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«On n’a pas su mettre le pied sur le ballon»
© Carole Alkabes

«On n’a pas su mettre le pied sur le ballon»

28 novembre 2019 | Edition N°2634

Le FC Bavois est en danger à la pause de la Promotion League. L’entraîneur Bekim Uka revient sur ce premier tour manqué.

Un seul point sépare le FC Bavois, 14e avec 16 unités, d’YF Juventus, le mieux classé des deux relégables à la trêve. Autant dire que le club du sud de la plaine de l’Orbe a le feu aux fesses. Un incendie qu’il devra éteindre s’il n’entend pas culbuter au mois de mai prochain.

La situation, si elle met évidemment l’entraîneur en alerte, ne fait pas tomber Bekim Uka dans la panique non plus. «Même avec une série de dix matches sans gagner (ndlr: cinq nuls et cinq défaites entre le 25 août et un succès 0-3 à Münsingen, et la victoire suivante le 9 novembre, 1-0 contre YF Juventus), on voit qu’on est toujours là, juste au-dessus de la barre et pas très loin des équipes classées devant nous. Pourtant, on n’a jamais aussi peu de points à la pause.»

En effet, même lors de sa première saison en Promotion League, en 2016-2017, et alors que Bavois se trouvait sous la barre à Noël, l’équipe avait tout de même récolté 18 points. Les Bavoisans s’étaient alors sauvés avec 31 unités dans leur escarcelle en fin de championnat.

À l’heure du bilan, le discours de Bekim Uka est direct et honnête. L’équipe a réalisé une première partie de saison qu’il juge catastrophique. «Il n’y a peut-être que cinq joueurs qui ont réussi leur tour. C’est très peu, mais tous sont bien conscients qu’ils sont passés à côté de quelque chose, et ils s’en veulent», assure le technicien, qui fera appel aux valeurs d’unité habituelles de sa troupe pour réagir à la reprise.

C’était bien parti

Les performances de Bavois sont d’autant plus décevantes que l’équipe a plutôt bien commencé son championnat. Après cinq journées, elle avait obtenu huit points et pointait au 4e rang, poursuivant sur sa lancée du printemps 2019. Puis les ennuis ont commencé. «On a enchaîné les absences importantes, regrette l’entraîneur, en pensant à la suspension de Bühler et aux bobos de Zali, Beynié, Lo Vacco, Alvarez et Begzadic, entre autres. Quand on récupérait quelqu’un, on en perdait un autre. Et lorsqu’un élément manque quinze jours à cause d’une blessure, il faut compter deux semaines supplémentaires pour qu’il retrouve le rythme.»

Au final, il a fallu passablement jongler avec les soucis de contingents. «Je pense que si on avait pu rester au complet, on aurait continué sur notre élan. J’ai presque dû aligner un onze différent à chaque match», regrette Bekim Uka, lorsqu’il cherche les explications au gros passage à vide de sa formation.

Alors que des éléments comme Gauthier et Pimenta ont régulièrement fait trembler les filets l’exercice passé, cette fois, Alvarez s’est retrouvé bien seul au moment de conclure. L’ailier a inscrit 10 des 21 buts – un total bien maigre en 17 rencontres – de son équipe en championnat. Une dépendance – les autres sont restés scotchés à une ou deux réussites maximum – qui a coûté cher. «Il s’agit avant tout d’une question de confiance et de chance, et je suis bien placé pour en parler, relève le coach, ancien renard des surfaces. Gauthier a beaucoup essayé, mais il y avait toujours un pied ou une tête pour contrer des buts tout faits. Arrivé durant l’été, Savic a eu de la peine à se faire à la Promotion League.»

Un milieu de terrain à améliorer

Mais si son équipe n’a pas fait preuve d’efficacité devant le but, le technicien estime que c’est avant tout le milieu de terrain, miné par les blessures, et parfois composé de joueurs de retour au jeu après de longues absences, qui a pénalisé l’équipe. «On n’a pas su mettre le pied sur le ballon. On subissait au cœur du jeu, par rapport à l’année dernière. On n’a pas non plus réussi à poser notre jeu à domicile. Sans la possession, tu laisses jouer l’adversaire, et tu finis par commettre des erreurs. Au final, on a laissé bien plus d’opportunités à nos opposants que par le passé.» Bavois sait où il doit s’améliorer pour réussir à perpétuer le miracle des Peupliers.

 

Beynié dit stop, Bavois va recruter

Les entretiens de fin de tour avec les joueurs du FC Bavois ont lieu ces jours. Cela permettra de connaître les intentions de chaque partie. Une chose est déjà certaine, Romain Beynié a décidé de ranger ses crampons. Le demi récupérateur a pris sa décision pour des raisons professionnelles et familiales, explique Bekim Uka: «Il n’arrivait plus à tout concilier.»

Cela signifie que le club est à la recherche d’un successeur au milieu de terrain français. Et le FCB ne compte pas se limiter à un apport dans sa campagne de recrutement. «Dans notre situation, on va se renforcer. On est obligés», tranche l’entraîneur. Non, il n’est vraiment pas question de baisser les bras ou de boucler la saison en roue libre aux Peupliers. «Les joueurs ne sont pas indifférents à la situation, balaie Bekim Uka. On va tout faire pour se maintenir.»

Manuel Gremion