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Nuria Gorrite espère retrouver un peu de chaleur humaine pour Noël
Nuria Gorrite, (KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi)

Nuria Gorrite espère retrouver un peu de chaleur humaine pour Noël

13 novembre 2020

Dans une interview au Journal de Morges, la présidente du gouvernement vaudois Nuria Gorrite évoque la crise sanitaire d’un point de vue plus personnel. Elle parle d’une expérience hors norme, de survie, de travail nuits et jours, de limite frôlée pour la santé. Une expérience à la fois « éprouvante et gratifiante », résume-t-elle.

« J’ai frôlé la limite de ce que mon corps peut supporter. Pendant huit semaines, c’était nuits et jours, y compris le week-end. Il a fallu conduire, coordonner, organiser. Et tout ça à sept, car le parlement ne fonctionnait plus », confie la conseillère d’Etat socialiste au quotidien régional, dont l’entretien est publié vendredi.

« On sait que siéger au Conseil d’Etat demande un engagement énorme, mais là nous étions au-delà. Il y avait beaucoup d’incertitudes et chaque jour amenait son lot de nouveautés. On a dû prendre des décisions sans avoir de conviction, car les évidences se sont construites avec le temps », raconte l’ancienne syndique de Morges.

« C’était éprouvant, et à la fois gratifiant. Ce 13 mars 2020, quand j’ai décrété l’état de nécessité dans le canton, je vais le raconter encore longtemps à mes petits-enfants. On se rend compte de la portée de cette décision, de notre responsabilité. Personne ne pouvait être préparé à un tel scénario. Il y avait une énergie folle, sans doute parce que nous ne savions pas où nous allions ».

« Une vraie solitude »

Après un printemps qui a vu « la survenance d’un événement qui dépasse tout ce que nous pouvions imaginer traverser », Mme Gorrite dit avoir apprécié le répit estival. « Tout s’est calmé et la courbe s’est aplanie. Il y avait alors une aspiration légitime et naturelle à retrouver un peu de chaleur humaine ».

« A titre personnel, j’ai vécu le moment où le Parlement a repris ses droits comme un immense soulagement. Parce qu’être à la tête de sept personnes pour gérer cette crise, c’était une vraie solitude à l’heure de prendre des décisions très lourdes », avoue la ministre.

Elle termine son interview au Journal de Morges sur trois notes optimistes. « Dans cet enfer, nous avons vécu des coins de paradis avec des mouvements de solidarité. Nous nous sommes préoccupés les uns des autres. J’espère que la bienveillance, la générosité et cette ouverture ne s’effriteront pas à l’épreuve du temps », dit-elle.

« Aujourd’hui, on voit qu’il y a un vaccin qui semble se profiler, c’est l’espérance la plus forte que nous pouvons nourrir », affirme Nuria Gorrite. Enfin, autre espoir: « C’est de pouvoir desserrer cet étau pour les Fêtes et que nous puissions partager un repas de Noël à plus de cinq ».

ATS