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«On a montré pouvoir rester en LNA, même avec nos armes»
©Michel Duperrex

«On a montré pouvoir rester en LNA, même avec nos armes»

14 juin 2017 | Edition N°2016

Football – LNA Féminine – Linda Vialatte dresse le bilan d’une saison au terme de laquelle Yverdon s’est sauvé sur le fil.

Linda Vialatte n’est pas convaincue par la nouvelle formule de LNA à huit équipes, qui raie certaines régions de la carte de l’élite du foot féminin en Suisse. ©Michel Duperrex

Linda Vialatte n’est pas convaincue par la nouvelle formule de LNA à huit équipes, qui raie certaines régions de la carte de l’élite du foot féminin en Suisse.

Il a fallu attendre jusqu’à la dernière seconde du championnat, il y a dix jours, pour savourer le maintien d’Yverdon Féminin en LNA. Arrivé en 2006 dans l’élite du football national, le club de Linda Vialatte a vécu une saison difficile. Une fois encore, les irréductibles yverdonnoises ont résisté, et ce malgré la cure d’amincissement de la division, qui passe de dix équipes la saison écoulée à huit à la reprise.

Du côté du Stade Municipal, on s’attendait à devoir batailler jusqu’au bout. Sans déroger à la ligne du club -celui-ci se débrouille avec de tout petits moyens-, la formation dirigée par Frédéric Mauron est allée chercher le maintien au terme d’un tour de promotion-relégation riche en émotion. «Je suis ravie qu’on ait pu montrer qu’on peut rester en LNA avec nos armes, lance la présidente. Les filles ont réussi, Fred a réussi. C’est une belle récompense pour eux, pour leur travail.»

Dire que les Nord-Vaudoises ont failli être recalées en n’encaissant qu’un seul but lors des cinq matches des barrages… Le jour de la défaite 1-0 à Aarau, Linda Vialatte a d’ailleurs bien cru à la culbute en LNB : «Le soir même, dans nos têtes, on était reléguées. Puis, le lendemain, on s’est dit que Worb n’allait rien lâcher contre Aarau, il fallait continuer à y croire. Sinon, ça ne sert à rien de faire du foot.»

Par moments fataliste, la présidente a «retrouvé la foi» après la première mi-temps du dernier match, quand Yverdon a pris trois longueurs d’avance contre GC et que Worb tenait en échec Aarau. «Alors, tout le monde a suivi le score sur le natel.» La suite, on la connaît.

 

Perspectives d’avenir

 

Yverdon Féminin va, comme depuis des lustres, poursuivre son petit bout de chemin en LNA, en tant que seul représentant romand à ce niveau. «On va se battre, encore. Sûrement pas être championnes, mais essayer de faire mieux que la saison écoulée, en convaincant les filles de continuer à progresser au sein de notre club», clame Linda Vialatte, qui pourra toujours compter sur l’entraîneur Frédéric Mauron aux manettes. Au cours de l’exercice terminé, YF a eu de belles surprises, comme l’avènement d’Alison Fallet dans l’entrejeu, ainsi que la qualité de la recrue Qendresa Krasniqi. Pour la suite, l’équipe recherche en priorité une gardienne et une attaquante, ainsi qu’un peu d’expérience pour entourer les jeunes, intégrées depuis les M19.

Quant au rapprochement avec une équipe masculine de l’élite, évoqué ces derniers jours avec le Lausanne- Sport, celui-ci ne se fera pas pour le moment. «On a discuté, mais on ne sent pas une volonté sans faille, ni un réel intérêt pour le foot féminin, avec un projet sur le long terme, regrette, une fois de plus, Linda Vialatte. C’est le genre de constats qui nous poussent à continuer.» Au même titre que son équipe de LNA, la présidente ne lâchera rien.

 

«La honte» Neunkirch

 

Auteur du doublé Coupechampionnat, le FC Neunkirch, club de village composé quasi exclusivement de joueuses étrangères, a retiré son équipe, son fondateur étant accusé d’avoir détourné des fonds pour la financer. «C’est la honte. On se bat pour la promotion du foot féminin depuis des années et tout ce qu’on a prôné a été sali, tranche Linda Vialatte. Tout le monde savait que l’équipe était formée de professionnelles (ndlr : ce qui est interdit en LNA féminine). Je ne comprends pas que l’ASF ait permis ça, alors qu’on a tiré la sonnette d’alarme il y a plus d’un an. Les règles ne sont pas les mêmes pour tous.»

Manuel Gremion