Partout, des hôpitaux à flux tendu
10 janvier 2025 | Textes: Lena VulliamyEdition N°3867
La recrudescence d’une grippe particulièrement coriace sature les hôpitaux, ceux du Nord vaudois compris. Mais la situation est loin d’être inhabituelle pour la saison, rassure le directeur des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois.
«Oui, nous sommes à flux tendu, comme tous les centres d’urgence en ce moment», explique Marc Allemann, directeur général des établissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV). Les treize boxes des urgences d’Yverdon-les-Bains et les sept de celles de Saint-Loup sont bientôt pleins et la situation était similaire avant les fêtes de fin d’année déjà. En parallèle, l’Hôpital du Valais et le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE) annonçaient successivement ces derniers jours être arrivés à saturation. En cause notamment, la grippe. «Elle est particulièrement tenace cette année, commente Marc Allemann. Les personnes âgées qui la contractent peuvent se retrouver en détresse respiratoire, alors que les plus jeunes seront cloués au lit plusieurs jours.» En fait, c’est toute la Suisse qui subit cette hausse des cas depuis mi-décembre. L’Office fédéral de la santé publique recense dans le pays 13 cas pour 100 000 habitants, la Suisse romande ayant été touchée par le virus de façon plus précoce.
Les années se suivent et se ressemblent
En terre vaudoise, la situation n’est pas au beau fixe non plus; pire, le canton est en tête avec 36 cas détectés pour 100 000 habitants.
Pour autant, la saturation des urgences à cette période n’a rien d’anormal.
Chaque année, c’est la même rengaine: l’épidémie de grippe (favorisée en période de froid), combinée aux accidents de ski et aussi à la fermeture des cabinets de médecins généralistes, remplit les salles d’attente des urgences, et cet hiver n’échappe pas à la règle. «Les années se suivent et se ressemblent», confirme le directeur des EHNV, soulignant aussi que la situation reste sous contrôle. En revanche, on relèvera que les cas de Covid sont en recul, tout comme les cas de bronchiolite qui touchent les bébés et les jeunes enfants.
Le phénomène des urgences sous tension pourrait aussi s’inscrire dans un contexte bien plus large, teinté d’une pénurie de médecins généralistes et d’une patientèle qui a davantage envie d’avoir tout, tout de suite. «Les urgences restent le seul endroit ouvert 24h sur 24 et bien sûr, les patients seront de toute façon reçus.»
D’autres solutions que les urgences
Pour éviter d’engorger les hôpitaux – et, accessoirement, pour passer moins de temps dans la salle d’attente – Marc Allemann rappelle qu’en cas de symptômes, les urgences ne sont pas la seule option à envisager: «On peut également faire appel à son médecin traitant ou téléphoner à la Centrale des médecins de garde. Sinon, il est aussi possible de se rendre dans les permanences d’Orbe et Cossonay ou à Y-Parc, ou encore de passer en pharmacie.»
Et pour prévenir à la source, à savoir éviter de contracter la grippe, il faudra s’inspirer des fameux gestes barrières, à savoir se laver les mains régulièrement, éviter les contacts ( faire la bise ou serrer la main), bien aérer les pièces, utiliser des mouchoirs jetables, tousser ou éternuer dans son coude et porter un masque si on est atteint par les virus de l’hiver.