Mont-Riant dévoile le projet de Bellevue
30 novembre 2009La colline de Floreyres va changer d’aspect! Suivant les traces de la Fondation Entre-lacs sur le site de l’ancien hôpital psychiatrique, celle de Mont-Riant veut établir son établissement psycho-gériatrique sur le site de Bellevue.
Les projets immobiliers sur la colline de Floreyres prennent forme. Depuis la mise à l’enquête de l’Unité d’accueil temporaire de la Fondation Entre-lacs, qui a suscité des oppositions (voir La Région du 25 septembre), les voisins de l’ancien hôpital se questionnent sur la suite du programme. Afin de répondre à leurs interrogations, l’autre institution qui lorgne sur le site de Bellevue a organisé une séance d’information jeudi dernier. La présentation s’est déroulée à l’ancienne clinique, en présence des maîtres d’ouvrage et l’architecte de la Ville, Markus Baertschi.
Après le projet de la Fondation Entre-lacs, c’est au tour de la Fondation Mont-Riant de dévoiler le sien. Et cette dernière n’a pas de petites envies. Contrainte d’adapter son EMS aux normes cantonales, la Fondation veut déménager son établissement psycho-gériatrique sur le site de Bellevue et y créer 23 lits supplémentaires (56 lits au total). Son unité d’accueil temporaire (15 places) déménagera de quelques mètres et l’administration, aujourd’hui au Centre Saint-Roch, investira la maison de maître. Sans oublier la création d’une cafétéria publique et, ce n’est pas rien, la construction de 45 appartements protégés. Le tout dans un écrin de verdure pensé par un architecte paysagiste, mandaté pour assurer une cohérence globale du site, une préoccupation de la Ville, avec, entre autres, la question de la sécurité routière.
Craintes répétées
Au terme de la présentation, ce n’est pas tant la raison d’être de cet «Y-Parc médico-social», comme l’a baptisé un voisin, que son impact sur le paysage et sur les constructions voisines qui a suscité de multiples réactions. Les opposants au projet d’Entre-lacs ont répété leurs craintes quant aux dangers d’un chantier juste au-dessus de leur propriété. Dans ce terrain pentu et instable, ils craignent que les travaux ne péjorent la situation actuelle ou n’endommagent leurs installations de pompes à chaleur, par exemple. Si le risque zéro n’existe pas, comme l’a rappelé le président de la Fondation Mont-Riant et préfet, Albert Banderet, toutes les précautions seront prises, a affirmé le géologue. Un état de lieux des immeubles sera réalisé et toutes les responsabilités assumées.
La présentation du paysagiste et le projet d’aménager un chemin public qui traversera le site, n’ont pas rassuré les amoureux de la nature. «La Ville pourrait offrir une zone de verdure à la population», a remarqué un habitant, en désignant une parcelle vierge. Un terrain déjà convoité par un promoteur, a relevé un autre riverain, tandis que l’architecte de la Ville précisait que les tractions n’étaient pas tant avancées que cela. Alors que d’autres s’inquiétaient de la hauteur des arbres et de leur qualité. Créer un parc nécessiterait l’achat de la parcelle, a répondu Markus Baertschi. Quant au choix de la verdure, il repose sur des contraintes budgétaires.
«Un projet bien intégré?»
C’est finalement le bâtiment des appartements protégés qui a suscité la plus vive émotion. A l’aspect futuriste, l’immeuble, en forme de nuage, ne séduit pas le voisinage. «Vous appelez ça un projet bien intégré?», s’est insurgé un habitant. Une question de goût, a rétorqué l’architecte. Avant que le directeur de la Fondation, Patrice Lévy, ne vole à son secours. «Habitat tout en douceur, c’est un immeuble à vivre qui correspond aux besoins de ses futurs locataires.» Pour cet observateur privilégié de la vieillesse et de ses maux, opposer ces bâtiments est au contraire très intéressant: «Ils ont des buts et des contraintes différents. L’aspect visuel à lui seul servira à ne pas confondre ces deux lieux de vie, relève-t-il en aparté. Nous souhaitions organiser une séance publique avant la mise à l’enquête. Il y a eu beaucoup de réactions, portant aussi bien sur la décentralisation de l’EMS que sur la hauteur des constructions. Nous avons démontré que nous cherchions à intégrer au mieux tous ces bâtiments dans l’espace actuel. Il y a eu des remarques négatives, mais beaucoup de personnes se ont aussi été séduites. Nous avons donc rempli notre mission.»
Totalement indépendant de l’UAT de la Fondation Entre-Lacs, le projet de la Fondation Mont-Riant sera mis à l’enquête publique avant la fin de l’année et les travaux devraient idéalement être achevés en 2013.
«La Fondation veillera à la coordination des chantiers, afin de ne pas perturber les locataires déjà sur place ou à venir», conclut Patrice Lévy.