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Orbe accepte la Police intercommunale

20 février 2012

Vingt-sept voix pour, vingt-six contre et… une abstention! Le résultat, ultra-serré, du vote concernant le préavis défendu par la Municipalité d’Orbe concernant une police régionale commune avec Yverdon, a été à l’image des débats: très chaud!

L’ancien commissaire Pierre Grandjean a voté en faveur du projet de Police intercommunale, alors même que le rapport de commission, signé de sa main, proposait l’inverse aux conseillers communaux. Un vote décisif!

Le conseiller communal libéral-radical Manuel Fucinos ayant demandé, et obtenu, le vote nominatif, le suspense était à son comble, jeudi dernier, au Conseil communal d’Orbe, après une heure et demie de débats concernant l’adhésion d’Orbe à la Police intercommunale. Si les autres préavis et communications ont été vite expédiés, celui-ci a véritablement divisé le Conseil, jusqu’au vote final, donc. Le résultat, après le vote public de chaque conseiller, l’un après l’autre? Vingt-sept voix pour, vingt-six contre… et une abstention! Autant dire que le résultat a été à la hauteur de la tension régnant dans cette nouvelle salle du Conseil communal…

Deux options à choix

En résumé, Orbe disposait de deux choix pour assurer sa protection, suite à la nouvelle Loi sur l’organisation policière vaudoise: soit confier sa protection à la Police cantonale, soit à une Police intercommunale, dont Yverdon serait le centre. Si la Municipalité d’Orbe, Pierre Mercier (Union Libre) en tête, croit fermement à cette Police intercommunale, la commission du Conseil communal chargée d’étudier le préavis municipal y croyait beaucoup moins. Par six voix contre et une abstention (celle du président de la commission, l’ancien commissaire de la Police municipale d’Orbe Pierre Grandjean, qui a ensuite voté en faveur du préavis), la commission recommandait en effet au reste des conseillers communaux de rejoindre la Police cantonale, tout en invitant la Municipalité à renforcer son effectif d’assistants de police et de personnel à des fins de prévention. Le débat? Apre, très âpre, à l’image d’un Arnaud Bouverat (PS) très offensif, qui a notamment regretté «une mauvaise rédaction des statuts de cette association», tout en reprenant Pierre Mercier un peu plus tard, l’enjoignant à «respecter un minimum de correction dans le débat». Arnaud Bouverat a principalement avancé comme argument le fait qu’il n’était pas convaincu par le fait que cette police amène plus de proximité que la Police cantonale: «Entre un satellite et une succursale, je ne sais pas ce qui est le mieux!»

Arnold Poot (Union Libre, lui-même employé de la Police cantonale) s’est quant à lui formellement opposé à son président de parti, Pierre Mercier: «Il ne faut pas se leurrer! Les deux polices seront des polices d’intervention, pas de proximité! Yverdon n’est pas la solution pour une police de proximité à Orbe et je ne dis pas cela parce que je suis salarié de la Police cantonale. Je n’ai pas un franc à gagner dans cette histoire. Par contre, j’en ai beaucoup à perdre en tant que citoyen d’Orbe si l’on acceptait cette Police intercommunale.»

Manuel Fucinos a, quant à lui, effectué un vibrant plaidoyer pour cette Police: «Je veux être maître du destin de ma ville! Avec cette association, dans laquelle nous aurons voix au chapitre, ce sera le cas. Le bonheur de se sentir bien dans sa ville, c’est un sentiment de sécurité. Cela n’a pas de prix.»

Le conseiller PLR a donc eu le dernier mot. Pour une voix et une abstention.

Les conseillers de Suchy, Belmont et Yverdon-les-Bains ont le destin de cette police entre les mains

Trois communes doivent encore se prononcer après Orbe

Le projet de Police intercommunale du Nord vaudois regroupe huit communes. Si Orbe, donc, mais aussi Ependes, Essert-Pittet, Montcherand et Corcelles-sur-Chavornay ont d’ores et déjà accepté l’idée de faire partie de ce corps, trois communes doivent encore se prononcer.

Si la décision de Belmont-sur-Yverdon (qu’elle soit positive ou négative) ne concernera que les habitants de cette commune, celle de Suchy sera scrutée de très près par les voisins de Corcelles-sur-Chavornay. En effet, si les Sécherons venaient à refuser cette police, Corcelles s’en retrouverait éjecté, n’ayant plus de frontière commune avec les autres localités, ce qui est une condition sine qua non d’une adhésion. Les conseillers généraux de Suchy auront donc un poids certain sur les épaules.

Une séance d’information

Moins toutefois que les cent conseillers communaux d’Yverdon-les-Bains, c’est certain! Ceux-ci portent bien évidemment tous les espoirs de création de cette association, la Police municipale d’Yverdon étant la seule à pouvoir assurer l’essentiel des missions de cette nouvelle Police intercommunale. La réponse tombera au mois de mars, mais, pour l’heure, le rapport de la commission chargée d’étudier le préavis municipal est unanimement négative. La séance d’information pour l’ensemble des conseillers communaux prévue par les autorités cette semaine infléchira-t-elle la tendance?

Timothée Guillemin