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Nez Rouge  a du retard  à l’allumage
Avec de si saines lectures, qui ne voudrait pas soutenir Rodolphe et ses amis de Nez Rouge? © DR

Nez Rouge a du retard à l’allumage

5 décembre 2019 | Edition N°2639

A la veille du lancement de la traditionnelle opération de fin d’année, il manque des chauffeurs bénévoles pour raccompagner les fêtards.

Ce n’est pas encore la fête à la grimace pour Rodolphe, la fameuse mascotte, et ses amis. Reste qu’à la veille de la mobilisation générale de fin d’année, la recherche de chauffeurs devient délicate pour Stéphane Chautems, président de l’Opération Nez Rouge (ONR) Nord vaudois. Jugez plutôt: six bénévoles recherchés pour demain soir, dix pour samedi soir, puis douze et huit pour le week-end suivant. «Souvent, quand on appelle les gens individuellement, on arrive à étoffer les effectifs. Mais on compte vraiment sur la presse pour que des bénévoles fassent le pas et nous rejoignent.» Le Téléthon, organisé en parallèle ce week-end, ne facilite pas l’engagement de personnes motivées, selon lui.

Plus de mille personnes véhiculées en 2018

Pour rappel, Nez Rouge fournit chaque année un service gratuit et bénévole durant la période des Fêtes, afin de raccompagner en voiture les personnes «aux facultés affaiblies», selon les termes de Nez Rouge: «Les gens croient souvent que l’on ne peut nous appeler que pour des situations liées à l’alcool, explique Stéphane Chautems. En réalité, il peut y avoir une multitude d’autres situations où l’on peut faire appel à nous. Jusqu’aux lunettes cassées». L’approche se veut non moralisatrice, n’encourageant et ne jugeant pas les personnes inaptes à la conduite dont l’ONR permet de sauver le permis, ou parfois la vie. En 2018, 1016 personnes ont ainsi été véhiculées dans le Nord vaudois, grâce à pas moins de 421 bénévoles. Mais Nez Rouge, c’est aussi une ambiance particulière, qui permet à certaines personnes allergiques aux Fêtes de se rendre utiles tout en évitant les tablées interminables. C’est le cas du président du secteur Nord vaudois, Stéphane Chautems, qui a trouvé une manière profitable à la société d’occuper une période, dont il ne raffolait pas du tout. La bonne œuvre ne s’est en outre pas transformée en business, puisque «dans la mesure du possible, les sections Nez Rouge distribuent une partie des dons versés par les utilisateurs du service à une ou à des œuvres à but social et non lucratif», comme le précise son site.

«Les gens pensent que c’est un dû»

Reste que cette année s’annonce particulière en terme de recrutement de bénévoles, et pas que dans notre région. Engagé pour le programme au niveau national, le Nord-Vaudois Claude Mettraux confirme que de nombreuses sections font face à un apport de bénévoles plutôt maigre pour la période à venir. La faute, selon lui à une forme de normalisation: «J’ai commencé en 2004. Il y a toujours eu des années plus ou moins fortes, mais je crois que les gens se sont habitués à voir Nez Rouge. Désormais, certains pensent presque que c’est un service qui leur est dû.»

Quoi qu’il en soit, l’enthousiasme de l’ONR Nord vaudois n’est pas près de vaciller, même si la moisson de bénévoles devait s’avérer modeste: «On fera avec les gens dont nous disposons, s’encourage Stéphane Chautems. Si une seule personne devait être sauvée grâce à l’opération, nous n’aurons pas fait les choses en vain.»

Raphaël Pomey