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«Nos enfants sont complètement épuisés»

19 septembre 2013

Les parents d’élèves de Baulmes, Vuiteboeuf et Peney ont créé une association, hier soir, pour demander de meilleures conditions pour leurs enfants qui vont désormais à l’école à Sainte-Croix.

Dix-huit enfants des villages de Baulmes, Vuiteboeuf et Peney vont désormais à l’école à Sainte- Croix. Ils seront entre soixante et huitante d’ici 2015, ce qui pose des questions d’infrastructures.

«La délocalisation de nos enfants s’est effectuée brutalement. Nous en avons été informés au mois de juin et avons reçu les horaires que deux ou trois semaines avant la rentrée.» Depuis la reprise, les élèves de 9e Harmos de Baulmes, Peney et Vuiteboeuf suivent leur scolarité à Sainte-Croix, alors qu’auparavant ils étaient affiliés aux Etablissements primaire et secondaire de Baulmes-Chavornay- Orbe.

Ce changement s’est fait, aux yeux de leurs parents, à l’instar de Jeanne Franssen Conod, dans une certaine précipitation et sans avoir mis en place toute la structure nécessaire pour leur accueil. Ce que ne nie pas Julien Cuérel, syndic de Baulmes : «Nos Communes avaient décidé que les secondaires rejoindraient Sainte-Croix dès 2015, date à laquelle normalement des trains seront proposés toutes les demie-heures. Mais en mai ou juin dernier, le Canton a décidé que ce processus commencerait cette année, au vu des difficultés d’organisation liées à l’entrée en vigueur de la LEO pour les Etablissements de Baulmes-Chavornay- Orbe. Ces 9e Harmos se trouvent maintenant sous l’égide des Etablissements de Sainte-Croix et nous n’avons plus de moyen d’intervention.» Même son de cloche du côté de Pierre Jaccard, directeur général adjoint à l’enseignement obligatoire du Canton, en charge de l’organisation : «Cette solution n’a été évoquée que tardivement. Il a peut-être manqué du temps pour faire les ajustements nécessaires.»

Temps d’attente à la gare

Les parents, ont décidé de se regrouper en une association, dont l’assemblée constitutive a eu lieu hier soir. Principale cause de mécontentement : un manque de correspondance entre les horaires des cours et du train qui engendre un temps d’attente de 30 minutes le matin et de 45 à 50 minutes le soir. «Ma fille part de 7h15 de la maison pour revenir à 17h45. Le soir, il faut encore compter une heure à une heure et demie pour les devoirs. Nos enfants, âgés de 12-13 ans, sont complètement épuisés. Ils ne tiendront pas longtemps à ce rythme», alerte Jeanne Franssen Conod.

Cette dernière regrette également l’absence d’une structure de devoirs surveillés : «Les élèves ont une prétendue salle à disposition à 16h30, mais pas toujours dans le même bâtiment dans lequel ils terminent les cours, du coup, ils traînent bien plus souvent à la gare.» Ce à quoi Jean-Michel Catillaz, directeur de l’Etablissement primaire et secondaire de Sainte-Croix, répond qu’un professeur se trouve tous les jours dans la salle en question jusqu’à 17h : «Nous tenons une liste des présences. Ils sont peu nombreux, jusqu’ici, à profiter de cette offre.» Alors que Pierre Jaccard précise que les parents ont demandé à ce que leurs enfants finissent plus tôt pour prendre le train précédent, mais que, pour des raisons de coordination avec Bullet, Mauborget et L’Auberson, la direction de l’Etablissement a préféré mettre en place ce moment surveillé.

Pas de place en UAPE

A midi, les élèves de Baulmes, Peney et Vuitboeuf n’ont pas pu être pris en charge par l’UAPE «Le Tablier bleu», faute de place. Il leur a été proposé d’entrer en contact avec le restaurant du CPNV, mais aucun, à l’heure actuelle n’y mange : «Le CPNV n’a pas été averti et ne propose pas un espace spécifique pour nos enfants qui devraient, dès lors, être mêlés à de jeunes adultes», souligne Jeanne Franssen Conod. Pour Julien Cuérel, tout ce qui a pu être mis en place par l’Etablissement dans le court laps de temps imparti, l’a été : «Les enfants ont, de plus, le temps de rentrer chez eux pour manger.» Certains réalisent, en effet, l’aller-retour durant leur pause, d’autres ont recours à une maman de jour.

Ajustements demandés

Si, pour l’heure, 18 enfants sont concernés, ils seront, selon Jean-Michel Catillaz, entre soixante et huitante d’ici 2015, puisque, progressivement, l’ensemble des secondaires de ces villages rejoindront le collège du Balcon du Jura. «Pour l’heure, l’accord entre les communes se finalise. Viendra ensuite peut-être le temps des ajustements. Mais pour tout ce qui est des horaires, cela n’est pas de notre compétence, mais de celle des établissements scolaires», réagit le municipal sainte-crix José Gonzalez. Alors que Jean-Michel Catillaz considère que beaucoup se joue «au niveau politique», notamment tout ce qui concerne les transports et les cantines. «Nous ne remettons pas en cause le fait que nos enfants aillent à Sainte-Croix. Nous cherchons simplement à négocier de meilleures conditions, tant pour les trajets que pour la pause de midi», conclut Jeanne Franssen Conod.

Sonia Délèze