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« Nous allons ramener la coupe à la maison! »

21 mars 2022

Lausanne –  Les partis socialistes et Vert-e-s ont décidé ce lundi soir de mettre les bouchées doubles ces prochaines semaines. Ils comptent « battre le pavé » pour faire barrage à la droite.

Dans la nuit noire, les candidats de gauche au Conseil d’Etat, accompagnés d’un cortège Verts, ont traversé la ville de Lausanne pour rejoindre leurs alliés socialistes. Et c’est sous un tonnerre d’applaudissements que les deux camps se sont retrouvés. Une standing ovation qui porte l’alliance rose-verte vers ce second tour. « De mémoire de socialistes, nous n’avons jamais vu ça! Et ça en dit quelque chose », entame Nuria Gorrite. La présidente sortante du Conseil d’Etat n’a d’ailleurs pas manqué de surfer sur cet entrain pour pousser l’assemblée à continuer ses efforts jusqu’au 10 avril. « Nous allons ramener la coupe à la maison! Et si on le fait, ce n’est pas pour nos seuls destins individuels, même si cela passe bien sûr par nos élections, mais nous parlons des femmes et des hommes que nous défendons, poursuit la socialiste. Nous sommes les seuls qui pouvons éviter une régression. Nous proposons d’opérer des choix qui sont ceux des services publics forts. »

Transports publics, santé, formation, politique environnementale, subsides à l’assurance maladie: les enjeux sont multiples pour cette alliance rose-verte qui s’inscrit dans une opposition nette avec le programme de l’Alliance vaudoise. « Elle se doit d’être forte et combattive pour faire barrage à cette droite que nous ne voulons pas », a martelé Jessica Jaccoud, président du parti socialiste vaudois. Et Cesla Amarelle d’enfoncer le clou: « Sans la majorité de gauche que nous menons au Gouvernement avec nos alliés Verts, notre canton va subir un arrêt sec de notre politique. Avec l’entrée improbable d’un UDC blochérien, notre canton vivrait des temps très sombres. » Plus qu’un barrage, la gauche veut donc couper l’élan d’une droite qui a marqué des points lors du premier tour, dimanche dernier. C’est donc sur un ton dynamique et convaincu que les candidats de l’alliance de gauche entre dans la danse pour le second tour. Mais le sentiment de peur reste pourtant perceptible. Car cette majorité qu’elle souhaite tant garder n’est de loin pas gagnée.

« Une campagne du tonnerre »

« Nous savons ce qui se jouera le 10 avril, c’est l’avenir de la politique des progrès concrets, mise en place depuis 2011. Nous sommes les seuls garants des subsides, du plan climat, des transports publics gratuits pour un certain nombre de personnes, d’une école publique et de services publics forts, a enchaîné Cesla Amarelle. Nous sommes décidés à mener une campagne du tonnerre, très intense pour permettre à notre majorité de continuer son travail. C’est avec notre émotion et notre passion pour la politique et l’intérêt public et toute notre volonté que nous réussirons. »

Pour réussir, il faudra convaincre, avec des candidats, avec un programme mais aussi en mobilisant. C’est là-dessus que les candidats au Conseil d’Etat ont appuyé afin de motiver les troupes. « C’est avec cette alliance, qui est naturelle, forte et solide, que nous allons battre le pavé à vos côtés. Je sais que vous êtes là et que vous pourrez compter sur notre engagement le plus total pour gagner cette élection », a conclu l’Yverdonnois Vassilis Venizelos.

 


L’extrême gauche renonce

À l’issue du 1er tour de l’élection au Conseil d’État, Ensemble à Gauche ne présentera pas de candidat-e-s au second tour de l’élection au Conseil d’Etat. Se réjouissant des résultats obtenus par ses quatre candidat·e·s, qui ont décroché entre 5.34% et 6.91% des suffrages, le groupe est surtout ravi de renforcer sa députation. « Nous avons réaffirmé la légitimité de la gauche de la gauche au sein de la politique vaudoise », a-t-il indiqué. L’Yverdonnoise Mathilde Marendaz s’arrêtera là, avec une belle victoire: son entrée au Grand Conseil.

Christelle Maillard