YS, son effectif et son identité se dessinent doucement. Un passage obligé pour un petit.
Textes: Manuel Gremion
Des joueurs arrivés il y a peu, d’autres sur le point de partir, d’autres qui doivent encore arriver, certains qui souffrent de crampes car ils n’ont pas encore nonante minutes dans les jambes, encore moins sous les températures de ces jours : Alessandro Mangiarratti l’a clairement dit, Yverdon Sport est encore en chantier, c’est évident.
Revenu de la Copa America, à laquelle il a pris part avec l’équipe nationale de Bolivie, Boris Cespedes a été titularisé lors des deux premiers matches de championnat, perdus, par les Yverdonnois. Le milieu de terrain des Verts est une des valeurs refuges sur lesquelles l’entraîneur peur s’appuyer, malgré un état de préparation logiquement pas optimal. « C’est sûr qu’on n’a pas connu le départ idéal, mais on a affronté deux grosses équipes. Des adversaires qui ont fini dans le top six la saison passée, et qui ont de grosses ambitions, pas les mêmes que nous, souligne le Genevois d’YS. Notre premier objectif reste le maintien, et on va tout faire pour. Niveau budget, on voit qu’on est clairement la plus petite équipe: il n’y a plus Stade- Lausanne. Sion, c’est un autre standing, mais on est confiants. »
Face à Servette, alors que les Nord-Vaudois étaient menés 3-2 et qu’il restait une demi-heure à jouer, ceux-ci n’ont pas eu les ressources – physique et sur le banc – pour revenir à égalité. Kevin Carlos n’a pas pu être aligné. Un paramètre loin d’être anodin. « Ne pas faire évoluer un des meilleurs joueurs de la ligue, pour Yverdon, c’est compliqué, lance le directeur sportif Filippo Giovagnoli. Kevin Carlos fait la différence ! Mais ce sont les exigences normales du mercato. Un joueur en partance ne peut pas être aligné, et on doit s’adapter. Ça ne nous plaît pas, bien évidemment, c’est terrible pour nous. Il est l’arme fatale, celle qui te fait peut-être gagner. Dimanche, on a terminé le match avec Vidakovic (ndlr : un milieu de terrain) comme centre-avant ! Si Kevin avait pu jouer même vingt minutes, pensez-vous qu’on aurait eu plus de chances d’égaliser ? Ma foi, on doit être forts comme ça. Il apportera des ressources au club, de la force, et on doit être réalistes, on ne peut pas faire autrement. »
Yverdon Sport est en train de se construire, petit à petit. C’est la réalité actuelle. «Il y a pas mal de nouveaux joueurs. L’équipe n’est pas encore au complet, on ne se connaît pas encore parfaitement, reprend Boris Cespedes. Mais ce ne sont pas des excuses, on aurait dû faire mieux dans les petits détails. En ce qui me concerne, je sens que je ne suis pas encore à 100% des mes capacités. Je me suis déjà mieux senti contre Servette que contre Zurich, et ce sera encore mieux face à Winterthour. »
Les Yverdonnois doivent s’appuyer sur leurs atouts pour bousculer la hiérarchie. « Notre esprit d’équipe, et le fait qu’à la maison, on est bons, rappelle Boris Cespedes. On va essayer de faire un maximum de points chez nous. Le terrain est plus petit, ça change beaucoup, il y a plus de duels: nos adversaires savent que ce sera compliqué pour eux, qu’ils ne pourront pas poser le jeu comme ils le font chez eux. En tout cas, ça a très bien fonctionné la saison dernière pour nous, et je reste persuadé qu’on y fera beaucoup de points. » Dimanche, c’est à l’extérieur qu’il faudra en prendre.
Copa America : « J’en reviens grandi »
La Bolivie a perdu ses trois matches de la Copa America, aux Etats-Unis, entre la fin juin et début juillet. S’il n’a pas joué contre les USA, Boris Cespedes a été titularisé face à l’Uruguay et au Panama.
« Ça a été une belle expérience, bien que difficile, car c’était le tout haut niveau. Affronter de tout grands joueurs a été bénéfique pour moi et, malgré les défaites, je pense que j’en reviens grandi », apprécie le milieu de terrain d’YS, qui avait déjà participé au tournoi de 2021.
