Le patrimoine de Sainte-Croix est réuni depuis deux mois dans un seul et unique musée autrefois dispersé entre le Centre international de la mécanique d’art (Cima), le Musée Baud des automates d’art et le Musée des arts et sciences. Ce nouvel écrin aménagé selon le principe du Schaudepot séduit et le public suit.
Texte: Jerôme Christen | Photos: Michel Duperrex
Le choix de présentation des collections du Musée d’art mécanique et du patrimoine de Sainte-Croix (MuMAPS) plonge le visiteur dans un décor brut qui rappelle son passé artisanal et industriel. Le Schaudepot (dépôt visitable) permet d’exposer les 80% des collections pour mieux entrer dans cet univers historique ainsi que dans celui du muséologue, qui consiste à collecter, conserver et explorer.
Quelque 15 000 pièces sont ainsi exposées : boîtes à musique, automates, orchestrions et toutes sortes d’objets de marques mythiques dont les noms ne laissent pas indifférent : caméras Bolex, phonographes et platines Thorens, radios Paillard, machine à écrire Hermès, etc.
«L’intérêt était de montrer la richesse du patrimoine et de l’histoire de Sainte-Croix dans un seul musée à des publics variés. Bons pour expliquer le développement de la mécanique d’art, nous étions plus faibles sur l’origine de l’essor industriel en général » , explique Rachel Gueissaz. Municipale en charge du Patrimoine, elle assure de manière temporaire la direction du musée en attendant le retour de la conservatrice Diane Esselborn.
Archéologue-historienne, elle insiste sur le fait que « cette fusion permet une vision d’ensemble. Nous pouvons raconter toute la richesse de l’histoire de Sainte-Croix et des principales familles qui y ont contribué qui sont celles qui nous ont fait don de leurs collections. »
Le développement de la mécanique trouve sa source dans la situation géographique de Sainte-Croix, entre Genève et les montagnes neuchâteloises : « Nous étions sur le chemin d’accès des commerçants et avons développé des savoir-faire. D’abord dans la dentelle, un travail de précision, puis l’horlogerie, les boîtes à musique et les automates notamment. Un passé toujours présent puisque nous avons des artisans qui en assurent l’héritage. »
Après deux mois d’exploitation, le bilan est positif : « Le week-end d’inauguration a été très émouvant, avec près d’un millier de visiteurs, surtout en provenance de la région, qui se sont approprié leur musée. Depuis, nous avons du monde tous les jours et atteignons déjà la même fréquentation que les trois institutions cumulées en 2019 avant la fermeture. »
Des améliorations sont pourtant prévues: «Nous allons réfléchir aux moyens de rendre la visite libre plus dynamique » , relève Rachel Gueissaz. Reste que le meilleur moyen de profiter pleinement de ce musée est de suivre la visite guidée parce qu’elle permet d’accéder aux plus belles pièces de la collection sécurisées dans des espaces non accessibles en visite libre.