«Ne laisse personne briser tes rêves»
25 février 2025 | Textes: Maude Benoit | Photo: Michel DuperrexEdition N°3899
Brice, le mythique Roi des Copeaux qui habite à Yverdon-les-Bains, est en finale du Swiss Voice Tour, le plus grand concours de chant de Suisse. Interview.
Timide énergique au grand cœur, Brice Claverie-Simon, est bien connu dans la région sous le nom de «Brice». Né à Yverdon-les-Bains, il est tombé amoureux de la guitare et de la musique au contact des sonorités rock’n’roll des années 1950-60. De fil en aiguille, il a commencé à en jouer lui-même. Et faisant quelques scènes de-ci, de-là, il devient professionnel. Ainsi, cela fait maintenant 30 ans que Brice est chanteur professionnel. Il anime surtout des mariages et, bien sûr, chante dans les caveaux des girons de la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes où il est reconnu comme le «Roi des Copeaux».
Aujourd’hui, à 46 ans, Brice est finaliste de la neuvième édition du Swiss Voice Tour, le plus grand concours de chant de Suisse. La finale aura lieu au Théâtre de Beaulieu à Lausanne le 1er mars 2025, devant 1600 spectateurs et 100 000 téléspectateurs, puisque l’émission est retransmise en direct sur La Télé. Les deux grands vainqueurs (catégorie enfant et adulte) remporteront la possibilité d’enregistrer un single et un clip vidéo dans les prestigieux studios Hana Road à Montreux.
Ainsi, à quelques jours de la grande finale, La Région a rencontré Brice chez lui à Yverdon-les-Bains.
Pourquoi se lancer dans l’aventure du Swiss Voice Tour?
Je l’ai fait sur un véritable coup de tête. J’ai vu passer l’annonce sur Facebook et j’ai décidé de me lancer. Un coup de tête, mais peut-être aussi un ras-le-bol, avec l’envie de montrer mes compositions et mon petit monde.
Je pensais avoir raté ma première audition, alors quand on m’a rappelé pour m’annoncer que j’avais passé la sélection, j’étais très surpris et content.
Quel est votre répertoire?
Comme j’anime des soirées de mariages, des concerts de Jeunesse ou dans les EMS (voir encadré), je joue un répertoire très varié auquel il est difficile de mettre une étiquette.
Pour les auditions, j’ai osé chanter une de mes compositions, même si c’était risqué. Parfois, le public est moins réceptif à des musiques qu’il ne connaît pas. Mais quand j’ai chanté Ne laisse personne briser tes rêves, une chanson très personnelle, le public m’a suivi et tapé dans les mains !
Vous êtes le coup de cœur du public, qu’est-ce que cela fait?
Je sais que j’ai un public qui me suit et qui est là. Il était d’ailleurs là pendant le Covid quand je postais mes vidéos sur Facebook. Mais bien sûr, d’être le coup de cœur du public c’est encore autre chose!
Comment avez-vous vécu l’expérience?
J’ai eu des doutes au début. Je suis le doyen et je ne me sentais pas légitime au milieu de tous ces artistes talentueux. Puis en repensant au fait que j’étais le coup de cœur du public et que le producteur musical, Piero Valero, croyait en moi, je me suis dit «arrête de te mettre des bâtons dans les roues!» C’était aussi l’occasion d’avoir des coachings avec des professionnels, que je n’aurais peut-être jamais eus.
Que redoutez-vous le plus pour la finale?
J’ai toujours joué avec ma guitare, alors quand je ne l’ai plus, je suis perdu (rires). Je redoutais donc les chorégraphies et la mise en scène qu’on prépare depuis plusieurs mois pour la finale. Mais il y a une vraie bienveillance dans l’accompagnement des candidats et ça met tout de suite plus à l’aise. L’ambiance entre nous est aussi très bonne.
Je sens que le stress et la tension montent, en même temps je me réjouis. C’est un mélange de beaucoup d’émotions (rires).
Comment voyez-vous la suite?
Ce concours, c’est évidemment une belle vitrine qui nous est offerte. J’espère pouvoir développer des contacts. J’ai toujours rêvé de jouer en festival. Qui sait? Quoi qu’il arrive, j’ai déjà gagné, car faire partie des neuf finalistes sur les près de 1500 inscrits, c’est déjà fantastique.
Retrouver le sourire «à en avoir des crampes»
Pendant la pandémie du Covid-19, de nombreux professionnels du spectacle se sont retrouvés démunis en voyant leurs dates s’annuler les unes après les autres. Touché de près par la problématique, Brice avait notamment parlé de sa réalité sur les réseaux sociaux (La Région 20 octobre 2020).
Mais même en période financière difficile, Brice ne se démonte pas. Il prend sa guitare, brave les obstacles, obtient tous les permis nécessaires et va chanter dans les rues de la Cité thermale. «J’ai adoré jouer dans la rue. Bien sûr, il y avait des moments plus difficiles que d’autres, mais j’ai vécu de belles rencontres avec des personnes âgées ou des vieilles connaissances qui venaient discuter et créer du lien», se souvient-il.
Durant cette période, il a également offert des concerts dans les EMS et les centres d’accueil temporaire (CAT). Très vite, il s’y est vu proposer d’autres dates. «J’adore jouer dans ces lieux et voir le bien que la musique fait aux personnes âgées. Certains, même s’ils ont des problèmes de mémoire, se souviennent bien de mes concerts. Les voir, ça me donne le sourire à m’en faire des crampes.»