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«Nous avons une Municipalité qui a osé décider»
Jean-Daniel Carrard, Peppe Alfonzo, Gloria Capt, Christian Weiler. © Michel Duperrex

«Nous avons une Municipalité qui a osé décider»

2 décembre 2020

La citation est de Christian Weiler, candidat PLR à la Municipalité. Avec ses trois collègues, il est venu présenter le programme du parti hier et a tenu à défendre le bilan de l’Exécutif en place.

Pas assez collégiale, la majorité de la Municipalité? C’est en tout cas ce qu’a ressenti Pierre Dessemontet (PS), et qu’il n’a pas hésité à exprimer, lors de l’annonce officielle de sa candidature à une réélection à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains. Interpellé à ce sujet hier, Jean-Daniel Carrard a contré: «Donnez-moi un exemple concret…» Le syndic d’Yverdon-les-Bains s’est défendu de tout management trop direct, en estimant que la majorité de la Municipalité se montrait suffisamment à l’écoute, en tout cas des citoyens, tout comme de la minorité municipale de gauche. «Mais nous sommes un Exécutif, nous devons prendre des décisions. En séance, nous pouvons traiter 70 à 80 objets. Il faut qu’ils aient été bien préparés en amont et, ensuite, c’est le rôle d’une Municipalité de trancher. C’est ce que le peuple attend de nous.»

Il a été rejoint dans son argumentaire par Christian Weiler, l’un des deux nouveaux candidats PLR avec Giuseppe Alfonzo, qui a relevé que gouverner, c’était trancher, en résumé. «Il faut oser décider! Et nous avons une Municipalité qui a osé décider!», a-t-il clamé avec conviction, se montrant d’ailleurs très inspiré tout au long de la conférence de presse, notamment dans l’art oratoire et la décontraction apparente.

Gloria Capt est allée dans le même sens: «Pour moi, ce reproche tombe à plat. Je prétends qu’on en a fait beaucoup dans ce domaine et je ne suis pas du tout convaincue que les précédentes municipalités s’étaient montrées autant à l’écoute… Nous vivons une époque plus tournée vers le participatif, c’est vrai, mais nous l’avons fait.»

Jean-Daniel Carrard a cependant indiqué qu’il entendait bien demander encore plus souvent son avis à la population, rappelant que ce serait bientôt le cas lors d’une démarche consultative concernant la sécurité dans les quartiers et donnant l’exemple du parc des Rives et du potentiel futur port. «Ce sujet mériterait un débat, sans doute. Ce projet est-il une bonne idée? Nous pensons que c’est le cas, mais nous sommes prêts à entendre le contraire», a assuré le syndic.
évidemment, consulter le citoyen n’est pas possible dans tous les domaines et tout le temps, et la population ne sera pas consultée pour décider de la couleur des sièges du stade municipal (spoiler: ils sont verts), pas plus que concernant le carrelage de la buvette. Mais se montrer plus à l’écoute, oui. Gloria Capt a ainsi exprimé un regret concernant la suppression de six places de parc au profit de «parklets». Une idée qui a occasionné une certaine grogne et que regrette la municipale. «Oui, là, peut-être, j’aurais dû organiser une consultation. C’était mon intention de départ et puis, vu le manque de temps, cela n’a pas été fait. On apprend de ses erreurs. Nous sommes dans une ère où les gens veulent participer, je l’ai déjà dit, et je pense que c’est important. Je m’engage à être plus participative sur tous les sujets», a-t-elle dit solennellement.

Remettre la population au centre, oui, mais pas n’importe comment, a ajouté Christian Weiler: «Parfois, c’est un peu un alibi. Il faut le faire, mais le faire bien.» Avec Giuseppe Alfonzo, très populaire auprès des sociétés locales et des associations, et avec Christian Weiler lui-même, le PLR possède d’ailleurs un atout dans ce domaine et cette nouvelle double candidature semble tout à fait cohérente sur ce point.

 

Y-Parc, un lieu hautement symbolique

 

Les Verts à la Villette, le PS à la Maison des Associations, l’UDC au 1400 et le PLR à Y-Parc. Chaque camp a choisi «son lieu symbolique» pour sa conférence de presse de présentation du programme. Pour le PLR, Y-Parc représente l’avenir de la ville, comme l’a souligné Christian Weiler. «Yverdon doit réussir sa transition, d’un passé industriel à un avenir technologique». Le syndic a enchaîné sur le même thème: «Depuis 2016, 120 entreprises se sont installées, créant 800 emplois, dont 370 à haute valeur ajoutée. Plus globalement, il y a ici à Y-Parc un potentiel de 8000 emplois, une force incroyable. Le dynamisme peut aussi se mesurer en termes de résultat», a ainsi argumenté Jean-Daniel Carrard, en précisant que les constructions y étaient à l’arrêt il y a encore quelques années. L’expansion du site est un motif de fierté pour la Municipalité en place, qui compte bien s’appuyer dessus durant les prochains mois. Le très attendu Kindercity devrait d’ailleurs être inauguré tout prochainement.

 

«Les investissements étaient indispensables»

 

Invité à aborder l’aspect économique, le syndic Jean-Daniel Carrard a lui aussi évidemment défendu le bilan de la majorité de la Municipalité et a contré l’argument de l’accroissement de la dette publique: «Il fallait investir. Ce n’est pas de notre faute si pendant des années il ne s’est pas fait grand-chose… Pour ce qui est des investissements nécessaires, il s’agit de notre responsabilité d’élus. Et quand je lis parfois que les investissements étaient pharaoniques – c’est un terme que j’ai vu passer –, je dois réagir. Le stade était indispensable et en ce qui concerne la route de contournement, nous avons appliqué la volonté du peuple. Pour le reste, on ne peut pas nous reprocher d’avoir essayé de rattraper le temps perdu.»
Le syndic a également profité de son temps de parole pour rappeler que la Municipalité a réduit de près de 50% le plan des investissements «hérité de la précédente majorité», tout en maintenant le point d’impôt à «un taux historiquement bas pour Yverdon». Selon le PLR, le bilan des actifs de la Commune a augmenté de 286 millions de francs en 2015 à 371 millions aujourd’hui.

 

L’écologie, une problématique «qui appartient à tous»

 

Gloria Capt a passablement parlé du «poumon vert» que devrait être la nouvelle place d’Armes, en soulignant également que le parking situé en dessous sera pensé aussi pour les véhicules électriques, avec même plus de bornes que prévu dans le contrat. Dans le programme du PLR présenté hier figurent plusieurs volet sociaux et des allusions à la mobilité multimodale et à la solidarité. Serait-ce à dire que malgré un bilan jugé très bon, le PLR virerait à gauche, ou en tout cas au centre-gauche, afin d’élargir son électorat? Gloria Capt répond: «Le bien commun, le mieux-vivre et le réchauffement climatique, par exemple, ne sont pas des thèmes réservés à un parti. L’écologie est une problématique qui appartient à tous et ce n’est pas quelque chose qui apparaît seulement aujourd’hui dans notre programme. J’ai eu l’occasion de déjà développer beaucoup d’idées durant la législature actuelle, avec des collaborateurs très axés sur ces thématiques.» Maximilien Bernhard ajoute que l’écologie est apparue comme un thème important lors de consultations effectuées auprès de la base du parti.

Tim Guillemin