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«On est toujours en vie»
William Le Pogam aborde sereinement le dernier match de Super League d’YS face à Zurich, ce soir. Même si YS y joue sa peau. Lado-a

«On est toujours en vie»

22 mai 2025 | Textes: Lucas Panchaud
Edition N°La Région Hebdo No 12

Dos au mur avant le match le plus important de leur saison, ce soir, contre Zurich (20h30), au Stade municipal, YS et son capitaine William Le Pogam veulent, surtout, ne pas nourrir de regrets.

La saison a été longue, éprouvante, et les derniers déplacements d’YS hors de ses bases ont poussé les hommes de Paolo Tramezzani aux confins de leurs limites physiques et psychologiques.

YS n’a certes pas perdu à Winterthour, mais la vérité, aux yeux des observateurs, est qu’il aurait en toute logique dû l’emporter, au vu de la performance collective réalisée. Un sentiment d’inachevé qui continue de poursuivre les Yverdonnois depuis bien des semaines maintenant, et qui les place, avant la dernière journée du relegation group, ce soir, dans la peau du chasseur.

Par tous les états d’âme

La fâcheuse tendance qu’ont eue les joueurs de la Cité thermale à marquer le pas lorsque la route s’est élevée, ce printemps, les oblige à réaliser un exploit contre Zurich.

«Les ascenseurs émotionnels nous ont épuisés. On a vécu énormément de hauts et de bas récemment. Il en est ressorti de la frustration, mais positive, car, en finalité, j’ai aimé la réaction de l’équipe le week-end dernier, quelques jours après la débâcle à Zurich contre GC (ndlr: défaite 5-0). On a prouvé qu’on était encore capables de montrer un joli visage malgré le contexte, et cela a remis l’équipe en confiance», témoigne de façon très pragmatique William Le Pogam, au moment d’aborder le choc face aux Zurichois.

Une ultime croisade qui pourrait aussi constituer le final d’une saison  2024-2025 en dents de scie, si Yverdon venait à être sauvé au coup de sifflet final, ou, et c’est le cas de figure le plus probable en l’état actuel des choses, être relégué directement au soir de cette 38e journée fatidique.

William Le Pogam en est bien conscient, même si tout autre résultat qu’un succès serait probablement synonyme de Challenge League la saison prochaine, les Verts n’auront pas uniquement joué leur championnat sur cette dernière ronde: «Lorsqu’on se trouve dans notre position, c’est que, inévitablement, nous n’avons pas toujours fait tout juste. On a eu des périodes, l’une durant laquelle le contenu de nos matches était très complet, très abouti, et d’autres, où on a fait des moitiés de rencontres, où on se trouvait un peu sur courant alternatif.»

Plus grand-chose à perdre

Un manque de constance qui peut s’expliquer en partie, selon le capitaine yverdonnois, par la débauche d’énergie que requiert le système mis en place par Paolo Tramezzani. «Notre façon de jouer nous demande de faire énormément de courses et d’efforts de repli durant les rencontres. Avec l’enchaînement des matches, cela s’accumule. À mes yeux, ça ne peut être qu’une baisse de forme, car, en dehors de cela, on a un super groupe, sans lequel il aurait été très difficile de traverser ces périodes compliquées comme celle qu’on traverse ces derniers temps. C’est ce que j’ai dit aux gars: on est toujours en vie.»

Au coup d’envoi, à 20h30, les pensionnaires du Stade municipal seront virtuellement relégués. Un contexte qui ne décourage pas pour autant William Le Pogam, d’autant plus qu’il ôte une certaine pression des épaules de Marley Aké et des siens: «Dans notre position, on ne peut pas être plus bas. Ceux qui doivent absolument faire des points, ce sont ceux qui se trouvent juste devant nous. De notre côté, on sait qu’au-delà de notre propre performance, on n’aura pas ou peu d’influence sur ce qui se passe sur les autres pelouses. Et au lieu d’entrer dans des calculs, on doit avant tout se concentrer sur le fait de faire le job, pour les supporters, pour les gens du club, et terminer sur une note positive, sans avoir de regrets, quoi qu’il arrive.»

La perspective que l’aventure en Super League arrive à son épilogue, elle, plane plus que jamais au-dessus d’Yverdon Sport.

«Avec le staff, on n’en parle pas, le coach ne veut absolument pas qu’on entre dans ce type de discussions. En revanche, entre nous les joueurs, surtout les plus expérimentés, c’est différent, on ne peut pas ignorer le fait qu’il y a un monde dans lequel on retrouve la Challenge League, concède le Français de 32 ans. Dans  tous les cas, pour ma part, je me sens bien ici, j’y suis un peu comme à la maison, donc je ne me vois pas quitter le navire. Quelle que soit la ligue dans laquelle nous évoluerons. Mais je crois en cette équipe et en sa capacité à aller chercher ce maintien.»


Les scénarios possibles

Yverdon s’impose contre Zurich: même en cas de victoire ce soir, les Nord-Vaudois devront patiemment attendre les résultats de Winterthour contre Sion et de GC contre Saint-Gall afin de connaître leur destinée. Si l’une des deux équipes (GC ou Winterthour) ne gagne pas son duel, YS serait barragiste. Si les deux s’inclinent, YS serait sauvé sans passer par les barrages. Si, au contraire, Winterthour et GC s’imposent, la différence de buts fera foi entre les Sauterelles et YS. Dans ce dernier cas de figure, Yverdon et son goal-average de -29 n’ont aucune chance, Grasshopper étant à -12.

 

Yverdon et Zurich font match nul: avec un seul point ce soir, Yverdon devra espérer qu’au moins un de ses deux adversaires directs perde dans le même temps. Si Saint-Gall bat GC, YS serait barragiste. Dans le cas de figure où les Verts se retrouvent à égalité de points avec Winterthour, la différence de buts est décisive. Le deuxième critère est le nombre de buts marqués et, là encore, Yverdon est mal barré, puisqu’il a inscrit quatre réussites de moins que le FCW.

 

Yverdon s’incline face à Zurich: la défaite serait synonyme de relégation pour les Yverdonnois. En effet, il faudrait alors que Saint-Gall lamine Grasshopper en inscrivant plus de… 18 buts. Un déroulement invraisemblable.