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Opération reconstruction au RCY

10 mars 2016 | Edition N°1699

Rugby – 1re ligue ouest – Le printemps du XV d’Yverdon est placé sous le signe du renouveau, avec un objectif clair: préparer l’avenir. L’entraîneur Didier Paquelier a pris le relais de Kilian Gast, démissionnaire, afin de poser des jalons solides et de redonner ses lettres de noblesse à la formation des Vuagères.

Ancien joueur du Rugby Club Yverdon, dans les années 90, Didier Paquelier sera, dès ce printemps, l’homme de la reconstruction pour une équipe qui aspire à retrouver son lustre d’antan, dans les plus brefs délais. Le frontalier s’est déjà attelé à une tâche colossale, qui passe, dans un premier temps, par l’agrandissement et la pérennisation d’un effectif pour l’heure extrêmement mince.

Un carnet d’adresses

«J’aimerais réussir à tourner avec au moins vingt-cinq joueurs», prévient-il. Pour cela, le Français de Saint- Antoine va faire marcher son carnet d’adresses: «J’ai six gars qui pourraient venir nous renforcer, des avants et un trois-quart centre. Je vais aussi essayer d’attirer quelques Français domiciliés dans la région et qui ont, pour l’heure, arrêté le rugby, mais qui disposent encore d’un excellent potentiel.» Parallèlement à ces démarches, Didier Paquelier entend surtout recréer un esprit qui s’est évanoui avec les années. «A la base, j’avais décidé de prendre une année sabbatique avec la fonction d’entraîneur, que j’avais mise de côté à la fin de la saison dernière, mais je n’ai pas résisté à l’appel du président Vincent Piguet, lorsque ce dernier m’a sollicité. J’ai encore beaucoup d’affinités avec ce club», pose celui qui entraînait des Belascains (juniors M21), en France voisine.

Réussir à aligner un XV

Encore lauréat de la Coupe de Suisse en 2008, le club des Vuagères a, depuis, connu un inexorable déclin. Il évolue désormais en 1re ligue ouest, soit au 4e et dernier échelon national, et peine souvent à simplement aligner un XV. «Typiquement, mon premier challenge pour samedi (ndlr: le RCY accueillera Genève Plan-les-Ouates II à 15h), sera d’avoir au moins quinze joueurs au match. Entre les blessés, les gens qui accomplissent leur service militaire et les absences d’ordre privé, c’est vite compliqué de réussir à bricoler un XV. Au tour précédent, Yverdon s’est parfois présenté à quatorze lors de certains déplacements», illustre l’ancien pilier.

Un challenge motivant

Le RCY figure à mi-classement après le premier tour et ne nourrira pas d’autre ambition que celle de progresser en préparant l’avenir. Car c’est bien pour cela que Didier Paquelier a répondu présent, lorsque le président a fait appel à lui. «Ce challenge me motive. On n’a rien signé en matière de durée. Je suis là pour un moment, pour donner ce nouvel élan afin de permettre au club de remonter dans la hiérarchie helvétique.»

Le nouvel entraîneur du RCY entend également jouer à fond la carte jeunesse, un objectif qui s’inscrit logiquement dans une politique d’avenir: «Il y aura des opérations promotion, afin de redynamiser l’école de rugby, notamment des journées d’initiation. Il faut casser la mauvaise image que certains parents se font de notre sport. En matière de sécurité, les nouvelles règles sont implacables, les mêlées et les placages notamment, sont strictement contrôlés, et les contrevenants sont très lourdement sanctionnés, rappelle l’ancien pilier, qui évolue encore en vétérans à Pontarlier. L’école de rugby, c’est une école de la vie, dit-on communément, et c’est une réalité. On associe souvent le rugby au judo, car il permet aux adolescents de se structurer. Le slogan de la Fédération française est, à mon sens, très pertinent: tu fais l’essai, t’es transformé. Dans le cadre de ma fonction de formateur, j’ai souvent reçu des échos positifs de parents, qui estimaient que leur enfant avait changé en bien, depuis qu’il pratiquait le rugby», assure encore un Didier Paquelier conquis par les vertus du ballon ovale. Des convictions qu’il partagera, dès ce printemps, aux Vuagères et sur tous les terrains où le RCY se présentera pour redorer un blason décati par une décennie morose.

Marc Fragnière