Nouvelle série d’incendies suspects

Au moins sept sinistres d’origines douteuses se sont déclarés à Yverdon-les-Bains la semaine dernière. De quoi alimenter la rumeur de la présence d’un nouveau pyromane.

Les hommes du SDIS ont dû évacuer un locataire de la rue du Lac numéro 8 à l’aide de la grande échelle. Ce dernier était prisonnier à l’intérieur de l’immeuble où deux foyers ont été découverts, un au premier étage (en bas à g.) et un second au troisième étage (en bas à dr.).

Difficile, vendredi matin, pour les nombreux curieux bloqués derrière les cordons de sécurité de ne pas repenser à la fameuse soirée du mois d’août de l’année dernière, lorsque l’incendie de la toiture de l’immeuble situé au numéro 3 de la rue du Lac avait, alors, contraint les secours à fermer l’accès aux ruelles du centre-ville d’Yverdon-les-Bains.

En effet, ainsi, moins d’une année après ces faits, la rue du Lac était, vendredi dernier, peu avant 9h30, à nouveau le théâtre d’un incendie. Mais au numéro 8 cette fois ; un immeuble bien connu de la population pour y abriter, entre autres, l’Intemporel café. Un sinistre qui, fort heureusement, n’a fait que des dégâts matériels, bien que les hommes du Service défense incendie et secours du Nord vaudois (SDIS) ont tout de même dû évacuer deux locataires, dont un par la grande échelle, ce dernier ayant été bloqué de par l’importante fumée qui a rapidement envahi toute la cage d’escalier du bâtiment.

Deux foyers

Un dégagement d’autant plus dense que les hommes du SDIS ont dû s’atteler à maîtriser non pas un, mais deux foyers, selon nos informations. Un premier derrière la porte voisine à celle qui mène du café aux escaliers. «Lorsque je suis sortie, je me suis retrouvée en face d’un fauteuil en flammes», raconte la patronne de l’Intemporel. Un feu sans doute conséquent, puisque la chaleur provoquée par ce denier n’a pas tardé à faire exploser plusieurs vitres donnant sur le passage des Remparts.

Quant au second foyer, il serait dû à la mise à feu de journaux et de vieux cartons, deux étages plus hauts, à proximité de l’entrée de l’appartement du locataire dont le sauvetage a nécessité l’usage de la grande échelle.

Sept en une semaine

Autant d’éléments qui ne laissent, hélas, guère de place au doute quant à l’origine criminelle du sinistre. Et ce encore moins lorsqu’on les replace dans le contexte des derniers jours. En effet, rien qu’à Yverdon-les-Bains, au moins sept incendies d’origines suspectes se sont déclarés au cours de la semaine dernière. Un premier dans un appartement de la rue de la Plaine, mercredi matin, puis quelques minutes plus tard, un deuxième dans une cage d’escalier à la rue Haldimand -voir La Région du 30 mai. Trois autres incendies de poubelles ont en suite eu lieu durant la nuit de mercredi à jeudi. Et, enfin, le sinistre précité de la rue de Lac 8 qui a été suivi, environ une heure plus tard, par la mise à feu d’un véhicule dans le parking d’un centre commercial.

Une liste encore plus longue si on y ajoute l’incendie de terrasse qui a détruit le café de l’Aurore, situé à la rue d’Orbe, à la fin du mois d’avril.

De quoi largement alimenter, dans les rues d’Yverdon-les-Bains, la thèse de la présence d’un nouveau pyromane. Surtout après la série d’une septantaine d’incendies criminels qui a frappé la région l’année dernière. Série qui semblait avoir pris fin avec l’arrestation, en décembre dernier, d’un suspect, multirécidiviste, qui se trouve toujours en détention. «D’ailleurs c’est son amie qui vient de temps en temps relever son courrier», raconte une voisine. C’est donc peu dire que les enquêteurs mettent actuellement tout en œuvre afin de tenter de découvrir s’il existe des liens entre les derniers incendies et s’ils sont l’œuvre d’une seule ou de plusieurs nouveaux incendiaires.

Restreindre l’accès des immeubles

Bien que l’on invite à ne pas céder à la panique du côté de la Police cantonale, l’officier de presse Philippe Jaton répète tout de même quelques mesures bonnes à prendre à titre préventif.

«De manière générale, il est important de signaler toute personne suspecte et qui n’a rien à faire dans un immeuble. En cas d’incendie, il faut évidemment alerter les secours en tout premier lieu et, ensuite, si possible essayer d’observer le suspect afin de pouvoir donner le plus de renseignements aux enquêteurs. Enfin, de manière plus générale, tant les locataires que les régies devraient prendre le plus de mesures possibles afin de restreindre l’accès aux immeubles aux seules personnes autorisées.»