Joueur du cru, Nehemie Lusuena dispute, à 23 ans, sa première saison en Challenge League. Le milieu de terrain espère pouvoir se mettre en valeur ce printemps, afin de prolonger l’aventure à Yverdon Sport.
Repêché à la «deux» d’Yverdon Sport en 2015, alors en 4e ligue, après avoir rangé ses crampons, Nehemie Lusuena est aujourd’hui footballeur professionnel. Quel parcours pour le jeune Yverdonnois, qui a ensuite gravi les échelons avec YS, de la 1re ligue à la Promotion League en 2017, puis de la Promotion League à la Challenge League l’été passé.
Aujourd’hui, même s’il découvre la deuxième division nationale, «Nemsko» n’est plus tout à fait le petit jeune. Il a pris de la bouteille, bien qu’il ait encore énormément à apprendre, et c’est bien normal compte tenu de son parcours. «Il y a beaucoup d’expérience dans le groupe de cette saison. De nombreux joueurs qui ont longtemps joué à ce niveau», relève-t-il, ravi de pouvoir s’appuyer sur ses coéquipiers les plus aguerris. Des anciens qui n’hésitent pas à l’épauler, à le piloter. Des conseils dont l’Yverdonnois se nourrit avec appétit.
Avec Uli Forte comme entraîneur, il est servi, d’ailleurs. «Il corrige beaucoup durant les exercices, il m’apprend beaucoup. Il souhaite notamment que je m’améliore sur le plan de la prise d’informations avant de recevoir le ballon, relate Nehemie Lusuena. C’est une chose sur laquelle il insiste beaucoup. Il faut dire que, moi, je n’ai pas reçu la formation de milieu de terrain.»
Pour sa première expérience en Challenge League, le demi récupérateur, capable d’évoluer en 6 ou en 8, observe, s’adapte. «Le rythme change bien comme il faut», image-t-il. Avec cinq titularisations et sept entrées en jeu, il n’a pas eu souvent l’occasion de se mettre en valeur. Néanmoins, Nehemie Lusuena est à créditer de bonnes prestations lors de ses apparitions. «J’ai trouvé que ça venait gentiment», estime-t-il.
En fin de contrat cet été, le voilà à un tournant de sa carrière. Il va devoir se montrer pour poursuivre l’aventure. «J’espère bénéficier de beaucoup de temps de jeu, faire de bons matches, lâche-t-il. Pour cela, il n’y a qu’une option: travailler, montrer qu’on peut jouer pour entrer dans les plans du coach.»
Il savait pertinemment, l’été dernier, que le milieu de terrain d’Yverdon Sport serait renforcé avec des éléments expérimentés – Silva et Christian Zock sont arrivés –, et il imaginait bien qu’il serait intégré gentiment. Si fier de défendre les couleurs de sa ville, lui, désormais, n’a qu’une envie: celle de prolonger l’expérience dans son club formateur, «à la maison», comme il le dit. «Mais je sais aussi que pour ça, dans ma situation, alors qu’il s’agit de ma première expérience en Challenge League, j’ai besoin de rythme et de gagner en expérience. De temps de jeu.»
A présent, il s’agit de convaincre Uli Forte, friand des changements dans son onze, mais qui a très souvent misé sur le quasi indéboulonnable Silva en sentinelle, que lui aussi peut enchaîner les minutes, enchaîner les rencontres en Challenge League.
YS battu par Servette, Mirko Salvi blessé
Hier après-midi, deux jours avant la réception de Stade-Lausanne-Ouchy en championnat, Yverdon Sport a affronté Servette, au Stade municipal.
Uli Forte a laissé plusieurs titulaires habituels au repos, donnant également du temps de jeu à quatre éléments de la «deux» dans le dernière demi-heure, tandis que les Genevois ont joué une mi-temps avec une équipe de Super League, puis la seconde avec des jeunes. Il y avait 0-0 à la pause, et Servette s’est finalement imposé 4-0.
La mauvaise nouvelle de la préparation, pour YS, est la blessure de Mirko Salvi. Le gardien titulaire s’est fissuré le métatarse d’un pied lors du camp en Turquie. Il a été opéré avec succès et devrait pouvoir revenir au jeu dans deux mois. En attendant, Yverdon s’appuiera sur Kevin Martin et Damien Buchard.
Lusuena et les cartons
Les supporters d’YS apprécient l’énergie de Nehemie Lusuena. Ils savent aussi qu’il est souvent averti. Ça a déjà été le cas à sept reprises cette saison. «Des fautes intelligentes, haut sur le terrain, pour couper les actions. Je me sacrifie pour l’équipe, lance le concerné, tout sourire lorsqu’on le lance sur le sujet des cartons. Je réclame peu, mais je joue de façon agressive. Ça énerve parfois les copains que je sois autant averti!»
Il était ramasse-balles
Nehemie Lusuena est un pur Yverdonnois. Il a fait ses juniors au club, avec de rejoindre Team Vaud. Surtout, petit, il était ramasse-balles au Stade municipal. «C’était un rêve de jouer un jour avec la première équipe. J’adorais Biscotte et Edo», se souvient le milieu de terrain. Des attaquants comme idoles? «Oui, mais de base, je jouais ailier. C’était encore le cas en M16 et M17 à Lausanne, avant d’être replacé au milieu.»
YS – LS, c’est LE match
YS recevra Lausanne, le 8 février, en quarts de finale de la Coupe de Suisse. «Tout le monde, autour de moi, m’en parle sans cesse. Je reçois presque tous les jours des messages pour obtenir des billets. Il y aura du monde», assure Nehemie Lusuena. Lui aussi se dit impatient. «C’est le match à ne pas perdre pour nous, ose-t-il. Et nous, on sait qu’on est très difficiles à jouer à la maison…» Les Yverdonnois ont des idées derrière la tête.
555
C’est le nombre de minutes disputées en Challenge League, cette saison avant la pause, par Nehemie Lusuena. Le milieu de terrain yverdonnois s’est retrouvé titulaire à cinq reprises et a foulé la pelouse, au total, lors de douze rencontres sur les 18 au programme d’YS.
