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Moulins pour tous prend son envol
Yverdon. 22 mars 2019. Association Moulins Pour Tous. Les Membres de l’association. © Zsolt SARKOZI

Moulins pour tous prend son envol

25 mars 2019 | Edition N°2463

Yverdon-les-Bains – Depuis 2014, le quartier des Moulins participe à un projet communautaire lancé par Pro Senectute et le Service de la jeunesse et de la cohésion sociale. Une fête de fin de projet s’est déroulée vendredi.

Marie-José Thévenaz, Marilène Müller et Jacqueline Ecuyer (au premier plan, de g. à dr.) sont entourées de Nathalie Rapin (Jecos), Laurent Schweizer et Raphaël Voélin. © Zsolt Sarkozi

«Avez-vous déjà entendu parler de notre association de quartier des Moulins?» À chaque fois qu’elle attend au feu rouge, Marilène Müller en profite pour papoter avec des jeunes mamans qui patientent avec leur poussette sur le trottoir. «Je suis une affreuse bavarde, mais rien de tel que le bouche-à-oreille», confie cette retraitée yverdonnoise qui n’hésite pas à distribuer des flyers pour faire connaître Moulins pour tous, l’association qui lui tient tant à cœur.

Depuis 2014, la fondation Pro Senectute Vaud, en partenariat avec le Service de la jeunesse et de la cohésion sociale (Jecos) de la ville, soutient «Qualité de vie», un projet communautaire intergénérationnel et interculturel. Le 16 janvier dernier, une association a été créée pour que l’aventure se poursuive sur le long terme. Et dès le 1er avril, Moulins pour tous volera de ses propres ailes, puisque la fondation qui contribue à améliorer la vie des personnes âgées cessera son programme d’entraide. Une fête de fin de projet s’est déroulée vendredi dans le local de l’association, au numéro 19 de la rue des Moulins, à Yverdon-les-Bains.

«C’est le troisième quartier solidaire de la ville (ndlr: lire encadré)», indique Raphaël Voélin, animateur de proximité pour Pro Senectute Vaud. S’il règne une certaine émotion dans la salle remplie de ballons multicolores ce jour-là, c’est parce que le travailleur social s’apprête à quitter l’aventure. «Forcément, au bout de cinq ans, des liens se sont créés avec la population», souligne-t-il.

Un mot d’ordre: le contact

À cet instant, Laurent Schweizer, un agent de Police Nord vaudois, fait son apparition par la porte d’entrée. «Je suis passé dire bonjour!», lance-t-il à l’assemblée. Depuis trois mois, l’homme sillonne cette partie de la ville pour favoriser le climat de sécurité. «En cas de problème, les habitants viennent plus facilement se confier vers un agent qu’ils connaissent. Ma présence permet à tout un chacun de vivre en harmonie», explique l’officier. Et de préciser qu’il faut compter environ une année pour instaurer un véritable dialogue avec la population.

Et justement, pour encourager les rencontres, plusieurs activités sont organisées chaque semaine, comme le Café-Tartines, un rendez-vous qui a lieu tous les mardis de 9h à 11h. «On se retrouve au local autour d’un petit-déjeuner, raconte Marie-José Thévenaz, l’une des bénévoles. Cela permet de rencontrer des gens de nationalités différentes et de découvrir d’autres parcours de vie. Si vous voulez venir, vous n’avez qu’à passer!» L’Yverdonnoise participe aussi à des ateliers créatifs et tricote une semaine sur deux avec d’autres collègues. Quant à Jacqueline Ecuyer, elle préfère donner des cours d’appui en français aux personnes étrangères.

Des activités ponctuelles sont également proposées chaque année, comme le vide-grenier, les grillades communautaires et la balade gourmande interculturelle, où des stands de nourriture d’ici et d’ailleurs sont installés.

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La fin d’une aventure, le début d’une autre

En 2006, la Ville d’Yverdon-les-Bains, en partenariat avec Pro Senectute Vaud, décide de poser les premiers jalons d’un quartier solidaire à Pierre-de-Savoie. «Le but était de mettre en relation les habitants», explique Jean-Claude Ruchet, municipal chargé du Service de la jeunesse et de la cohésion sociale (Jecos). En 2011, le quartier devient autonome.

À la Villette et à Sous-Bois, le projet communautaire est lancé en 2009. À l’époque, les habitants, et plus particulièrement les personnes âgées, ne se sentaient pas en sécurité. «Disons qu’il y avait des espaces moins conviviaux que d’autres», remarque Marc Favez, responsable du travail social communautaire chez Pro Senectute Vaud. D’où l’importance de créer des ponts entre les générations.

Les Moulins représentent le troisième quartier solidaire de la Cité thermale. Le Jecos et la fondation d’entraide aux personnes âgées souhaitent désormais développer une future collaboration, mais il est encore trop tôt pour en parler.

Valérie Beauverd