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On est passés à l’étape suivante
24 octobre 2024. Yverdon-les-Bains. Yverdon Sport FC. Jeffrey Saunders. © Gabriel Lado

On est passés à l’étape suivante

25 octobre 2024 | Textes: Manuel Gremion Photo: Gabriel Lado
Edition N°3817

Jeffrey Saunders est un homme satisfait de l’évolution d’Yverdon Sport. L’Américain insiste toutefois sur le fait que le club ne doit jamais cesser d’essayer de s’améliorer. Le président du football d’YS fait le point.

La première année devait permettre, de gros investissements aidant, de se maintenir et de stabiliser YS en Super League. La mission a été réussie avec mention par la nouvelle direction du club. «On est passés à l’étape suivante, celle de vouloir s’établir à mi-tableau, d’être capables de rivaliser avec chaque adversaire, tout en continuant à développer les joueurs», lance Jeffrey Saunders, évoquant longuement, et avec le profond désir de partager avec les Yverdonnois, le projet Yverdon Sport.

Le discours est celui d’un homme qui cherche à voir le club avancer sans cesse, sur et hors du terrain. «On doit faire plus avec moins que les autres. On est bien conscients d’être un petit club, et je pense sincèrement que cet engagement est aussi ce qui caractérise notre force et qui va continuer à le faire: je pense au support de notre communauté, de nos fans, à notre philosophie, au côté plus personnel et familial du club, aux connexions que l’on peut créer, à cette mentalité qui nous pousse à être plus malins, plus affamés, à demeurer humbles et à travailler plus. On doit toujours essayer d’être meilleurs, de réfléchir à ce qu’on peut améliorer, insiste celui qui est désormais président du football au club, c’est-à-dire avant tout impliqué dans le domaine sportif. C’est quelque chose dont on avait parlé à notre arrivée, il y a un an et demi: dans notre situation, il s’agit avant tout de créer de la valeur, pas d’en acheter. Et alors, peut-être, pourra-t-on en acheter un jour.»

«Pour les prochaines décennies»

Le transfert de Kevin Carlos à Bâle réalisé durant l’été est évidemment l’exemple sur lequel l’Américain de 55 ans s’appuie, même s’il ne révélera pas le montant touché par YS dans cette affaire. «Il y a des choses qui ne sont pas publiques, sourit-il. Mais cela constitue un record sur le marché interne suisse. Il y a un montant fixe, ainsi qu’une potentielle plus-value en fonction de divers paramètres. La progression de Kevin Carlos chez nous donne surtout une idée de ce qu’on peut réaliser ici. Le tout est de trouver le bon équilibre entre bâtir une équipe de haute qualité et les revenus que l’on peut retirer et qui sont un des paramètres que l’on prend en compte.»

Les propriétaires ont, depuis l’été dernier, investi «plusieurs millions» pour renforcer l’équipe, mais aussi «plus d’un million» pour les infrastructures – dont la tribune provisoire et l’écran géant – et encore pour renforcer la structure interne. «Cela témoigne de notre sérieux. On espère bâtir le succès du club non seulement pour le présent, mais aussi pour les prochaines décennies», affirme Jeffrey Saunders, soulignant souhaiter vivement que la ville en profite elle également.

La réponse de l’équipe

Sur le plan purement sportif, les blessures d’éléments importants ont été nombreuses au sein de l’effectif depuis le début du championnat. Une situation compliquée que l’équipe a bien géré. «On est très satisfaits de la réponse des joueurs et du staff, qui ont pris leurs responsabilités, lâche-t-il au nom des investisseurs. On est actuellement 8es, devant d’autres clubs forts, et on est en 8es de finale de la Coupe de Suisse. Ce sont de bonnes indications de nos possibilités.»

Chiffres à l’appui, il relève aussi que l’équipe, qui compte douze hommes convoqués dans des sélections nationales – «ce qui témoigne de la qualité qu’on essaie d’amener, notre objectif étant d’apporter cette valeur pour le futur» –, est passée d’une moyenne d’âge de 25 à 23 ans, composée aussi de joueurs cadres, tout en augmentant aussi le nombre d’éléments formés au pays. «Tous ont un rôle, et pas seulement onze ou douze joueurs.»

Et de poursuivre: «Il en va de même de la deuxième équipe, formée de jeunes et dont la connexion avec la première équipe a été renforcée. Des ponts qu’on cherche à bâtir partout au sein du club, d’ailleurs.» L’effort est aussi appliqué à la section féminine, dont le président du football d’YS est très satisfait du développement actuel et de l’esprit régnant. «On vise les barrages de promotion et, espérons, une ascension», lâche-t-il, sans oublier d’évoquer la restructuration de l’académie.

«On doit être efficients, réussir plus avec moins que d’autres», martèle Jeffrey Saunders, le verbe et le regard qui transpirent cet engagement qui doit constituer la signature d’YS.