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«On doit croire en nous»
Paul Bernardoni se plaît beaucoup à Yverdon, et il le rend bien sur le terrain, lui qui a été nommé meilleur joueur d’YS en première partie de saison par La Région. Duperrex-a

«On doit croire en nous»

17 janvier 2025 | Manuel Gremion
Edition N°3872

L’heure de la reprise a sonné pour Yverdon Sport, qui se déplace dimanche au Letzigrund pour y affronter le FC Zurich. Comme il l’avait annoncé avant les fêtes, le gardien Paul Bernardoni est prêt à se battre pour son club.

Yverdon Sport avait fini l’année sur une défaite devant son public, contre Sion. Dans les travées du Stade municipal, Paul Bernardoni annonçait haut et fort qu’après la pause, il allait falloir se battre, et que lui serait prêt.

Un mois plus tard, le discours du gardien yverdonnois n’a pas changé. «On attend impatiemment dimanche pour la première bataille», annonce-t-il, sans se cacher.

Les Verts ont un maintien à décrocher, et le Français est bien conscient de ce que cela implique, lui qui a régulièrement connu pareille situation au cours de sa carrière. «Je préfère néanmoins être dans notre position que celle de Grasshopper et de Winterthour. Il m’est arrivé de me retrouver dans le peau de celui qui court après les autres, et tu transpires un peu plus. Ce sera néanmoins comme une fin de marathon pour nous. On arrive dans une période où tous les points comptent.»

Les ingrédients à glisser dans la recette du succès, «Paul le poulpe» les connaît sur le bout des doigts. «On doit croire en nous, croire au fait qu’on est capables de battre tout le monde, comme on l’a déjà démontré entre la saison précédente et l’actuelle, martèle-t-il. Il nous faudra aussi être plus réguliers, ainsi que savoir répondre sur le terrain quand on nous bouscule. Car oui, j’ai eu le sentiment qu’on accusait un peu le coup après avoir encaissé un but jusqu’ici cette saison.»

Croire. Le verbe revient sans cesse dans le discours du dernier rempart, par ailleurs excellent durant toute la première partie du championnat. «C’est ma mentalité. Je crois en moi, en tout le monde, au club», assume-t-il, convaincu que «c’est le terrain qui parle».

Avec un nouveau coach qui demande un investissement total sur le pré, Yverdon Sport doit être prêt à mordre. «On a envie de marcher sur nos adversaires, image Paul Bernardoni. On va devoir afficher cette mentalité qu’on a parfois un peu perdue au cours de l’automne, être plus forts dans l’impact, dans nos duels. Savoir se faire plus mal par moments, un peu se salir, ainsi que se persuader qu’on n’est pas moins bons que nos adversaires. Voilà un peu le discours qu’on tient entre nous, et je suis persuadé qu’on va répondre présent.»

Le camp de neuf jours au Portugal a permis de travailler sur ces liens importants au sein du groupe, en plus de découvrir Paolo Tramezzani et ses exigences. «Un changement d’entraîneur fait partie de la vie des clubs, au même titre que des joueurs arrivent et s’en vont. Il s’agit à présent d’avancer main dans la main avec le nouveau coach. Le stage était parfait pour apprendre à se connaître et, de toute façon, les objectifs demeurent les mêmes, on se bat tous pour le club, reprend le portier d’YS. Le premier gros changement? C’est qu’il nous demande de mettre beaucoup d’impact. Surtout, c’est le début d’un nouveau cycle, on a tout à créer, c’est excitant.»

Et de rappeler que ce sont les joueurs qui, au final, enfilent les crampons sur le terrain. C’est dans leurs pieds que se trouve la solution pour obtenir le maintien: «Si tout le monde est à 200% et qu’on respecte les consignes, on sera forts en tant qu’équipe.»

Paul Bernardoni n’avait encore jamais vécu de trêve d’un mois en hiver au cours de sa carrière. Il se dit pressé que la compétition reprenne, même s’il reconnaît que, dans la situation d’Yverdon Sport, couper a fait du bien. La pause a servi à se ressourcer et à remettre tout à plat. «Je suis entouré de bons gars, on sait se dire les choses. J’ai connu beaucoup de clubs dans ma carrière, mais pas toujours un vestiaire aussi sain et uni.»

Cette osmose sera une des clés pour gagner des matches cet hiver et ce printemps. Comme le fait de retrouver ce supplément d’âme à domicile, qui a porté l’équipe la saison précédente. «J’ai envie de revivre ces moments où, poussés par le public, on paraissait infranchissables.»