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Morgan Bloesch: «On vise clairement le titre national»
Morgan Bloesch peut serrer le poing: il vient de s’imposer en finale des Championnats de Suisse chez les M18 -81 kg, pour s’adjuger son premier titre national en individuel. Le résultat de nombreuses heures d’entraînement hebdomadaire pour le judoka de 17 ans, qui cumule les combats sur les tatamis de l’École Dégallier, du Centre régional de performance romand et du Centre national de performance. ©Champi

Morgan Bloesch: «On vise clairement le titre national»

3 décembre 2021
Edition N°3095

Judo – Tout juste auréolé de son sacre aux Championnats de Suisse individuels chez les M18 -81 kg, Morgan Bloesch (17 ans) espère monter une nouvelle fois sur la plus haute marche du podium avec les jeunes vaudois, ce dimanche.

Morgan Bloesch a pratiquement réalisé un week-end parfait, en fin de semaine passée à Bienne. Engagé aux Championnats de Suisse individuels dans deux catégories d’âge, le judoka de Cheseaux-Noréaz a été couronné champion de Suisse chez les M18 -81 kg le samedi, avant de décrocher l’argent en M21 -81 kg le lendemain. Deux solides performances qui ne lui permettront cependant pas de prendre part à la Swiss Cup, ce samedi à Neuchâtel… à cause de son jeune âge!

 

Morgan Bloesch, enchaîner deux jours de compétition avec, à chaque fois, la perte de poids qui va de pair, cela a dû être usant, non?

Oui. Heureusement, j’ai pu avoir une journée de cours allégée, lundi (ndlr: il est en deuxième année de maturité au gymnase Auguste Piccard, à Lausanne, où il suit un cursus sport-études). J’étais très fatigué le dimanche matin, avant de commencer la compétition des M21. Mon poids n’était heureusement pas monté trop haut la veille, mais j’aurais bien voulu pouvoir manger un peu plus le soir… Frank Dégallier, mon entraîneur, m’a dit «fais du mieux que tu peux». Comme je faisais partie des têtes de série, j’ai directement débuté en quarts. Je savais que si je ne faisais pas d’erreur, je me retrouverais en finale contre Loïc Gerosa, avec qui je m’entraîne régulièrement. Mes deux premiers combats se sont bien passés mais, ensuite, je perds en finale… Je suis un peu déçu de ne pas avoir réussi à réaliser le doublé.

Vous n’étiez cependant pas le favori, contrairement à la veille en M18.

En effet, j’avais été devant toute la saison en M18. Il y avait donc une certaine pression, et j’étais assez stressé avant mon premier combat, même si j’avais déjà vaincu la plupart de mes adversaires plus tôt dans l’année. Mais je n’ai eu que deux semaines pour me préparer vraiment à fond, car avant ça, j’ai été pratiquement à l’arrêt depuis mi-octobre, à cause de douleurs au dos. C’était difficile à vivre, parce que je ne savais pas d’où elles venaient. Les physios et le médecin disaient des choses différentes, et je n’étais pas sûr d’être remis à temps pour les Championnats de Suisse. Alors que cela me tenait à cœur d’y participer: d’une part, car il s’agissait de ma dernière année en M18, d’autre part, parce que je savais que c’était envisageable d’obtenir deux médailles. Quand j’ai repris, je n’arrivais à rien, la première semaine. Alors, j’ai pris un week-end tranquille, et après cela, c’est mieux allé.

«J’ai été pratiquement à l’arrêt depuis mi-octobre, à cause de douleurs au dos. C’était difficile à vivre, parce que je ne savais pas d’où elles venaient.»

 

Malgré vos deux médailles du week-end passé, vous ne pourrez pas participer à la Swiss Cup en raison de votre âge. Y a-t-il une certaine frustration?

La Fédération suisse de judo a décidé de mettre en place cette compétition qui fait office de Championnats de Suisse par équipes, car il n’y a pas eu d’interclubs cette saison. Et elle a choisi de ne l’ouvrir qu’aux judokas nés en 2003 et avant. Cela m’embête, bien sûr, mais je serai au bord du tatami pour encourager l’équipe de l’École Dégallier. Elle sera composée d’une partie des athlètes qui ont obtenu des médailles le week-end dernier, et a toutes ses chances de terminer sur le podium.

Quant à vous, vous serez en lice le dimanche pour la Coupe de Suisse des cadres cantonaux, réservée aux plus jeunes.

Oui, je pense d’ailleurs que si la fédération a fixé cette limite d’âge pour la Swiss Cup, c’est pour éviter de se retrouver avec trop peu de monde le dimanche. Je ne serai pas le seul champion de Suisse dans l’équipe vaudoise, et même si la blessure de Binta (ndlr: Ndiaye, membre du Judo Kwaï Lausanne et qui s’entraîne régulièrement à Yverdon) nous prive d’un très bon élément, on vise clairement le titre national!

Ensuite, il vous restera une dernière échéance, mi-décembre, avant de pouvoir profiter des fêtes de fin d’année…

Un tournoi juniors à Aix-en-Provence, oui. Comme il compte déjà pour la saison prochaine, je combattrai en M21. Ce sera ma première compétition internationale dans cette catégorie d’âge. Mais j’espère pouvoir participer à des Coupes d’Europe dans les prochains mois. Et au niveau national, l’objectif sera bien sûr le titre de champion de Suisse.

 

 

L’EJD parmi les favoris

Les Championnats de Suisse par équipes auront lieu tout le week-end à la salle de la Riveraine, à Neuchâtel. Si l’École Dégallier a dû renoncer à aligner une équipe féminine en raison d’un effectif trop court, sa formation masculine fera partie des favoris, samedi dès 10h. Frank Dégallier a convoqué une douzaine de judokas avec, pour titulaires, Lionel Schwander (-66 kg), Julien Vollenweider (-73 kg) – qui avait ressenti des douleurs à un genou le week-end dernier, mais devrait être apte à combattre –, Guillaume Pavé (-81 kg), Lucas Paulin (-90 kg) et le Français Cédric Caillon (+90 kg). Ce dernier représente un renfort de taille, lui qui a récemment tenu bon près de sept minutes face à la «pointure» Teddy Riner.