Yverdon Sport est complètement passé à côté de la première de ses deux confrontations directes, écrasé 5-0 mercredi à Zurich, par GC. Pourtant, il est encore temps de réagir. Anthony Sauthier est déterminé à changer la tendance.
Un match qui démarre par un carton rouge reçu par Ronaldo Tavares après 4’30 de jeu, l’ouverture du score des Zurichois deux minutes plus tard, la rencontre qui se termine à 5-0 en faveur de GC, YS se retrouvant au dernier rang de Super League à deux journées de la fin, puis un sermon de plusieurs minutes de la part du kop yverdonnois aux joueurs au terme de la rencontre.
Voilà le contexte dans lequel s’est présenté Anthony Sauthier devant la presse, mercredi dans la nuit zurichoise, au moment de revenir dans les entrailles du Letzigrund. Il y avait de quoi l’avoir mauvaise. «Colère, tristesse, un peu tout se mélange, reconnaissait le latéral d’YS, très honnête au moment de passer devant les micros. On a tout préparé pour bien faire et, malheureusement, il y a ce fait de jeu en début de match. C’est triste pour Ronaldo, qui n’avait pas beaucoup de minutes de jeu depuis son arrivée, et c’est malheureux.»
Le Genevois des Verts ne contestait pas du tout la décision arbitrale, par ailleurs. «Je n’ai pas encore revu les images, mais je crois que c’est correct. Ce qui nous tue, je pense, c’est l’ouverture du score dans l’enchaînement, poursuivait-il. On ne doit pas prendre ce but. On est à dix, on sait que ça va être compliqué, mais on y croyait. On pouvait ramener quelque chose même en étant à un de moins. Puis, après, il y a ce tir dans la lucarne, puis cette frappe contrée. Sur trois tirs, les Zurichois arrivent à marquer trois fois…»
Les joueurs ont assumé leur contre-performance en allant écouter attentivement ce que les fans qui avaient fait le déplacement avaient sur le cœur. «Ils nous ont dit les choses, tout simplement. Ils en ont le droit car, comme je n’arrête pas de le répéter, ce sont eux qui font tourner le club. Sans eux, il n’y a plus rien, et c’est légitime qu’ils prennent la parole. Ils sont là à tous les matches, le lendemain, ils travaillent. On a écouté et, sur ce qu’ils ont dit, ils ont totalement raison.»
Trouver l’unité
Difficile, néanmoins, de trouver des excuses au manque de sang-froid de Ronaldo Tavares en début de partie. YS aurait-il gagné à onze contre onze, aurait-il alors fait le boulot? L’équipe n’a pas donné l’impression d’avoir assez envie de se dépasser dans la difficulté, de se révolter, mercredi.
Les Verts ont toutefois encore les clés de leur maintien en main. «Il faut s’accrocher à ça», martelait Anthony Sauthier. Le groupe y croit-il encore? «Bien sûr, et franchement, si certains n’y croient pas, qu’ils le disent au coach et restent à la maison. Même si c’est compliqué, qu’on est dans une spirale négative et que, comme je l’ai toujours relevé depuis le début de ma carrière, il est très difficile d’en sortir, on ne va pas y parvenir individuellement, mais en groupe.»
Après la première mi-temps très frustrante, YS a tenté de tenir le score, au moins, afin de retirer du positif de la deuxième période. Les deux buts supplémentaires encaissés en fin de partie n’aident clairement pas à apercevoir un ciel sans nuages. Les Yverdonnois passent la fin de la semaine dans la région zurichoise, avant la rencontre décisive de samedi à Winterthour. Dos au mur, Yverdon Sport n’a plus d’autre choix que de trouver les ingrédients qui le feront réagir.
Gare à la différence de buts
En s’inclinant sur le score de 5-0, Yverdon Sport a non seulement pris une claque – qui peut avoir le mérite de secouer les troupes, ou alors enfoncer encore un peu plus un groupe qui doute, YS demeurant sur huit matches sans victoire –, mais a également réalisé une très mauvaise opération du point de vue du goal-average.
Les Verts (-29) se retrouvent désormais moins bien lotis que Winterthour (-27) au petit jeu de la meilleure différence de buts, premier critère en cas d’égalité de points au terme du championnat.
Paolo Tramezzani y croit encore
«L’espoir est à la base de toute rébellion», dit l’adage rendu célèbre dans les productions Star Wars Rogue One et Andor. Au soir de la mortifiante défaite 5-0 au Letzigrund, dans ce match à ne pas perdre, Yverdon Sport avait paradoxalement son destin en main pour éviter une relégation directe. Pour cela, il doit battre Winterthour, samedi à la Schützenwiese.
A chaud, Paolo Tramezzani ne cachait pas qu’une telle performance n’était pas évidente à gérer. «On avait consciencieusement préparé cette rencontre, c’est une grande déception, lançait le coach, avant d’immédiatement appeler ses troupes à se relever. On a encore deux matches importants à disputer. Il faut se relever vite. J’espère que cette défaite 5-0 contre Grasshopper, qui fait mal, va nous servir, va réveiller l’orgueil de mes hommes.»
Et l’entraîneur d’Yverdon d’affirmer: «Moi, j’y crois encore, j’y crois beaucoup et je crois en ces garçons.»
Il est évident que la rencontre a complètement basculé en raison de l’expulsion précoce de Ronaldo Tavares. Quelle était l’idée derrière la titularisation d’un homme qui n’avait plus disputé la moindre minute en Super League depuis son entrée en jeu en toute fin des arrêts de jeu le 2 mars dernier contre Lucerne? «Compte tenu de la blessure de Varol Tasar, il fallait changer quelque chose en attaque. J’ai décidé d’évoluer avec un véritable centre-avant, entouré de Marley Aké et d’Antonio Marchesano. C’était ça, le plan», a éclairci Paolo Tramezzani.
Le projet de jeu n’a pas fonctionné en raison de l’excès d’engagement du Portugais, qui lui a valu deux cartons jaunes, le deuxième strictement indiscutable d’ailleurs.
Aux joueurs yverdonnois de revêtir leurs tenues de Cassian Andor et d’aller au front, samedi à Winterthour, en croyant en leur succès. Leur avenir – certes pas celui de la galaxie – en dépend.
