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«On ne veut pas changer le monde, mais agir à notre échelle»
Julien Dumouchel et Erel Zannou. © Michel Duperrex

«On ne veut pas changer le monde, mais agir à notre échelle»

30 juin 2022

La première épicerie coopérative et participative d’Yverdon souhaite ouvrir ses portes avec un objectif en vue: le respect de valeurs, dont la durabilité.

«On vient d’horizons très différents, mais on se retrouve dans nos valeurs et l’envie de trouver des alternatives», expliquent en chœur Julien Dumouchel et Erel Zannou. Et de ces valeurs est né un projet: l’envie de fonder une épicerie participative et coopérative à Yverdon qui proposera des produits locaux, bio et en vrac et respectant les producteurs, la durabilité et les consommateurs.

Tabernam -magasin en latin- sera le nom que l’on trouvera sur la devanture d’une éventuelle nouvelle enseigne yverdonnoise, mais pas seulement. C’est avant tout un concept.

Proposée en mai 2020 par un groupe de réflexion, l’idée du projet est née dans le cadre d’Yverdon en Transition avec un désir particulier. Celui de proposer une petite épicerie à but non lucratif qui regrouperait toutes les valeurs du groupe: la solidarité, la proximité, la durabilité, la coopération, la participation et la transparence. Et tout cela va se matérialiser en un microcosme tenu par et pour les coopérateurs qui prendront part au projet.

«C’est une alternative à la grande distribution. Le but est d’avoir un circuit court et un contact direct avec les petits producteurs, tout en garantissant une transparence sur l’origine des produits et leurs prix», explique Julien Dumouchel, l’un des quatre membres du conseil d’administration de Tabernam. Erel Zannou de renchérir: «Le but est vraiment de réfléchir à l’impact de toutes nos actions, des produits jusqu’aux flyers, et d’assurer une totale transparence. Par exemple, les bénéfices potentiels seront réinvestis dans la coopérative, pour les coopérateurs ou dans d’autres projets. Nous n’aurons pas de charge salariale puisque la gestion sera assurée par les membres.»

Inscrite au registre du commerce depuis octobre 2021, l’épicerie est encore à l’étape de projet. Mais ses initiateurs savent très bien dans quelle direction ils veulent la mener. Elle se bâtira sur un modèle fermé et sera uniquement ouverte aux coopérateurs. «Nous n’avons pas envie que cela devienne un magasin comme un autre. L’idée est de garder une cohésion autour de la participation», assure Erel Zannou.

Les personnes intéressées deviendront coopératrices de l’épicerie participative, et devront participer activement à la vie de la boutique par le biais de groupes thématiques, entre la gestion des finances, les producteurs, le local commercial ou la communication. «L’investissement est de 200 francs pour obtenir une part, puis d’offrir trois heures de son temps par mois. Chaque coopérateur aura droit à une voix à l’assemblée générale et pourra prendre les décisions et faire des propositions» Si l’échange et la dynamique d’entraide sont au cœur de ce projet, un créneau pourra éventuellement être ouvert au public.

Les produits, eux, seront au mieux locaux, bio, de saison, en vrac, respectueux du vivant et selon un circuit court. «Ils devront remplir au maximum ces critères, mais nous restons souples, c’est pourquoi le contact proche avec le producteur est important, par exemple pour ceux qui font du bio mais n’ont pas le label», assure Erel Zannou. «Le bio par exemple sera moins cher qu’en grande surface. Et la marge sera réduite au maximum.» Et surtout, l’épicerie centralisera tous les produits du quotidien.

Mais pour l’heure, Tabernam cherche encore où se loger. Pour ce faire et comme le projet est uniquement mené par des bénévoles en dehors de leur temps de travail, un financement participatif a été mis en place. Pour atteindre l’objectif, Tabernam devra récolter 30 000 francs d’ici au 15 juillet. Si le financement s’avère fructueux, la Ville et sa commission de durabilité octroieront également une enveloppe au projet. «On ne veut pas changer le monde, mais agir à notre échelle», se réjouissent les bénévoles, tous deux de la région yverdonnoise.

«Pour que le projet voie le jour, nous avons aussi besoin des coopérateurs! Nous en avons déjà une quarantaine, sur 100 dans l’idéal. On espère pouvoir ouvrir d’ici fin 2022, alors on ne lâche rien!»

Financement participatif :

www.lokalhelden.ch/fr/tabernam

Contreparties: Des sacs en toile, des ateliers, des dégustations et même la possibilité d’acheter sa part sociale!

Délai : Jusqu’au 15 juillet 2022

Devenir coopérateur·rice: www.tabernam.ch

Léa Perrin