment» et mettre un appartement à disposition du réseau «Vacances au coeur du patrimoine» à l’horizon 2016.

Etudes demandées

S’agissant d’un bâtiment classé, témoin de l’architecture de la chaîne jurassienne, les Monuments historiques suivent de très près le projet. «On nous a demandé des études supplémentaires. Nous devons notamment documenter les peintures et les revêtements intérieurs», relève la présidente de la Fondation.

Des travaux visant à consolider l’édifice, notamment la charpente du rural, ont déjà été réalisés. Et ils vont se poursuivre cette année. Des murs de pierre sèche ont également été restaurés. «Les choses avancent quand même», souligne Christiane Betschen, même si elles ne vont pas aussi vite qu’elle le souhaiterait. La maladie d’un membre de la Fondation, qui s’était énormément investi dans la recherche de fonds, a quelque peu ralenti celle-ci. La Fondation Les-Mollards-des-Aubert a notamment bénéficié d’une première tranche de 250 000 francs, octroyée par la Loterie Romande. Elle a aussi touché 100 000 francs provenant de la vente de l’Ecu d’Or 2007.

Même s’ils sont partiellement pris en charge par les autorités en raison du classement du bâtiment, les frais d’étude absorbent une partie des ressources.

Pour les besoins du chantier, il faudra réaménager le chemin d’accès. Par ailleurs, l’immeuble sera raccordé au réseau des eaux usées. La Fondation espère faire des Mollards-des-Aubert une attraction du Parc naturel Jura vaudois.

 

La Commune réservée

Equité invoquée

Si la rénovation des Mollards-des-Auberts est soutenue par les protecteurs de la nature et du patrimoine, la Commune du Chenit observe elle une réserve qui dissimule une véritable irritation. «Nous considérons cette opération inéquitable par rapport à d’autres personnes», explique Jeannine Rainaud, syndique du Chenit. En effet, d’autres propriétaires de chalets de la région auraient aimé procéder à des aménagements similiares, notamment de la partie habitable. Mais la mauvaise humeur des édiles combiers tient pour beaucoup à l’attitude générale de Pro Natura, qui est partie prenante dans la Fondation Les-Mollards-des-Aubert, qui mène bataille contre les parcs éoliens et pour une application pure et dure de la loi qui régit la circulation sur les chemins forestiers. Une attitude que la population et les autorités de la région assimilent à une intrusion inacceptable. La Commune s’était opposée au classement, mais elle en restera là, assure la syndique.

Isidore Raposo