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Nos sapins: abies ou picea?
Des piceas (sapins rouges) dans le Jura, sous la neige.

Nos sapins: abies ou picea?

30 janvier 2025 | Texte et photos: Georges Pury
Edition N°3881

Notre paysagiste s’intéresse ici à un éternel dilemme, avec d’un côté un nom commun que tout le monde connaît mais qui englobe des arbres différents, de l’autre deux noms bien précis mais peu communs.

Tous les sapins font partie d’un grand groupe botanique appelé «conifère», en rapport à leurs fruits en forme de cônes et à leurs feuilles en aiguilles ou écailles. La majorité ont un feuillage persistant, sauf deux qui perdent leurs aiguilles en hiver: le mélèze et le metasequoia.

Pour en revenir à nos sapins, ils sont tous à feuillage persistant en forme d’aiguilles mais leurs cônes (pives) ont une grande différence: ceux des abies (ou sapins blancs) sont dressés au sommet de l’arbre et s’écaillent avant de tomber, alors que ceux des piceas (ou sapins rouges) se trouvent aux extrémités des rameaux sur toute la hauteur de l’arbre, pouvant y rester deux ans avant de tomber sans s’écailler. En plus, les aiguilles des abies sont généralement aplaties, souvent blanches au revers, alors que celles des piceas sont plutôt arrondies et disposées tout autour du rameau.

Dans la dernière parution de cette chronique (le 23 janvier), nous nous sommes concentrés sur les abies et leurs quelques exemplaires remarquables, dont celui du parc d’Entremonts à Yverdon ou ceux du Jura.

Pour les piceas, ils sont plus communs, mais moins spectaculaires. D’autre part, les piceas communs se trouvent surtout en grandes plantations forestières, sujettes aux problèmes du bostryche, qui les anéantissent progressivement. Quelques exemplaires isolés se trouvent aussi dans les parcs ou jardins, où ils peuvent se développer et ont fière allure. De nombreuses variétés de piceas ont été sélectionnées, avec des formes particulières: «pendula », à rameaux retombants, formant de larges buissons de 3 à 5 mètres de haut, plusieurs variétés compactes, étalées, en boules ou colonnes de 2 à 3 mètres. Les aiguilles peuvent être de différents coloris, dans les verts, gris ou bleutés, dont les fameux sapins bleus qui peuvent atteindre une dizaine de mètres de haut. Certains sont compacts, d’autres plus étalés. En fait, le choix est très grand, avec plus de 200 variétés différentes, alors que les abies (sapins blancs) n’en ont qu’une vingtaine.

Au parc d’Entremonts yverdonnois, se trouve un picea originaire du Caucase (picea orientalis), qui ressemble au sapin rouge commun, mais avec un feuillage plus compact et plus fin, des cônes effilés, trois troncs à la base et des branchages jusqu’au sol. S’il a été planté à l’origine du parc, il aurait plus de 200 ans…

Le sapin de Serbie (picea omorika) est une variété très étroite pouvant atteindre une hauteur de 20 à 25 mètres, avec quelques très beaux exemplaires qui se trouvent à Yverdon-les-Bains (Sous-Bois 10, Curtil-Maillet 29).