Allan Eleouet et Yverdon Sport reçoivent Xamax, samedi à 18h au stade municipal. L’ailier de 27 ans l’affirme: YS veut se servir de ce match, le premier d’Uli Forte en championnat, pour envoyer un message.
YS doit réagir après ses trois défaites inaugurales. Le derby du lac face à Xamax (trois victoires!) est le choc des extrêmes… et une belle occasion de lancer sa saison devant un public espéré nombreux. Allan Eleouet veut y croire.
La préparation a été bonne, on pensait YS prêt… et vous comptez zéro point après trois matches. Comment l’expliquez-vous?
Ce n’est pas forcément parce que tu as fait une bonne préparation que tu vas cartonner en championnat… C’est la réalité du football. Après, je trouve qu’on a tout de même vu lors de notre trente premières minutes contre Stade-Lausanne que nous étions bien dedans, dans la lignée de notre préparation justement! Si on avait mis nos occasions, et on en a eu beaucoup, le match aurait tourné différemment. Et puis après, ces deux matches sur synthétique à Thoune et à Wil, tu as l’impression que la moindre erreur, la moindre petite chose, se retourne contre toi. Wil ne se créait aucune occasion contre nous et tout d’un coup, deux coups de pied arrêtés, et on est menés 2-0.
Une des explications avancées serait le manque d’agressivité global de l’équipe. Vous partagez cet avis?
L’effectif a passablement changé depuis la saison dernière, mais c’est vrai qu’on avait pris l’habitude de dominer les équipes, de commencer le championnat en tête et de le finir en tête. Donc oui, peut-être qu’on avait moins besoin de cette agressivité. Mais à Wil, je trouve qu’on a montré le bon état d’esprit. On a pris conscience qu’il fallait s’améliorer dans ce secteur.
Uli Forte a justement dit dans la presse qu’il voulait plus d’agressivité. Que vous a-t-il dit à vous?
Il a beaucoup insisté sur notre attitude à la perte du ballon. Il nous a dit à nous, les ailiers, qu’il attendait qu’on défende plus. Il veut que toute l’équipe attaque et défende en même temps. Et améliorer l’organisation collective aussi.
Une des forces d’YS la saison dernière était sa cohésion d’équipe. Là, avec tous les changements dans l’effectif et l’histoire des deux vestiaires séparés, on a l’impression que cette fameuse cohésion tarde à arriver…
L’histoire des deux vestiaires, c’est un peu une explication facile, je trouve. C’est vrai que c’est le cas aujourd’hui en attendant la fin des travaux, mais honnêtement, ce n’est pas ça qui explique nos résultats. Les faits de match ont fait qu’on a perdu ces trois rencontres, mais si on les avait gagnées, personne ne se poserait la question de l’ambiance dans le groupe. Au contraire, on dirait qu’on a tout de suite trouvé une bonne cohésion, alors que dans les faits, la situation serait la même. Après, sur la question de l’intégration des nouveaux, c’est comme dans la vie. Se construire des amitiés et des affinités prend du temps, vous ne pouvez pas vous décréter ami avec quelqu’un que vous ne connaissez que depuis quelques jours. Ce groupe doit se construire un vécu, évoluer ensemble. Mais il n’y a aucun souci, bien au contraire! Je peux déjà vous dire que je m’entends très bien avec Vasko Kalezic, Sead Hajrovic, Koro Koné, les trois jeunes d’YB… Avec tout le monde en fait! Après, je vous rejoins, on se réjouit de se retrouver tous dans le même vestiaire pour partager, rigoler… Construire notre vécu commun, justement. Et c’est sûr qu’on sera plus forts dans quelques mois, quand on aura grandi ensemble, trouvé nos repères sur le terrain et en dehors.
Ce match face à Xamax, c’est l’occasion de montrer au public que vous êtes à votre place en Challenge League?
Bien sûr, c’est clair! Quand tu es joueur, c’est toujours difficile d’entendre les commentaires. Nous, on est confiants, on sait qu’on n’est pas ridicules, mais on sait bien que certaines personnes disent qu’en fait YS n’a pas le niveau pour la Challenge League. Alors là, c’est clair qu’on a la rage et ce match contre Xamax est l’occasion de montrer à notre ville qu’on est là et bien là, dignes de la représenter. Ils ont gagné tous leurs matches, ils ont une super équipe, et c’est l’occasion de montrer qui on est vraiment.
Et vous, sur un plan personnel? Vous avez déjà connu cette Challenge League, à Stade-Lausanne-Ouchy, en montrant de belles choses… Vous avez aussi quelque chose à prouver cette saison?
J’ai la sensation de n’avoir pas pu montrer ce que je valais en Challenge League, pour être honnête. Oui, j’ai fait quelques bons matches, mais je me suis souvent blessé, alors même que je commençais à m’installer et à me sentir bien dans l’équipe. Donc pour moi aussi cette saison est importante, pour prouver que je peux faire mal à n’importe quelle équipe de Challenge League. Je suis déterminé, j’ai travaillé dur pour être là.
Pas de limite de spectateurs, mais le certificat Covid
Contrairement au premier match face à Stade-Lausanne-Ouchy, YS a décidé d’ouvrir le stade à plus de 1000 personnes ce samedi. Conséquence: il faudra présenter un certificat Covid à l’entrée, selon la procédure désormais habituelle pour les grandes manifestations.
