Nouveau souffle pour le transfrontalier

Yverdon-les-Bains – Autorités suisses et françaises étaient réunies, hier matin, dans la Cité thermale pour présenter leur stratégie de coopération et réitérer leur volonté de travailler ensemble.

La nouvelle stratégie de coopération transfrontalière 2016-2020 de la Conférence TransJurassienne (CTJ) a été présentée, hier matin à l’Hôtel de Ville d’Yverdon-les-Bains, par plusieurs représentants des autorités suisses et françaises (de g. à dr.): David Eray, ministre du Canton du Jura, Liliane Lucchesi, conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Comté, Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois et co-président de la CTJ, et Pascal Broulis, conseiller d’Etat vaudois.

L’Arc jurassien est un massif montagneux, autant qu’une région homogène -bien que séparée par une frontière-, qui partage le même savoir-faire ancestral dans la mécanique de précision et une vocation industrielle identique. Fondée il y a trente ans, le 3 mai 1985 à Delémont, la Conférence TransJurassienne (CTJ), qui réunit les autorités politiques françaises et suisses, s’était donné comme objectif de développer la coopération entre les deux pays. Une dynamique qui a connu ses hauts et ses bas. Aujourd’hui, les responsables de la CTJ sentent le besoin de donner un nouvel élan à leurs échanges et sont venus, hier matin, à l’Hôtel de Ville d’Yverdon-les-Bains, pour présenter leur stratégie de coopération transfrontalière 2016-2020.

Car si «cette région de l’Arc jurassien connaît un double essor, tant économique que démographique», pour reprendre les termes de Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois et co-président de la CTJ, cette volonté de coopération pourrait être mise à mal. Du côté suisse, les tensions autour des travailleurs frontaliers et la mise en oeuvre de la votation du 9 février 2014 pourraient aboutir à l’introduction de contingents pour les travailleurs français, ce qui serait, selon le conseiller d’Etat vaudois Pascal Broulis, «une catastrophe pour la région». Du côté français, ensuite, après la réforme territoriale de 2014, la Franche-Comté a fusionné avec la Bourgogne, ce qui aboutit à une grande région qui monte quasiment jusqu’à Paris, au risque d’éloigner ses élus des préoccupations transfrontalières.

Nouvelle gouvernance

Dans ce contexte, le document présenté, hier à Yverdon-les-Bains, doit permettre de franchir une nouvelle étape dans la collaboration. Le but est d’aboutir à une nouvelle gouvernance, qui permettra de soutenir l’émergence de projets autour de quatre axes thématiques: le développement économique, la mobilité, la gestion de l’espace et le vivre-ensemble. «Ce dernier point est particulièrement important», a souligné Pascal Broulis. La mobilité sera, également, un des axes forts, vu la difficulté de gérer les déplacements dans une région accidentée, qui ne s’est pas construite autour d’une grande métropole.

Enfin, un Conseil des territoires transfrontaliers sera mis en place, afin de permettre de mieux prendre en compte les besoins et les attentes «sur le terrain» des territoires au sein de l’Arc jurassien. «Le but est de développer une dynamique plus locale», souligne Jean-Nathanaël Karakash. «Notre démarche se veut innovante pour des échanges plus forts sur l’ensemble de notre région», a conclu Liliane Lucchesi, la conseillère régionale de Bourgogne-Franche-Comté.

Un Forum transfrontalier jeudi à Sainte-Croix

Hasard du calendrier, une grande soirée de conférences et de débats se tiendra, jeudi, à Sainte-Croix, justement sur ce thème de la coopération transfrontalière dans l’Arc jurassien. Intitulée «A saute-frontière», celle-ci est organisée par l’association du Forum transfrontalier (indépendante de la Conférence TransJurassienne). La rencontre se tiendra à 19h, à l’Espace-Foyer Alexei Jaccard (entrée libre).