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Un nouvel architecte pour le château
©Carole Alkabes

Un nouvel architecte pour le château

6 octobre 2017 | Edition N°2096

Yverdon-les-Bains – Le bureau lausannois Graf et Rouault a été désigné pour superviser tous les travaux concernant l’emblématique monument.

Jacques Levaillant, président de l’ARCHY. La réfection de la façade qui donne sur la rue de la Plaine est au programme des travaux futurs. ©Carole Alkabes

Jacques Levaillant, président de l’ARCHY. La réfection de la façade qui donne sur la rue de la Plaine est au programme des travaux futurs.

A l’instar du château de Grandson, celui d’Yverdon-les-Bains a été longtemps placé sous l’oeil expert de l’architecte Michel Dupasquier. Avec le départ de ce dernier à la retraite, la Ville et l’Association pour la restauration du château (ARCHY), qui œuvrent conjointement au bon maintien de la forteresse savoyarde, devaient trouver un nouvel expert.

Au terme d’un appel d’offres qui a suscité l’intérêt de plusieurs spécialistes, le choix s’est porté sur le bureau lausannois Graf et Rouault, qui jouit d’une longue expérience en matière de restauration de monuments historiques et autres objets du patrimoine.

 

Solide expérience

 

Le mandataire se voit attribuer la responsabilité générale de la maintenance du monument, soit les services d’architecture, de construction, d’ingénierie et d’inspection.

Ce bureau, fondé il y a une vingtaine d’années par Antoine Graf et Pierre Rouault, architectes diplômés de l’Ecole d’ingénieurs de Genève et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, occupe une dizaine de collaborateurs. Il assume, entre autres, la supervision de l’entretien du château de Chillon et du château d’Aigle. Et dans la procédure, il a fait état de nombreuses autres références touchant aussi bien des bâtiments privés que publics.

 

Bonne collaboration

 

Municipale en charge de l’urbanisme et des bâtiments, Gloria Capt se réjouit du choix opéré par la commission de sélection, dans laquelle son service était représenté par deux collaborateurs qui jouissent d’une longue expérience dans l’entretien du patrimoine.

Avec la nomination du nouveau mandataire, les travaux d’entretien et de restauration du château vont pouvoir reprendre leur rythme normal. Ceux qui concernent la statique devraient pouvoir être réalisés dès 2019. Ils doivent faire l’objet d’un préavis qui sera soumis en temps opportun au Conseil communal.

 

Un «menu» copieux

 

Du côté de l’ARCHY, même si le programme doit encore être précisé, les travaux de restauration envisagés sont nombreux, ce qui enthousiasme Jacques Levaillant, président de l’association.

Les pierres de la tour de la Place, qui donne sur la place Pestalozzi, doivent être reprises -elles souffrent de la pollution-, et un crépi doit être appliqué. La tour des Gardes, qui donne sur le canal, la tour des Juifs (rue Pestalozzi) -celle-ci n’a jamais été crépie et elle ne le sera pas- devront elles aussi être restaurées. Les façades du Donjon bénéficieront elles aussi de travaux de conservation. «Tout cela sera étalé sur une bonne dizaine d’années et devra être planifié plus précisément », explique Jacques Levaillant.

 

Le Canton impliqué

 

S’agissant de travaux portant sur un élément significatif du patrimoine, l’Etat de Vaud, par le biais du responsable des monuments historiques, a également son mot à dire sur ce qui peut être fait ou pas. La réalisation de l’ascenseur, qui relie les Caves du Château à la cour intérieure, avait à elle seule nécessité de longues négociations avec les experts du Canton.

Personne ne conteste aujourd’hui l’utilité de cet ascenseur qui permet aux personnes à mobilité réduite d’accéder au coeur du bâtiment, et en particulier aux manifestations organisées tant à l’Aula Magna qu’à la salle dédiée au professeur Léon Michaud. A l’avenir, il faudra réaliser des travaux facilitant l’accessibilité à une plus grande partie encore du bâtiment.

 

Assurer la statique

 

En raison des caractéristiques du site -dans le passé, le port se situait près de l’actuelle rue du Valentin- le château d’Yverdon-les-Bains «flotte» sur un terrain constitué de sédiments-, la stabilité du bâtiment est un souci permanent, afin d’éviter l’apparition de failles dans les murailles.

Le plan des investissements de la Ville prévoit un montant de l’ordre d’un million de francs pour réaliser des travaux visant à assurer la «bonne tenue» de la forteresse. S’agissant de travaux d’entretien, ils sont financés par la Commune. Les travaux de restauration sont eux assurés par l’ARCHY. Les deux entités fonctionnement en très bonne entente depuis des décennies.

Ce sont d’ailleurs des délégués des deux institutions qui ont choisi le nouveau mandataire architectural.

 

L’ARCHY est fidèle aux dernières volontés de son mécène

 

L’Association pour la restauration du château (ARCHY) jouit d’une fortune de plusieurs millions de francs, léguée par le pasteur Pierre Coigny, grand mécène yverdonnois et, à l’instar de son frère André, passionné par le patrimoine et sa ville d’adoption.

Ainsi, les travaux programmés par l’association se chiffrent, selon des estimations réalisées il y a quelques années -elles devront être actualisées le moment venu-, à quelque 4,5 millions de francs. Ce montant important ne fait pas frémir Jacques Levaillant, président l’association depuis trois ans. Car la fortune léguée par Pierre Coigny permet de faire face aux engagements prévus.

On rappellera que l’ARCHY a déjà consacré des sommes considérables au château. Fidèle à la volonté de son mécène, elle poursuit sa mission en collaboration avec la Ville. L’association, qui réunit quelque trois cents membres, est ouverte à toute personne intéressée par le patrimoine, et en particulier par le château d’Yverdon-les-Bains.

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Isidore Raposo