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«On a de la peine à trouver des recrues qui restent cinq à sept ans»
Le SDIS Nord vaudois peine à recruter dans les villages où il intervient. © Alkabes-A

«On a de la peine à trouver des recrues qui restent cinq à sept ans»

30 octobre 2023

Recrutement - Alors que la séance d’information des sapeurs-pompiers pour les nouvelles recrues approche à grands pas, le SDIS peine à trouver des recrues qui s’engagent sur le long terme. Eric Stauffer, commandant du SDIS Nord vaudois, explique la situation.

Le jeudi 2 novembre dès 19h, les casernes d’Yverdon-les-Bains, Grandson, Yvonand et Concise ouvriront leurs portes aux futurs pompiers volontaires lors de leur annuelle séance d’information. Les potentielles recrues pourront visiter les casernes, en apprendre un peu plus sur les activités du SDIS et sur les conditions d’admission au poste de pompier volontaire. Cependant, nombreuses d’entre elles quitteront les sapeurs-pompiers avant la fin de leur première année de formation, selon Eric Stauffer, commandant du SDIS Nord vaudois.

«Chaque année, nous avons 24 places pour les recrues et elles sont toutes prises. On n’a pas de peine à recruter de nouvelles personnes. Par contre, on a de la difficulté à trouver des recrues qui restent cinq à sept ans», déplore-t-il.

En 2022, 32% des recrues ont renoncé à être pompiers volontaires alors qu’elles en étaient à leur première année de formation et 21% des recrues qui étaient en deuxième année ont également quitté les sapeurs-pompiers. «Les cinq dernières années, nous avons vu 22% des nouvelles recrues abandonner le métier», précise le commandant.

Différence générationnelle

«Être pompier, même volontaire, est un véritable métier. Et de nos jours, il y a de plus en plus de choses à connaître. Donc ça demande beaucoup d’énergie et d’investissement», ajoute-t-il. Un investissement que les jeunes générations veulent moins faire en comparaison avec les générations qui les précèdent, d’après Eric Stauffer.

«Je trouve que les nouvelles générations ont tendance à mettre leur propre bien-être en avant. Ce n’est pas une critique, c’est plutôt une constatation. Les jeunes ont envie d’avoir du temps de loisir. Alors que le service des sapeurs-pompiers volontaires est un investissement pour le bien-être collectif et non le bien-être personnel», explique-t-il.

De plus, le système de pompiers volontaires est lié au lieu de domicile et nécessite donc que les recrues ne déménagent pas. Selon Eric Stauffer, les jeunes générations ont tendance à changer de domicile plus régulièrement ce qui ne leur permet pas de s’investir pendant plusieurs années dans une même caserne. «Je remarque également que nous avons énormément de difficultés à trouver des recrues dans les villages du SDIS. Ce n’est pas parce que la soirée d’information se fait dans les casernes des quatre sites DPS que le recrutement se limite aux sites DPS», ajoute-t-il.

Il espère tout de même que la tendance change car, selon lui, les expériences vécues en tant que sapeur-pompier sont uniques. «C’est une occasion unique de faire les plus beaux gestes citoyens et de rendre service à la collectivité publique. De plus, la formation est axée sur l’entraide, le travail collectif. Il y a un véritable esprit de camaraderie. Et puis, il n’y a pas d’autres moyens de vivre autant d’émotions fortes et de ressentir autant d’adrénaline», souligne le commandant.


Infos pratiques

Quoi: Séance d’information des sapeurs-pompiers
Quand: Le 2 novembre à 19h
Casernes: Yverdon-les-Bains, rue de l’Arsenal 8 Grandson, chemin du Borné-Nau 3 Yvonand, chemin de la Petite Amérique 2 Concise, En Chenaux 8

Andreia Portinha Saraiva