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On ne skie qu’à Sainte-Croix

8 janvier 2010

Faute à l’absence de neige, les remontées mécaniques nord-vaudoises gardent leurs installations fermées. Sauf aux Rasses, qui bénéficient d’un enneigement artificiel. La neige est attendue en cette fin de semaine.

On skie aux Rasses!

On skie aux Rasses!

«Nos deux pistes enneigées sont un bon coup de pub, elles font venir du monde. Aujourd’hui, c’est incontestablement nos canons à neige qui font tourner la station.» Pour Alain Simon, de la Société coopérative des remontées mécaniques du Jura vaudois, «il n’y a pas photo». Les quelques millions de francs investis dans l’achat de canons à neige il y a 2 ans n’ont pas été sortis en vain. Selon le Nord-Vaudois, le site des Rasses est actuellement le seul de l’arc jurassien à répondre à la demande des amateurs de schuss. Et pour le professionnel, c’est bien là le plus important: ne pas décevoir le client.

Pour offrir 2 km de pistes, dès le 19 décembre, le personnel des Rasses a travaillé 24h/24, durant 7 jours, explique Alain Simon. Car il faut déplacer les machines, étaler la neige, damer. Des efforts qui paient. «Nous avons eu une bonne fréquentation, poursuit le Nord-Vaudois. Nous rentrons dans nos frais. Vingt centimètres de neige supplémentaires nous permettraient d’ouvrir d’autres installations. Mais la neige annoncée n’est pas tombée.»

A Mauborget, on scrute aussi le ciel. En raison du manque de neige, le téléski et le télébob sont fermés, informe un répondeur téléphonique. Cinq centimètres d’or blanc permettrait à la station d’ouvrir ses portes. Pour la Société du ski-lift de Mauborget, s’équiper de canons n’est toutefois pas imaginable. Un tel équipement représenterait trop de frais. «La station fonctionne en partie grâce au bénévolat, rappelle Philippe Banderet. Nous avons finalement peu de frais.» L’homme ne se dit pas autrement inquiet. Il compte sur les relâches et sur un ou deux week-ends ensoleillés pour attirer les familles qui n’hésitent d’ailleurs plus à venir de Lausanne, de la Broye ou de Neuchâtel pour le télébob nord-vaudois.

A la Vallée, Claude Jan, du téléski de L’Orient, ne se dit pas non plus particulièrement affecté par les caprices de la météo. «Nous sommes dans le Jura, nous devons faire avec ce qu’on a. Et puis, il s’agit de cycles.» L’homme ne reste pas les bras croisés pour autant. Il a lui aussi investi dans l’équipement de canons à neige. C’était il y a plus de 20 ans. «Mon installation est donc moins performante que celle des Rasses.» Dans l’impossibilité d’investir davantage, la société ne peut assurer l’enneigement artificiel sur tout le domaine. Il y a une dizaine d’années, Claude Jan avait alors réfléchi à créer une piste de luge estivale. «Une étude avait été réalisée. Bien que l’infrastructure ne soit pas énorme, l’activité nécessite la création d’un poste à 100%. J’espérais que l’idée soit reprise par l’Office du tourisme et le Centre sportif. Mais l’argent n’est facile à trouver pour personne. Le dossier doit dormir dans un tiroir…» Gardien du bon fonctionnement du téléski depuis de nombreuses années, le Combier reste confiant: son matériel fonctionne à merveille. Il n’attend plus que la neige. (H. I.)

Une terre d’accueil nommée Les Cluds

Les Championnats romands devaient avoir lieu ce week-end aux Cernets (NE). Faute de conditions d’enneigement suffisantes, ils auront lieu sur le Balcon du Jura.

«C’est vite vu: du côté des Cluds, il y a deux fois plus de neige que chez nous.» Responsable technique du Ski-Club Cernets-Verrière, Daniel Galster a dû prendre la décision d’exporter sur le Balcon du Jura les Championnats romands de ski de fond organisé par son club. Sur les pistes neuchâteloises, les conditions n’étaient tout simplement pas suffisamment bonnes pour accueillir une compétition de cette ampleur. «Pour les touristes ou pour, à la limite, une course populaire, cela aurait pu faire l’affaire», précise-t-il. Sauf chute de neige exceptionnelle d’ici midi, ce à quoi il ne croit pas, le rendez-vous aura donc bien lieu ce week-end, mais au lieu-dit «La Caravane», sur le territoire de Mauborget, à trois kilomètres de Bullet.

Un coup du sort dont les organisateurs neuchâtelois se seraient bien passé. «Nous allons perdre de l’argent. Salles, parkings et autres engendrent des coûts supplémentaires. Sans parler du fait qu’il faut convaincre les bénévoles de faire le déplacement et acheminer du matériel entre les deux sites», explique Daniel Galster. Pas d’inquiétude, par contre, au niveau de la participation. Mercredi soir, ils étaient déjà 200 inscrits et ce nombre pourrait gonfler d’ici demain. «Faute de neige, il n’y a pas de course dans l’Hexagone. On pourrait donc voir débarquer pas mal de Français», continue le responsable technique.
Les concurrents s’affronteront sur un parcours un peu plus facile que celui qui était prévu aux Cernets. «Chez nous, il y a plus de dénivelé», note Daniel Galster. Président du Groupement des skieurs de fond des Rasses, Hugues Gander précise qu’un seul kilomètre de piste tracée sera réservé aux Championnats romands. «Quant au reste, il sera tracé spécialement pour l’occasion, aujourd’hui», annonce-t-il.

«Le milieu du ski de fond est assez solidaire et c’est volontiers que nous rendons le service d’accueillir cette course», lance-t-il. Il faut dire que ce n’est pas la première fois. «Il y a deux ans, nous avions dû assumer trois courses qui n’avaient pas pu avoir lieu où elles étaient prévues», se souvient le président. Le Balcon du Jura, une terre d’accueil privilégiée? «Nous bénéficions d’une sorte de micro-climat du côté des Cluds», estime Hugues Gander. Quoi qu’il en soit, après une édition 2009 qui s’est déroulée entre Le Sentier et Le Solliat, les Championnats romands s’arrêtent pour la deuxième année consécutive dans le district. Par contre, malheureusement, les passionnés ne pourront pas voir la régionale Laurence Rochat défendre le titre qu’elle a gagné l’an dernier. (L. Pt)

Rédaction