Opération séduction de l’industrie

Yverdon-les-Bains – Une fondation de promotion des métiers techniques a vu le jour en Suisse romande. Elle a présenté, hier au CPNV, son projet de communication.

Pierre-Yves Kohler, directeur de Faji S.A., et Loïc Viret, représentant du GIMCH, misent également sur les réseaux sociaux pour valoriser les formations techniques.

Les métiers de l’industrie sont boudés par les jeunes et ont mauvaise presse chez les parents d’élèves, qui préfèrent voir leurs enfants sur les bancs des hautes écoles. Alors que les départs à la retraite sur le marché des métiers techniques peinent à être compensés et qu’une étude estime qu’il manquera vingt mille travailleurs dans le secteur, d’ici 2020, l’initiative #bepog (contraction de l’anglais «be part of the game»), s’active pour inverser cette tendance. Le projet a été présenté hier au Centre professionnel du Nord vaudois d’Yverdon-les- Bains.

Emanant d’une volonté politique des quatre cantons de l’Arc jurassien dans le cadre de leur programme de politique régionale, le projet a pour objectifs de donner envie aux jeunes de s’orienter vers les métiers techniques et de contribuer au maintien de l’industrie. Regroupé sous une même fondation, Swissmem, l’association de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux suisse, le Groupement suisse de l’industrie mécanique (GIM-CH) et Faji S.A., une société anonyme d’utilité publique de l’Arc jurassien qui vise à renforcer le tissu industriel de sa région, se sont lancés, hier, dans une vaste campagne de communication en Suisse romande.

Gabriel, Maxime (derrière), Lara, Marie et Raphaël sont les ambassadeurs de #bepog.

«L’industrie est un maillon très important en Suisse, indique Pierre-Yves Kohler, directeur de Faji S.A., en précisant que la branche représente 400 000 emplois. Nous souhaitons que les jeunes prennent conscience du potentiel de ces nombreux métiers et nous espérons que ce projet aidera la Suisse à continuer les innovations techniques.» «En plus d’un CFC, il est dorénavant possible de faire une maturité puis de rejoindre les hautes écoles», fait remarquer Loïc Viret, représentant du GIM-CH.

Cinq ambassadeurs

La nouvelle fondation compte investir 800 000 francs durant ces trois prochaines années pour promouvoir les métiers techniques. «Nous devons communiquer ensemble et travailler en commun dans les différents cantons», note Loïc Viret, en précisant que l’argent vient du milieu de l’industrie. Pour faire évoluer l’opinion publique et le nombre de jeunes en formation dans le domaine, l’initiative #bepog est portée par cinq apprentis nommés ambassadeurs du projet.

Au sein de l’équipe, Lara, Marie, Gabriel, Raphaël et Maxime, donnent un visage à leur profession et au programme d’activités qui comprend différentes mesures de sensibilisation et d’initiation destinées aux jeunes, aux classes d’école et aux enseignants désireux d’obtenir du matériel pédagogique. En attendant que les cinq jeunes ne mettent en valeur leur métier lors des différents salons de la formation des cantons, la campagne publicitaire devrait faire le buzz sur les réseaux sociaux et être visible, notamment, dans les transports publics. «J’ai accepté de faire partie des ambassadeurs de ce projet parce que je trouve important de motiver les autres dans nos métiers, qui ont de plus en plus besoin de spécialistes», explique Gabriel, qui dans le spot publicitaire présente ses deux passions: piloter des hélicoptères et apprendre le métier d’automaticien.