La 8e édition du festival yverdonnois de jazz investira les lieux emblématiques de la Cité thermale, du 30 janvier au 2 février. Le Grand Nord européen sera à l’honneur cette année.
C’est avec des accents du Nord qu’avait débuté le Nova Jazz Festival, lors de sa première édition, en 2017. Et cette année encore, l’association éponyme, qui fête ses dix ans, fera découvrir toute une variété d’artistes talentueux en provenance du Grand Nord, qui feront voyager les spectateurs dans un univers jazz riche et captivant. Avec huit concerts et une jam-session (séance d’improvisation) disséminés à travers la ville, entre L’Échandole, le Théâtre Benno Besson et l’Aula Magna du château d’Yverdon, cette édition promet encore de belles découvertes culturelles.
Une place sur la scène romande
«Il était temps de refaire une version sur le Nord, vu la prolifération des nouveaux musiciens dans cette région, affirme André Hahne, directeur du festival. C’est une région qui est très intéressante musicalement, avec un jazz très aérien, méditatif, un style qui va avec les grands espaces du Nord.» Pour attirer des artistes internationaux dans la région nord-vaudoise, les organisateurs André Hahne, Clément Strahm et Laurent Tanner, eux-mêmes musiciens, passent par des agences ou ont recours à leur réseau. C’est ainsi que certains grands noms du jazz ont pu défiler à Nova Jazz ces dernières années, permettant au festival de se faire une place au soleil sur la scène romande.
«Arnaud Robert, qui travaillait pour Le Temps, avait une fois qualifié notre festival «d’un des quatre rendez-vous romands», aux côtés de nos grands frères du Montreux Jazz Festival, du JazzOnze+ Festival Lausanne et du Cully Jazz Festival, sourit André Hahne. Et c’est vrai qu’on se fait gentiment notre place, la preuve est que les programmateurs des autres festivals viennent maintenant à Nova Jazz.» L’organisation, qui donne aussi des concerts à l’année, mise sur le festival pour l’accent international.
Assurer la pérennité du festival
Dans un contexte parfois difficile pour les événements culturels, Nova Jazz se porte bien. «Au début, avec Laurent et Clément, on était partis d’une envie de faire ce festival sans se poser la question ni de sa pérennité ni de sa professionnalisation, expose André Hahne. Maintenant, on est dans une phase où l’on voudrait faire les deux. L’idée est de se développer sur les prochaines années.» Le directeur se dit en effet très content de la collaboration avec la Ville, en place depuis la première édition et qui va apparemment continuer sur la même pente. «Pour nous, le festival est en plein développement, on a trois ans pour faire en sorte que notre organisation ait cette pérennité. À partir de 2028, on aimerait être définitivement installés», conclut André Hahne.
Quelques mots sur les artistes
L’illustre Nils Petter Molvær effectuera une deuxième visite au festival, après un passage lors de la première édition. Ceux qui étaient présents se souviennent de son concert solo à la place Pestalozzi, en plein air, juste après une tempête.
Même si l’expérience n’avait pas été de tout repos pour l’artiste, il revient jouer dimanche, cette fois au chaud à L’Echandole. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Nils Petter Molvær est un pionnier et vétéran du «nu jazz», alliant trompette, électroniques et rythmiques rock, trip-hop ou tribale – la promesse d’une expérience cathartique au cœur de la nuit polaire.
Le fameux Tord Gustavsen Trio norvégien (photo ci-dessous), qui a su s’imposer sur la scène jazz mondiale, promet quand à lui des mélodies mémorables, des grooves subtils et une grande richesse texturale samedi. En première partie, l’HEMU Jazz Orchestra, dirigé par Matthieu Michel, s’associera à la percussionniste danoise Marilyn Mazur pour une expérience immersive. La soirée d’ouverture du jeudi, elle, plongera le public directement dans l’ambiance avec le Daniel Herskedal Solo, qui proposera une performance mêlant ses cuivres avec électroniques et effets, et Flukten, un «supergroupe» regroupant plusieurs jeunes talents déjà confirmés. La musique cinématographique et minimaliste de Little North continuera ensuite à transporter, dans un univers à la fois sophistiqué et accessible. Dans des mélopées délicates et envoûtantes, la saxophoniste finlandaise Linda Fredriksson présentera, elle, son album Juniper. Le samedi, la soirée sera entamée par un hommage unique à Björk revisitant les plus grands morceaux de l’artiste islandaise et se finira par une session impro de la chanteuse et trompettiste native d’Orsières Justine Tornay. Une programmation riche et diversifiée, qui nous promet des spectacles aussi envoûtants que les aurores scandinaves!
Programmation complète: http://novajazz.ch ou en page 16 Agenda.
Le programme
Jeudi 30.01
Daniel Herskedal Solo | Flukten
Aula Magna du Château | 19h30 | Prix plein pour la soirée: CHF 40.-
Vendredi 31.01
Little North | Linda Fredriksson – Juniper
L’Échandole | 19h30 | Prix plein pour la soirée: CHF 50.-
Samedi 01.02
Tribute to Björk
L’Échandole | 17h00 | Prix unique: CHF 25.-
Tord Gustavsen Trio | HEMU Jazz Orchestra feat. Marilyn Mazur (1ère partie)
Théâtre Benno Besson | 19h30 | Prix plein pour la soirée: CHF 50.-
Jam session – Justine Tornay
L’Échandole | 23h00 | Entrée libre
Dimanche 02.02
Nils Petter Molvær
L’Échandole | 17h00 | Prix plein CHF 40.-