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«Nous allons jouer cartes sur table!»
Le nouveau syndic de Baulmes Jacques-Yves Deriaz entend amener de la sérénité en Municipalité.

«Nous allons jouer cartes sur table!»

7 mai 2025 | Textes: Jérôme Christen | Photo: Michel Duperrex
Edition N°3939

Les syndics se succèdent à Baulmes. Jaques-Yves Deriaz, élu il y a une semaine, nous explique les défis qui l’attendent.

Après la démission de Julien Cuérel fin 2023, c’est son successeur Olivier Mettraux qui a jeté l’éponge un an plus tard exprimant «une forme de ras-le-bol» pour plusieurs raisons.  Parmi elles, de fortes tensions en lien avec le centre de vie enfantine pour lequel la Municipalité avait pris des mesures d’économie suscitant émoi et vives réactions des collaboratrices et des parents. C’est l’ancien municipal Jaques-Yves Deriaz qui lui succédera, pourtant recalé il y a quatre ans après six législatures de bons et loyaux services. Il  répond à nos questions.

Se retrouver syndic après avoir été recalé comme municipal quatre ans auparavant, n’est-ce pas une situation pour le moins singulière ?

C’est un concours de circonstances. Je ne pensais pas du tout – il y a quatre ans et même ces dernières années – revenir en Municipalité. C’est la troisième élection en cours de législature, cinq municipaux sont partis en cours de route, ça me désole, il  devait vraiment y avoir une mauvaise ambiance. Je me suis dit, certes, ils ne m’ont pas voulu il y a quatre ans, mais finalement, pourquoi ne pas faire profiter la commune de mon expérience encore un peu…  Au moins une année !

Vous n’avez donc aucune rancœur ?

Non, c’était un peu dur il y a quatre ans, mais nous étions douze sur les listes, il y a eu une forte offensive des femmes, un conflit avec le théâtre, il suffit de peu de choses…

C’est un sacré défi après le départ de M. Mettraux qui a exprimé un sentiment de ras-le-bol. Comment appréhendez-vous votre futur rôle ?

Pour avoir siégé plus de 27 ans en Municipalité, je connais bien les contraintes de la fonction, je sais le temps qu’il faut y mettre. Peut-être Olivier Mettraux a-t-il abordé cette fonction sans avoir assez de temps à disposition pour tout. Être cadre dans une entreprise à 100% , s’occuper du chauffage à distance, du réseau d’eau potable géré par l’Association intercommunale du vallon de la Baumine et de la syndicature, c’était peut-être trop. Il faut du temps.

N’avez-vous pas de craintes particulières par rapport au contexte tendu dont Baulmes vient à peine de sortir ?

Non, je vais essayer de calmer le jeu entre les municipaux et amener de la sérénité. Il faudra faire le boulot sur le terrain. Il y a des dossiers lourds comme celui de l’UAPE. Mais je le connais, je faisais partie de l’équipe qui l’a mis en place avec l’ancien syndic Julien Cuérel. Nous savions que nous irions au-devant de déficits et qu’il faudrait essayer de limiter les coûts.

Comment pensez-vous redonner de la sérénité ?

En jouant plus cartes sur table. Mais c’est vrai que c’est délicat. Un exécutif a ses prérogatives. Il ne doit pas non plus se perdre dans des discussions infinies. Il doit prendre des décisions, pour l’avenir de la commune.

Quels sont les projets les plus importants qui vous attendent ?

Je connais les dossiers, mais  j’ai déjà dressé une liste des questions à mes collègues pour rattraper ce que j’ai manqué durant ces quatre dernières années. Il y a bien sûr la planification du développement territorial avec le PACom à mettre sous toit. J’ai d’ailleurs travaillé dessus durant quasiment dix ans, je n’ai pas pu le finir, j’y ai même fait opposition (rires), en raison d’un conflit avec l’Etat sur la façon dont ils voyaient Baulmes dans son évolution. C’est un dossier délicat. Nous sommes un centre local, c’est admis sur le plan cantonal, mais sommes traités comme un petit hameau de campagne, en particulier de la part de la Direction générale du territoire et du logement (DGTL). Quand il a fallu commencer à examiner la nécessité d’éventuels dézonages, nous étions en zone grise, il n’y avait donc rien besoin de faire. Par la suite, ils ont reculé les années de référence juste pour arranger les grandes communes qui construisaient à tour de bras. Baulmes est alors tombé dans une situation de dézonage et ça s’est terriblement compliqué. Il faut quand même nous laisser nous développer un petit peu. Baulmes est déjà très préservé. Nous sommes à l’inventaire ISOS des sites d’importance nationale, mais on ne peut pas tout geler.

Y a-t-il d’autres objets importants ?

Le règlement sur les eaux usées n’est pas encore abouti selon le principe du pollueur-payeur. Il y a aussi la réfection des chemins AF. L’étude a été faite il y a longtemps déjà, mais n’a pas encore abouti. Même si l’endettement a une limite, il faut avancer de manière cohérente et savoir où l’on va pour pouvoir bénéficier de subventionnements qui nous échappent si nous procédons par raccommodages. Ce sont de gros investissements, mais ils profitent sur plusieurs décennies. C’est rendre service aux générations futures.


Large expérience

Municipal durant plus de 27 ans et conseiller communal durant 14 ans, Jacques-Yves Deriaz a un joli parcours professionnel.  Après un apprentissage agricole, en partie en Suisse alémanique, puis une formation à Marcelin, il a travaillé durant cinq ans avec des moissonneuses-batteuses et des semoirs dans des entreprises de travaux agricoles à la plaine de l’Orbe et à Eysins. Par la suite, il a fait une maîtrise agricole arboricole pour pouvoir reprendre l’exploitation du domaine familial en 1989.

Il a été expert grêle et est membre de commissions de classifications dans les syndicats d’améliorations foncières (AF) depuis plus de 40 ans. Père de trois enfants, il est quatre fois grand-père.

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