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«Nous sommes libres sur scène et c’est un privilège»
C’est à Yvonand que Hansueli et Annemarie Oesch, leurs enfants Melanie, Kevin et Mike ainsi que l’accordéoniste Urs Meier ont entamé leur nouvelle tournée. 

«Nous sommes libres sur scène et c’est un privilège»

10 février 2025 | Texte: Lena Vulliamy | Photos: Michel Duperrex
Edition N°3888

Melanie Oesch et son groupe Oesch’s die Dritten ont enflammé la salle polyvalente, ce week-end.

Tous les billets avaient été vendus des jours à l’avance pour les deux concerts d’Oesch’s die Dritten à la salle polyvalente d’Yvonand, vendredi et samedi. Le groupe de musique folklorique, qui s’est fait connaître en Suisse romande grâce aux Coups de cœur d’Alain Morisod, avait choisi le public tapa-sabllia pour entamer sa tournée. Il sera de retour dans le Nord vaudois fin mai, à Champagne. Près de trente ans après ses débuts, cet ensemble familial continue donc à attirer les foules. Son dernier album, Händmade, vient d’ailleurs juste de sortir. Interview avec la chanteuse Melanie Oesch.

Melanie Oesch, pourquoi avoir décidé de commencer votre tournée à Yvonand?

Parce qu’il y a là-bas un team extraordinaire. Il y a très peu d’endroits en Suisse où nous avons joué plus de cinq fois, et la salle polyvalente d’Yvonand en fait partie. C’est une salle familiale qui nous plaît beaucoup et nous y avons beaucoup de bons souvenirs. Nous étions tous très nerveux à l’idée de présenter le fruit de notre travail, mais aller à Yvonand, c’est comme retourner à la maison! C’est toutefois la première fois que nous commençons une tournée ici.

Comment expliquez-vous votre popularité en Suisse romande?

Je n’ai pas de réponse précise, mais je pense que cet esprit familial et le mélange des styles nous connectent aux gens. Et puis on aime parler en français, chanter en français.

Votre dernier album contient d’ailleurs la chanson Prends-moi la main, en français donc. C’est vous qui l’avez écrite?

J’ai composé la musique, mais les paroles sont de Fred Vonlanthen, qui travaille avec Alain Morisod. Je parle français, mais écrire une chanson, ce n’est pas de mon ressort.

Comment trouve-t-on son équilibre entre vie professionnelle et vie privée quand nos collègues sont des membres de notre famille?

On doit se mettre d’accord sur le nombre d’heures que nous consacrons à la musique. Nous n’avons pas toujours la même vision, notamment parce qu’il y a des générations différentes. Mais je pense que depuis le temps, nous avons appris où étaient les forces de chacun.

On sait que le jodel demande beaucoup physiquement. Comment entretenez-vous votre voix?

Je vois qu’avec l’âge, il est  nécessaire de faire plus attention. Je fais par exemple beaucoup d’exercices de respiration.

Vous êtes la plus célèbre des jodleuses suisses. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

Je trouve ça cool si je peux toucher les gens, mais je reste Melanie, je suis comme je suis. Je suis surtout très reconnaissante de pouvoir vivre cela, et en plus avec ma famille. On travaille beaucoup, on ne dort parfois que deux ou trois heures, mais c’est le prix à payer pour vivre autant de belles choses.

Avez-vous un conseil à donner à un artiste qui veut percer en Suisse?

Je pense avant tout qu’il faut être original. Je trouve dommage qu’il n’y ait presque que des copies. D’un côté, c’est normal en tant que jeune artiste qu’on ait des idoles et qu’on fasse des covers (ndlr: reprises). Mais il faut savoir trouver sa voie.

Vous dites parfois avoir envie de chanter un autre style que le jodel et la musique folklorique. Pensez-vous que le public suivrait?

On s’amuse déjà à varier les styles et c’est un jeu pour nous. Nous sommes libres sur scène et c’est un privilège. Et je ne pense pas que cela soit nécessaire d’avoir une étiquette de groupe de musique folklorique ou de jodel. L’important, c’est de transmettre l’émotion et que les gens soient touchés.